Post Numéro: 4 de betacam 25 Sep 2009, 16:59
bonjour,
le Feldmaréchal Paulus avait organisé sa vie de prisonnier selon les normes d'un
esprit cultivé et méthodique.
contrairement à d'autres généraux qui partageait son sort, il ne menait pas une vie végétative
et s'astreignait à des exercices physiques et intellectuels quotidiens.
c'est ainsi que disposant de deux éditions du Capital, l'une en français, l'autre en allemand,
il traduisit une partie de la première pour avoir le plaisir de vérifier son érudition en comparant les textes.
"c'est curieux, constata-t-il un jour, il a fallu que je sois prisonnier en URSS, pour
connaître les grand auteurs allemands."
il se désolidarisait, à sa manière, de ses collègues restés nazis, sans éclat mais avec fermeté.
il n'approuvait pas l'action de Von Seydlitz et du comité national, mais ne permettait pas qu'on les insultât et quand son aide de camp, le Colonel Adam, adhéra à " l'union des Officiers ", il ne le désavoua pas.
Après l'attentat contre Hitler, le 21 juillet 1944, les membres du comité assistèrent
à un rassemblement dans le camp,le numéro de la Pravda contenant une information sur l'attentat.
quelques généraux exprimèrent une grande indignation mais Paulus, pour la première fois,
laissa échapper quelques mots de sympathie pour les anti-nazis.
il avait connu Stauffenberg à l'Etat-Major et l'estimait beaucoup, mais
c'est le 8 août, quand il appris l'éxécution de son ami personnel, Von Witzleben et de six généraux qu'il se décida à sortir définitivement de sa réserve.
il prit alors la parole à la radio " Freies Deutschland.
" les évènements de la dernière période, dit-il, montre que la continuation de la guerre n'a plus aucun sens. L'Allemagne a perdu la guerre. Elle doit se débarrasser de Hitler. Il faut que se constitue un gouvernement qui mettra fin aux hostilités et assurera la survie de notre peuple.
jusqu'au bout je me suis comporté comme un chef de l'armée. En tant que prisonnier de guerre, je ne me sentais pas autorisé à collaborer avec un ennemi de l'allemagne. J'estime, en outre, qu'un prisonnier n'a pas le droit de faire de la politique.
Mais en cet été de 1944, j'ai compris qu'Hitler n'était pas prêt à tirer les conséquences d'une situation désespérée, et qu'il conduisait le peuple allemand à une catastrophe sans précédent.
j'ai appris beaucoup de choses concernant la terreur et les mesures d'extermination dans les territoires occupés ( ignorait-il celà ? ) et Hitler ne pouvait pas gagner la guerre
mais dans l'intérêt de l'humanité, il ne fallait pas qu'il la gagne.
le fait que j'ai contribué à la prolongation de ce conflit, pèse sur ma conscience.
toutes ces raisons m'ont ammené à publier l'appel du 8 août et à rejoindre le comité....
si l'assassinat de Von Wietzleben fut le choc psycologique décisif, la détérioration de la situation militaire impressionna autant le cerveau de ce froid théoricien.
enfin le 8 décembre 1944, cinquante généraux prisonniers dont Paulus, signèrent une proclamation solennelle au peuple allemand :
Peuple Allemand, dresse toi contre Hitler, Himmler et leur régime néfaste.
Peuple Allemand, libère-toi de ce gouvernement qui conduit l'Allemagne à la ruine.
met fin à la guerre avant que les offensives des alliés détruisent ce qui reste de notre pays.
Aucun miracle ne peut nous sauver.
Allemands, réhabilitez-vous devant l'opnion publique mondiale et faîtes les
premiers pas vers un avenir meilleur.
sources :
la Werhmacht rouge ( marcel veyrier ).
éditions Julliard