Colonel Muller a écrit:Pour l'emploi de l'aviation, j'évoquais la période des grands assauts sur la ville, disons donc du 14 septembre jusqu'à la date d'Uranus. En effet, les efforts allemands étaient anéantis par l'arrivée de renforts soviétiques, je pense notamment à l'entrée en ligne de la 13 SD de la garde du général Rodimtsev. Tchouikov affirme ne plus disposer de réserves ni de troupes fraiches pour tenir son front, notamment au niveau de Kourgane de Mamaïev, ou les allemands concentrent leurs attaques. L'arrivée des 10 000 gardes de Rodimtsev aurait en quelques sorte sauvée la 62ème armée de l'anéantissement ou du moins d'une réduction brutale et fatale, pour la suite de la bataille, de son front. Les gardes traversent la Volga dans la nuit du 13 au 14 Septembre je crois, l'arrivée de ces renforts ayant un impact réel sur les capacités défensives de la 62 armée, Paulus ne pouvait pas ignorer à la longue, la nécessité de briser le cordon ombilical qui reliait Stalingrad à l'arrière.
Est-ce par manque de moyens? Est-ce que la VI armée avait un trop grand besoin du soutien aérien pour ses assauts? Est-ce que la Luftwaffe jugeait impossible l'attaque de petites embarcations comme celles employées par les soviétiques (hormis quelques barges de taille respectable). J'imagine que seuls les Stukas auraient pu être employés à cette tâche. Il est également fait mention des Me 109 et de leurs mitraillages sur les embarcations, mais à aucun moment Paulus ne semble avoir ordonné de concenter tous les efforts sur la destruction des moyens de franchissement soviétiques.
Les efforts offensifs allemands me font un peu penser à une main puissante qui tente d'assécher une éponge placée sous un robinet d'eau, la main presse chaque jour l'éponge, mais celle-ci se regonfle et se remplit d'eau à nouveau. Pourquoi Paulus n'a-t'il pas tenté de couper le robinet? Pardon pour cette métaphore ridicule, mais je souhaitais retranscrire l'image qui me vient à l'esprit en analysant la situation de la VIème armée. Peut être que Paulus n'a pas pu comprendre la particularité de cette bataille et son facteur premier : l'attrition. La luftwaffe s'est usée dans des missions d'appui au sol, si bien qu'au mois de Novembre, elle n'est plus en mesure de peser sur le cours de la bataille.
Quand on réfléchit également au plan mis en place par Joukov, dès Septembre 42 et qui vise à "alimenter" Stalingrad en troupes fraîches, juste ce qu'il faut pour tenir la ville, en attendant de préparer le cadeau "Uranus" pour la VI armée, est ce que la destruction des moyens de franchissement soviétiques, disons dans le courant du mois de Septembre, n'aurait pas entrainé une chute "rapide" de la ville?
Bien évidemment, les stukas n'auraient pas pu éliminer jusqu'à la dernière barque et radeau de fortune (j'imagine qu'ils étaient constructibles à souhait par les unités du génie), mais les barges, bateau, vedettes et autres, tout ce qui permettait d'alimenter le front en matériel "lourd", mortiers, chars, canons antichars... La 62ème armée n'aurait pas pu tenir sans ce matériel. Pourquoi les allemands n'ont ils pas consacrés tous les efforts de leur aviation à cette mission? Quitte à attendre que cela soit effectif pour lancer les assauts, si vraiment la Luftwaffe était indispensable à cela.
dynamo a écrit:A Dunkerque, en présence d'une DCA qui crachait tout ce qu'elle pouvait, la luftwaffe réussit à couler un certain nombre de navires.
Sur un fleuve dans un périmètre limité, les succès auraient du être importants, non ?
Colonel Muller a écrit:
Effectivement, d'autant que dans les premiers jours de la bataille, la DCA soviétique était inexistante. Elle mit beaucoup de temps à devenir effective.
MOSCA a écrit:Et l'aviation? Les VVS ont réalisé jusqu'à la contre-offensive pas moins de 45 300 sorties, acheminé 15 500 tonnes d'approvisionnement (la bataille était aussi logistique) largué 23 000 tonnes de bombes et 40 mille fusées RS ! Je n'ai pas le détail mais c'est un chiffre au moins équivalent à celui des allemands dont la disponibilité tombe à moins de 40% de 900 avions en novembre 1942.
MOSCA a écrit:En septembre la Luftwaffe n'a effectué de mémoire que 15 800 sorties dans le secteur: on est très loin des 3 000 sorties journalières citées dans votre message...Pourtant il y fort à faire: les 15 et les 16 septembre les russes attaquent le Mamaev kourgane soutenus par des nuées de "chtourmoviks" et de chasseurs.
MOSCA a écrit:La 13e Division de la Garde y est pour quelque chose, elle a été acheminée dans la nuit du 14 septembre comme le disait Marc sur de petites embarcations fluviales. Sous couvert de l'artillerie de l'autre bord de la Volga et des bombardiers nocturnes soviétiques d'ailleurs. Ni la Luftwaffe, ni la Heer n'ont pu y faire quoi que ce soit pour empêcher le transfert.
Nicolas Bernard a écrit:
Cependant, en termes de nombre de sorties, la Luftwaffe, en septembre, continue de l'emporter très largement :
- du 5 au 12 septembre 1942 (lors de la conquête des faubourgs de Stalingrad) : 7.507 sorties pour les Allemands, 2.834 pour les Soviétiques (Hayward, op. cit., p. 195)
- du 16 au 25 septembre 1942 (bataille pour le sud et le centre-ville) : 9.746 sorties pour les Allemands, 4.589 pour les Soviétiques (ibid., p. 196).
Les aviateurs allemands contribuent très largement à l'avance - certes lente - des forces de la 6. Armee, et à briser des contre-attaques montées par Tchouikov. C'est d'ailleurs parce que la supériorité aérienne teutonne reste manifeste au cours du mois que le patron de l'aviation soviétique, A.A. Novikov, se déplace personnellement dans le secteur pour réorganiser les VVS, et que, sous son impulsion, s'intensifient les missions nocturnes qui vont tant épuiser les assaillants de la 6. Armee... et le personnel de la 4. Luftflotte.
Le problème provient surtout, pour la Luftwaffe, de son épuisement grandissant. Elle doit à la fois bombarder, à cette époque, le secteur industriel de Stalingrad, appuyer divers assauts conduits dans d'autres zones au centre et au sud, et aider à repousser des contre-offensives soviétiques conduites au nord du front allemand pour soulager la pression sur la 62ème armée de Tchouikov. Bref, lorsque cette dernière part à la reconquête de la colline Mamaïev, les défenseurs allemands ne bénéficient pas d'un soutien aérien conséquent, et sont chassés du terrain.MOSCA a écrit:En septembre la Luftwaffe n'a effectué de mémoire que 15 800 sorties dans le secteur: on est très loin des 3 000 sorties journalières citées dans votre message...Pourtant il y fort à faire: les 15 et les 16 septembre les russes attaquent le Mamaev kourgane soutenus par des nuées de "chtourmoviks" et de chasseurs.
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