Viols en Allemagne.

On parle aussi de femmes de "réconfort" (j'adore ce genre d'euphémisme) et ce qu'on trouve sur le net sur le sujet est édifiant.

@ +

Cécile

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Quelques liens sur le sujet

http://www.alyon.org/generale/articles/ ... nfort.html
Commentaires sur le livre The comfort woman de George Hicks (cité dans l'article wikipedia évoqué ci-dessous).



http://fr.wikipedia.org/wiki/Femmes_de_r%C3%A9confort
L'article est très intéressant et présente des faits et estimations contradictoires (ce que le rend d'autant plus intéressant selon moi).



http://www.penelopes.org/xarticle.php3?id_article=1587
Ce site que je ne connais pas semble être un site féministe assez actif et j'y ai trouvé un article évoquant les femmes de confort (mais aussi les viols en Haïti et les massacres au Rwanda...). En voici un extrait :

Qu'elles soient ouvertes ou larvées, les guerres visent ouvertement les femmes et les enfants. Malgré tous les outils mis en place très récemment par les grandes institutions internationales, les conflits ne cessent d'augmenter, leurs victimes systématiquement confrontées à d'atroces violences et les crimes impunis.

(...) Du génocide, en passant par les guerres civiles ou les dictatures, le florilège des crimes perpétrés contre les femmes et les jeunes filles est large : viol, esclavage sexuel, prostitution, grossesse " imposée ", stérilisation forcée... et ce, pendant et après, sur place, dans les camps ou lors de leur rapatriement. De plus, malheureusement, ces crimes se sont affinés et développés au court du XXe siècle. (...)

Se blanchir de toute culpabilité
Les " Jugun ianfu " étaient des " femmes de confort " pour les soldats de l'Armée impériale japonaise pendant la Deuxième guerre mondiale. Ce programme dûment planifié de regroupement forcé, voire d'esclavage de 100 000 à 250 000 femmes asiatiques, s'est caractérisé par la création, le contrôle et la gestion de bordels militaires dans toutes les garnisons en Manchourie et ailleurs en Chine, en Corée, aux Philippines, en Malaisie, en Indonésie et dans les îles du Sud asiatique. Les femmes, pour la plupart âgées de 11 à 20 ans, étaient enlevées, séquestrées et systématiquement violées. On estime à moins de 30% de femmes rescapées de cet enfer. Le 6 décembre 1991, les " femmes de confort " de Corée ont entamé des poursuites contre le gouvernement japonais à la Cour de Tokyo en demandant reconnaissance des responsabilités de l'Etat, compensations et dédommagements pour les crimes de guerre commis pendant la Deuxième guerre mondiale. Les Philippines, quant à elles, ont déposé 46 plaintes à la même court en 1993. Le 15 août 1996, le Japon a versé sa première contribution au titre d'un fond privé. La majorité des victimes ont refusé cette aumône considérant cette initiative du gouvernement comme un affront et ont ainsi démontré la volonté du Japon d'éluder toute responsabilité dans cette affaire. En 1999, les Philippines ont organisé une contre offensive et se sont opposées à l'accord américano-philippin appelé " Visiting Forces Agreement " (VFA) qui autorise les militaires à accéder à plus de 22 ports du territoire philippin et à entreprendre des manœuvres dans tout le pays. Toutes ces femmes se battent encore aujourd'hui pour dénoncer et faire reconnaître par la communauté internationale ce crime contre l'humanité non reconnu.



http://www.hri.ca/fortherecord1998/bila ... apantr.htm

Dans ce qui suit (qui n'est qu'un extrait) on apprend que des excuses ont effectivement été présentées en 1995 et on entrevoit un facteur d'explication à certaines disparités quantitatives évoquées dans Wikipedia sur le pourcentage de coréennes et de japonaises concernées : la Corée étant annexée au Japon à l'époque des faits.

