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L'action de la Luftwaffe à Koursk

Après l'opération Barbarossa, les forces de l'Axe contraignent l'URSS au repli.
Après une série de succès, l'Allemagne s'enlisera progressivement puis cédera à Stalingrad et à Koursk.
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L'action de la Luftwaffe à Koursk

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Tomcat  Nouveau message 20 Oct 2016, 17:08

A la lecture du magazine aero-journal N°55 consacré à l'analyse de l'action de la Luftwaffe à Koursk et de l'article publié sur ce site: http://www.allworldwars.com/Battlefield ... lecky.html

Je souhaitais ouvrir ce fil car leurs conclusions sont intéressantes (ci-dessous quelques extraits que j'ai traduit de l'article):

Cette étude tente de montrer la mauvaise application de la puissance aérienne tactique par la Luftwaffe à l'appui des forces terrestres allemandes pendant la bataille de Koursk en Juillet 1943.
L'étude montre que la Luftwaffe a concentré ses efforts à Koursk sur l'appui aérien rapproché et a négligée l'interdiction aérienne du champ de bataille.
Ce fut principalement parce que l'appui aérien rapproché avait fait ses preuves avec tant de succès avant Koursk. Cependant, l'échec de la Luftwaffe pour interdire l'arrivée des renforts russes à Koursk s'est avéré être critique et a contribué à la défaite allemande.

Les planificateurs de l'air doivent se rendre compte qu'un juste équilibre entre l'appui aérien rapproché et l'interdiction du champ de bataille est essentielle à l'utilisation efficace de la puissance aérienne au cours d'une application tactique à l'appui des forces terrestres. Ni l'appui aérien rapproché, ni l'interdiction aérienne devraient avoir la primauté dans la doctrine, plutôt un mélange des deux doit être appliqué sur la base de la situation.

Le problème doctrinale le plus évident rencontré par la Luftwaffe à Koursk tournait autour de son incapacité à se détacher du contrôle des commandants au sol.
Le problème était que les commandants au sol ont pris l'habitude de compter sur la Luftwaffe pour fournir un soutien aérien rapproché tout au long des campagnes antérieures de la guerre. Avec l'attrition d'une guerre sur trois fronts, les commandants des forces terrestres du front de l'Est se sont retrouvés à contrôler la majorité des forces terrestres, mais beaucoup moins de la moitié des forces aériennes allemandes.
Par conséquent, les missions de bombardement stratégique, d'interdiction profonde et d'interdiction du champ de bataille ont été diminués dans une tentative pour fournir la même quantité d'appui aérien rapproché.

Les Russes ont été en mesure de contester les efforts de la Luftwaffe pour les missions d'interdiction. Le maréchal Joukov a insisté pour que la chasse aérienne participant à Koursk soit augmentée pour donner la supériorité numérique à la VVS sur la Luftwaffe.
La chasse soviétique a été inefficace contre la Luftwaffe pendant les premières phases de la bataille elle-même.
Après le remplacement de deux commandants de l'armée de l'air, le 8 Juillet, cependant, la Force aérienne soviétique est devenue plus agressive.
Ce fait couplé avec le manque de remplacement des pertes pour la Luftwaffe a donné aux Soviétiques un avantage numérique distinct à la fin de la bataille.
Bien que cet avantage semble important, c'est la DCA soviétique qui a causé à la Luftwaffe ses plus lourdes pertes.
Les Soviétiques ont lourdement fortifiés les points de transbordement (gare, pont...) après que la Luftwaffe a commencé à les attaquer. Non seulement ils étaient protégés par l'artillerie antiaérienne, mais ils ont également été durcies avec des structures de protection ce qui a obligé la Luftwaffe à diriger plus de sorties contre chaque cible.
Tellement lourdes étaient ces défenses antiaériennes que quatre fois plus d'avions ont été perdus de leur fait que du fait de la chasse soviétique...suite à ces lourdes pertes lors de ces missions d'interdiction au début de la bataille, le commandement allemand décida de consacrer ces avions de bombardements et d'attaques quasi exclusivement à l'appui aérien rapproché pour le reste de la bataille.

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Re: L'action de la Luftwaffe à Koursk

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de Dog Red  Nouveau message 20 Oct 2016, 20:55

Bonsoir Olivier,

Excellente idée de donner un coup de projecteur sur la composante aérienne à la bataille de Koursk. A force d'analyser le choc des blindés, ce qui se passa au-dessus du champ de bataille est systématiquement oublié.

