A la lecture du magazine aero-journal N°55 consacré à l'analyse de l'action de la Luftwaffe à Koursk et de l'article publié sur ce site: http://www.allworldwars.com/Battlefield ... lecky.html
Je souhaitais ouvrir ce fil car leurs conclusions sont intéressantes (ci-dessous quelques extraits que j'ai traduit de l'article):
Cette étude tente de montrer la mauvaise application de la puissance aérienne tactique par la Luftwaffe à l'appui des forces terrestres allemandes pendant la bataille de Koursk en Juillet 1943.
L'étude montre que la Luftwaffe a concentré ses efforts à Koursk sur l'appui aérien rapproché et a négligée l'interdiction aérienne du champ de bataille.
Ce fut principalement parce que l'appui aérien rapproché avait fait ses preuves avec tant de succès avant Koursk. Cependant, l'échec de la Luftwaffe pour interdire l'arrivée des renforts russes à Koursk s'est avéré être critique et a contribué à la défaite allemande.
Les planificateurs de l'air doivent se rendre compte qu'un juste équilibre entre l'appui aérien rapproché et l'interdiction du champ de bataille est essentielle à l'utilisation efficace de la puissance aérienne au cours d'une application tactique à l'appui des forces terrestres. Ni l'appui aérien rapproché, ni l'interdiction aérienne devraient avoir la primauté dans la doctrine, plutôt un mélange des deux doit être appliqué sur la base de la situation.
Le problème doctrinale le plus évident rencontré par la Luftwaffe à Koursk tournait autour de son incapacité à se détacher du contrôle des commandants au sol.
Le problème était que les commandants au sol ont pris l'habitude de compter sur la Luftwaffe pour fournir un soutien aérien rapproché tout au long des campagnes antérieures de la guerre. Avec l'attrition d'une guerre sur trois fronts, les commandants des forces terrestres du front de l'Est se sont retrouvés à contrôler la majorité des forces terrestres, mais beaucoup moins de la moitié des forces aériennes allemandes.
Par conséquent, les missions de bombardement stratégique, d'interdiction profonde et d'interdiction du champ de bataille ont été diminués dans une tentative pour fournir la même quantité d'appui aérien rapproché.
Les Russes ont été en mesure de contester les efforts de la Luftwaffe pour les missions d'interdiction. Le maréchal Joukov a insisté pour que la chasse aérienne participant à Koursk soit augmentée pour donner la supériorité numérique à la VVS sur la Luftwaffe.
La chasse soviétique a été inefficace contre la Luftwaffe pendant les premières phases de la bataille elle-même.
Après le remplacement de deux commandants de l'armée de l'air, le 8 Juillet, cependant, la Force aérienne soviétique est devenue plus agressive.
Ce fait couplé avec le manque de remplacement des pertes pour la Luftwaffe a donné aux Soviétiques un avantage numérique distinct à la fin de la bataille.
Bien que cet avantage semble important, c'est la DCA soviétique qui a causé à la Luftwaffe ses plus lourdes pertes.
Les Soviétiques ont lourdement fortifiés les points de transbordement (gare, pont...) après que la Luftwaffe a commencé à les attaquer. Non seulement ils étaient protégés par l'artillerie antiaérienne, mais ils ont également été durcies avec des structures de protection ce qui a obligé la Luftwaffe à diriger plus de sorties contre chaque cible.
Tellement lourdes étaient ces défenses antiaériennes que quatre fois plus d'avions ont été perdus de leur fait que du fait de la chasse soviétique...suite à ces lourdes pertes lors de ces missions d'interdiction au début de la bataille, le commandement allemand décida de consacrer ces avions de bombardements et d'attaques quasi exclusivement à l'appui aérien rapproché pour le reste de la bataille.