Viol systématique, esclavage sexuel et conditions analogues à l'esclavage en période de conflit armé, rapport du Rapporteur spécial : (E/CN.4/Sub.2/1998/13, Annexe)

L'Annexe du rapport transmis par le Rapporteur spécial porte exclusivement sur les « comfort women », c'est à dire les quelque 200 000 femmes contraintes par l'armée impériale et le gouvernement du Japon, de 1932 à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, à l'esclavage sexuel dans des centres de détention où elles étaient violées systématiquement. Pour la plupart, ces femmes étaient originaires de Corée, mais beaucoup d'entre elles venaient également de Chine, d'Indonésie et des Philippines ainsi que d'autres pays asiatiques sous contrôle japonais. Le rapport a pour objet de déterminer la responsabilité légale du gouvernement japonais actuel vis-à-vis la mise en esclavage et le viol des femmes placées dans ces centres de détention et, plus particulièrement, vis-à-vis des crimes considérés, partout dans le monde, comme les plus graves : esclavage, crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Dans cette Annexe, le Rapporteur spécial examine également dans quel cadre juridique, en vertu du droit pénal international, les survivantes peuvent demander à être indemnisées.

On trouve notamment dans le rapport des informations sur ce qui suite : la position adoptée par le gouvernement japonais, y compris les excuses qu'il a présentées publiquement en juillet 1995, à l'occasion du cinquantième anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale; la nature et le nombre des centres de détention ouverts pour « entretenir le moral des troupes » mais où des femmes étaient violées systématiquement -- les raisons pour lesquelles ces centres ont été établis, la période pendant laquelle ils ont fonctionné et les endroits où ils étaient situés, le contrôle exercé par les autorités militaires sur les entités privées qui les exploitaient, la surveillance des conditions sanitaires exercée par l'armée, ainsi que les restrictions qui s'appliquaient à la liberté de mouvement, au recrutement et au transport des femmes concernées; les normes qui prévalent, à l'échelle internationale, en matière de droit substantiel coutumier relatif à l'esclavage et à la traite d'esclaves, au viol considéré comme un crime de guerre et aux crimes contre l'humanité; et enfin, l'application du droit matériel.

Le sommaire de la défense présentée par le gouvernement japonais couvre notamment ce qui suit : l'application rétroactive des lois; l'interdiction de l'esclavage; le viol et la prostitution forcée; et le statut de la Corée. À ce propos, le Rapporteur spécial note que, selon le gouvernement japonais, les femmes coréennes n'étaient pas protégées par les dispositions du droit coutumier international interdisant l'esclavage et le viol, étant donné que ces dispositions se fondent sur le droit de la guerre, qui protège uniquement les civils dans les territoires occupés et non dans leur propre pays. La Corée a été annexée au Japon pendant la période en question



http://multitudes.samizdat.net/article. ... ticle=1539
Des exemples d'actions en cours plus de 60 ans après les faits

Mci Colombe,

Le rapport de l'ONU dans Wikipedia est très éloquent et devrait intéresser Romuald, mais je pense qu'il a dû le lire depuis belle lurette

St Ex

http://www.unhchr.ch/Huridocda/Huridoca ... endocument

Un rapport de l'Onu j'en ai croisé un via Google en tapant :

Jugun ianfu femmes de confort (seulement 4 réponses avec ces mots là)...

Il datait de 1994 et faisait plus de 300 pages sur divers sujets en rapport avec les droits de l'homme et les violences diverses faites aux femmes... Je ne l'ai pas mentionné dans ma sélection de liens.

@ +

Cécile

Merci pour vos soutiens.


Pour ceux que le sujet interresse, vendredi le 24 mars à 23h25, France3 passera un documentaire de 55min : La face cachée des libérateurs.
Un documentaire basé sur ce livre :

http://www.payot-rivages.fr/asp/fiche.asp?id=3987

L'image du valeureux GI propagée après la Seconde Guerre mondiale est trop belle pour être vraie. La participation de « la plus glorieuse génération qu'aucune société ait jamais engendrée » à la victoire de 1945 se double en effet d'une odieuse face cachée, l'un des comportements les moins héroïques et les plus brutaux dont un soldat puisse se rendre coupable : le viol.

À partir d'archives des tribunaux militaires américains inexploitées depuis plus de soixante ans, J. Robert Lilly estime que, entre 1942 et 1945, environ 17 000 femmes et enfants auraient été victimes de viols commis par des soldats américains en Angleterre, en France et en Allemagne.

Pièces à l'appui, il dresse la typologie de ces viols, explique leur déroulement, fait le portrait des violeurs et de leurs victimes et donne à entendre leur voix, ainsi que celle des procureurs et des avocats.

Il cherche enfin à comprendre pourquoi les schémas de viols, mais aussi les sanctions militaires, ne furent pas les mêmes d'un pays à l'autre.

Sur un autre plan, la mort de Milosevic viens nous rappeller que dans une époque pas si lointaine de nombreuses femmes furent violées au nom de la "Purification Ethnique". Je ne regrette qu'une chose, c'est qu'il n'ai pas vécu suffisamment pour qu'il soit condamné.

Le livre Vie et moeurs des GI's en Europe dresse lui aussi un tableau peu flatteur du soldat américain dans sa conduite avec les femmes. En supplément, on y montre aussi le marché noir auquel il se livre, l'abus d'alcool qui mène à de nombreuses batailles et accidents (à cause des armes et de la conduite en état d'ébriété), ainsi que le gangstérisme auquel il se livre. L'auteur ne se contente pas de pointer un doigt accusateur vers le GI, il tente ausi d'expliquer le phénomène et tente d'y apporter des explications. L'attitude des gens qui ont vécu cette forme d'occupation est aussi décortiquée et le fait que le soldat américain était le libérateur de l'Europe (aux yeux du GI, comme aux yeux des habitants libérés) expliquerait en partie le laxisme ou la passivité face aux crimes commis par l'armée de l'oncle Sam.

Dans un autre ordre d'idée, la prostitution a été forcée pour plusieurs femmes, mais certaines autres ont fait fortune, notamment à Hawaï. Le hic dans cette histoire est que le gouvernement américain semblait autant préoccupé par la «moralité douteuse» de ces «femmes de peu de vertu» américaines que par la conduite de ses soldats en Europe...

Je sais que le topic était à l'orgine consacré aux viols à Berlin, mais nous avons tous un peu débordé. Je n'y vois pas d'inconvénient car ce fil est vraiment très intéressant.

On parle aussi de femmes de "réconfort" (j'adore ce genre d'euphémisme) et ce qu'on trouve sur le net sur le sujet est édifiant.


[color=olive]On trouve notamment dans le rapport des informations sur ce qui suite : la position adoptée par le gouvernement japonais, y compris les excuses qu'il a présentées publiquement en juillet 1995[/b], à l'occasion du cinquantième anniversaire de la fin de la Deuxième Guerre mondiale[/b];

Attention, ces excuses ont été présentées en juillet 1995 à titre personnel par le premier ministre Tomiichi Murayame lors d'un voyage en Corée. Le gouvernement japonais, c'est-à-dire le parlement et donc l'ensemble des députés n'a jamais officiellement même reconnu l'existence de ce réseau de prostitution forcée. C'est une nuance importante qui est souvent escamotée par les partisans de l'idéologie shôwa pour dénoncer la "mauvaise foi" des victimes. On tente d'assimiler une démarche politique personnelle à la démarche de tout l'état japonais. Koizumi a présenté le même type d'excuse en 2001. Il est vrai que le premier ministre représente l'état, mais concrètement sa démarche n'a pas du tout la valeur symbolique et juridique d'une motion unanime du parlement.

Voici le texte de la motion du parlement qui a été adoptée un mois plus tôt en juin 1995. Vous remarquerez que chaque terme est soupesé à la manière du discours de reddition de Hiro Hito :

"A l'occasion du 50ème anniversaire de la fin de la guerre, cette chambre offre ses sincères condoléances à ceux qui sont morts au combat et aux victimes de la guerre et d'évènements similaires dans le monde. Réfléchissant solenellement aux nombreuses incidences de domination coloniale et d'actes d'agression dans l'histoire moderne du monde, et reconnaissant que le Japon a commis de tels actes dans le passé, infligeant souffrance et douleur aux peuples d'autres pays, spécialement en Asie, les membres de cette chambre expriment leur profond remord."

Mci Colombe,

Le rapport de l'ONU dans Wikipedia est très éloquent et devrait intéresser Romuald, mais je pense qu'il a dû le lire depuis belle lurette

St Ex

http://www.unhchr.ch/Huridocda/Huridoca ... endocument

Ce que j'avais particulièrement apprécié dans ce document, c'est l'article 7 qui stipule que, selon le gouvernement japonais, "le terme esclavage, défini comme étant l'état ou la condition d'un individu sur lequel s'exercent des attributs du pouvoir de propriété ou certains d'entre eux...est inaproprié dans le cas des femmes de confort..."

Toute la section VII sur la responsabilité juridique du gouvernement japonais illustre également très bien le système de défense inique invoqué de façon coutumière à l'encontre des victimes.

http://www.penelopes.org/xarticle.php3?id_article=1587
Ce site que je ne connais pas semble être un site féministe assez actif et j'y ai trouvé un article évoquant les femmes de confort (mais aussi les viols en Haïti et les massacres au Rwanda...). En voici un extrait :

Qu'elles soient ouvertes ou larvées, les guerres visent ouvertement les femmes et les enfants. Malgré tous les outils mis en place très récemment par les grandes institutions internationales, les conflits ne cessent d'augmenter, leurs victimes systématiquement confrontées à d'atroces violences et les crimes impunis.

Si l'on fait une espèce de retrospective des "lois" de la guerre en vigeur à diverses époques, on trouve une certaine évolution dans les mentalités.

Autant que l'on en sache aux premières époques historiques l'ennemi sur le champ de bataille ne mérite que la mort. Les femmes, enfants, domestiques deviennent possesion du vainqueur, des esclaves.
Petit à petit, au cour du Moyen-Age, on en vient à considérer l'adversaire comme source d'une rançon, donc on a tendnace à éviter de le tuer (ce fut déjà le cas à certaines périodes de l'Antiquité). Sous la pression de l'Eglise, on en vient à considérer les petites gens comme des personnes qu'il convient d'éviter de tuer ou de trop faire souffrir. sauf, bien entendu s'ils ne sont pas chrétiens ou s'ils sont considérés comme hérétique; dans ce cas: "Tuez-les tous! Dieu reconnaitra les siens."
Au fur et à mesure que l'on avance vers l'époque moderne, le vainqueur commence à considérer les perdants comme de futurs contribuables. sauf en cas de résistance, on limite les pillages à une "juste" rétribution de la soldatesque. Les villes qui résistent en s'enfermant dans des sièges trop longs sont traitées durement, très durement. Ontraite aussi durement les résistants à une quelconque occupation, mais il est vrai que pour la plupart des conquis, un maitre vaut l'autre.
Et puis arrive le nationalisme. Dans ce cas, l'ennemi représente l'étranger, celui qui occupe le sol que vous convoitez. On voit apparaitre les premières expulsions lors de la guerre de 70 dans l'Alsace-Lorraine annéxés et aussi les premieres émigrations volontaire de populations qui désirent choisir leur nation.
Le Nazisme est un cas très spécial, puisque certains ennemis sont considérés inférieurs, ils sont des sous-hommes n'ayants droits à aucune considération. Le soldat allemand qui est invité à bien se comporter en Europe Occidentale se voit demander d'être sans pitié envers les Européens orientaux. Les doctrinaires nazis réprouvaient les viols parce qu'ils souillaient la race allemande. Mais comme les victimes devaient disparaitre à plus ou moins long terme ...
Coté soviétique, il y a éffectivement un certain sentiment de vengeance, mais il y a aussi une politique voulue cherchant à faire fuir certaines populations pour redéssiner la carte de l'Europe. Les Ukrainiens sont chassés des zones devant devenir russes, les Polonais des zones devant devenir ukrainiennes, les les Allemands des zones devant devenir polonaises. Il s'agit d'un grand jeu de chaises musicales à l'échelle de tout un continent. Dans ce contexte peu de gens malheureusement se souciaient de combattre ces bas "instincts" masculins.
Du coté des alliés occidentaux, on se serait attendus à plus d'humanité. Mais, il faut bien se rendre compte que dans ces périodes troublées certains surent en profiter pour assouvir des instincts qui ne leur font pas honneur. Il me semble qu'aucuns groupes de combattants ne fut totallement à l'abri de ces comportements et j'ai peur que dans de nombreux cas, la hiérarchie ne fit rien pour combattre cela, il lui arriva même de cautionner ces viols.
L'actualité nous rappelle qu'il y a environ 15 ans des troupes de violeurs ont été lancées contre des femmes de l'ex-Yougoslavie dans le but de "purifier" ethniquement cette région. Pour l'instant, il y a eu peu de condamnés.

Attention, ces excuses ont été présentées en juillet 1995 à titre personnel par le premier ministre Tomiichi Murayame lors d'un voyage en Corée. Le gouvernement japonais, c'est-à-dire le parlement et donc l'ensemble des députés n'a jamais officiellement même reconnu l'existence de ce réseau de prostitution forcée. C'est une nuance importante qui est souvent escamotée par les partisans de l'idéologie shôwa pour dénoncer la "mauvaise foi" des victimes. On tente d'assimiler une démarche politique personnelle à la démarche de tout l'état japonais. Koizumi a présenté le même type d'excuse en 2001. Il est vrai que le premier ministre représente l'état, mais concrètement sa démarche n'a pas du tout la valeur symbolique et juridique d'une motion unanime du parlement.

Il est vrai que ça change tout (et pas en bien).
Merci pour ces précisions importantes.



Cécile

Pour ceux que le sujet interresse, vendredi le 24 mars à 23h25, France3 passera un documentaire de 55min : La face cachée des libérateurs.
Un documentaire basé sur ce livre :

http://www.payot-rivages.fr/asp/fiche.asp?id=3987

Le livre Vie et moeurs des GI's en Europe dresse lui aussi un tableau peu flatteur du soldat américain dans sa conduite avec les femmes. En supplément, on y montre aussi le marché noir auquel il se livre, l'abus d'alcool qui mène à de nombreuses batailles et accidents (à cause des armes et de la conduite en état d'ébriété), ainsi que le gangstérisme auquel il se livre. L'auteur ne se contente pas de pointer un doigt accusateur vers le GI, il tente ausi d'expliquer le phénomène et tente d'y apporter des explications. L'attitude des gens qui ont vécu cette forme d'occupation est aussi décortiquée et le fait que le soldat américain était le libérateur de l'Europe (aux yeux du GI, comme aux yeux des habitants libérés) expliquerait en partie le laxisme ou la passivité face aux crimes commis par l'armée de l'oncle Sam.

Quitte à radoter je vous conseille une fois de plus de lire LA PEAU de Curzio Malaparte qui aborde aussi largement ces thèmes notamment suite au débarquement à Naples. J'ai longuement parlé de cet auteur italien et de ce livre dans la section "livres et magazine" du forum et j'en aussi déjà parlé dans ce fil à propos des bébés noirs à Naples et de la prostitution. Malaparte fut correspondant de guerre. J'encourage tout le monde à lire Kaputt et la Peau qui constituent deux témoignages passionnants sur cette époque, ses moeurs et tout ce qu'elle engendra de sordide (violence, sexe, marché noir, assassinats, cruauté, destructions, etc). Pour donner le ton voici le 4e de couverture :

"Tu aimerais, dis, une petite fille à trois dollars, disais-je à Jack.
- Shut up, Malaparte.
- Ce n'est pas cher après tout, une petite fille pour trois dollars. Un kilo de viande d'agneau coûte bien plus cher. Je suis sûr qu'à Londres ou à New York une petite fille coûte plus cher qu'ici, n'est-ce pas Jack ?
- Tu me dégoûte disait Jack.
- Trois dollars font à peine trois cents lires. Combien peut peser une fillette de huit à dix ans ? Vingt-cinq kilos ? Pense qu'un seul kilo d'agneau, au marché noir, coûte cinq cents lires, c'est à dire cinq dollars !

En tout cas j'essayerai vraiment de regarder ce docu sur France 3. Merci pour l'info.

@ +

Cécile

Autant que l'on en sache aux premières époques historiques l'ennemi sur le champ de bataille ne mérite que la mort. Les femmes, enfants, domestiques deviennent possesion du vainqueur, des esclaves

Ce n'est pas tout à fait vrai. L'Antiquité est extremement complexe sur le sort reservé aux prisonniers de guerre.
La plupart du temps les combattants sont mis à mort. Mais pas toujours. Certains sont reduits en esclavage (les soldats atheniens pris à Syracuse durant la Guerre du Peloponese) tandis que d'autres servent d'otages (les Spartiates pris dans l'ilot de Sphacterie dans la meme guerre) ou bien encore integrent l'armée (ou la cour) du vainqueur (certaines unités gauloises durant la conquete de Cesar).
Quand aux civils c'est la meme chose. Le cas le plus courant est la reduction à l'esclavage. Mais certaines populations furent totalement massacrés (comme celle de Thebes sur ordre d'Alexandre ou encore les cités prises par les Assyriens) ou se suiciderent avant la chute (la population du dernier bastion de Carthage lors de la 3eme guerre).
D'autres encore se virent affecter des mesures de clemence ou bien encore des exigences (financieres le plus souvent) (Athenes lors de la guerre du Peloponese, Carthage lors de la Seconde Guerre Punique, Carthagene "juste" soumise au pillage par Scipion avec ordre de ne pas toucher à la population sauf pour les viols)