Sans avoir (encore) lu le dossier d'aéro et en ayant parcouru en diagonale l'article que tu proposes et l'ordre de bataille de Nicolas PONTIC, quelques questions générales pour "planter le décor" :

Tomcat a écrit:Cette étude tente de montrer la mauvaise application de la puissance aérienne tactique par la Luftwaffe à l'appui des forces terrestres allemandes pendant la bataille de Koursk en Juillet 1943.
L'étude montre que la Luftwaffe a concentré ses efforts à Koursk sur l'appui aérien rapproché et a négligée l'interdiction aérienne du champ de bataille.


Qu'a fait la chasse allemande durant la bataille ? Escorte des avions d'attaque au sol ? Renforcement de l'attaque au sol ? Lutte contre les Chtourmovik ? (qui font leur grande apparition en nombre à Koursk)

Tomcat a écrit:Cependant, l'échec de la Luftwaffe pour interdire l'arrivée des renforts russes à Koursk s'est avéré être critique et a contribué à la défaite allemande.


C'était déjà le cas à Stalingrad...
Le manque de bombardement stratégique se fait sentir. Comparaison n'est pas raison mais durant la bataille des Ardennes, les bombardiers US vont écraser les têtes de lignes allemandes, étranglant l'alimentation de l'offensive allemande.

Tomcat a écrit:Les planificateurs de l'air doivent se rendre compte qu'un juste équilibre entre l'appui aérien rapproché et l'interdiction du champ de bataille est essentielle à l'utilisation efficace de la puissance aérienne au cours d'une application tactique à l'appui des forces terrestres. Ni l'appui aérien rapproché, ni l'interdiction aérienne devraient avoir la primauté dans la doctrine, plutôt un mélange des deux doit être appliqué sur la base de la situation.


A l'image de l'encagement du champ de bataille en Normandie ?

Tomcat a écrit:
Bien que cet avantage semble important, c'est la DCA soviétique qui a causé à la Luftwaffe ses plus lourdes pertes.
Les Soviétiques ont lourdement fortifiés les points de transbordement (gare, pont...) après que la Luftwaffe a commencé à les attaquer. Non seulement ils étaient protégés par l'artillerie antiaérienne, mais ils ont également été durcies avec des structures de protection ce qui a obligé la Luftwaffe à diriger plus de sorties contre chaque cible.
Tellement lourdes étaient ces défenses antiaériennes que quatre fois plus d'avions ont été perdus de leur fait que du fait de la chasse soviétique...suite à ces lourdes pertes lors de ces missions d'interdiction au début de la bataille, le commandement allemand décida de consacrer ces avions de bombardements et d'attaques quasi exclusivement à l'appui aérien rapproché pour le reste de la bataille.


L'absence de bombardiers d'altitude rend les missions de bombardement plus risquées...

Une question : la proximité des aérodromes était à l'avantage de la Luftwaffe ou de la VVS ? Ou sans réelle conséquence ?
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Re: L'action de la Luftwaffe à Koursk

Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de Martial Velin  Nouveau message 21 Oct 2016, 00:29

Je crois qu'avant Koursk la Luftwaffe était largement en infériorité numérique. Même avec les experten difficile d'avoir la maîtrise du ciel


 

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Re: L'action de la Luftwaffe à Koursk

Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de Dog Red  Nouveau message 21 Oct 2016, 12:24

Une source, en français, au caractère plus généraliste : http://www.cieldegloire.com/batailles_koursk.php

De manière très synthétique...

Forces en présence
  • VVS : 1.880 appareils des 16e et 2e VA basées au sud de Koursk (Bielgorod-Starii Oskol) appuyés par les 1.060 chasseurs, 940 Iliouchine Il-2 et 900 bombardiers des 5e et 17e VA. Sont également évoqués 2.750 appareils des 11e et 15e VA à même d'intervenir soit un total d'environ 5.400 appareils.
  • Luftwaffe : Luftflotte IV et VIII.Fliegerkorps au Heeresgruppe Süd et la Luftflotte VI (nouvellement créée) au Heeresgruppe Mitte pour un total de 2.100 appareils (soit >80% des moyens de la Luftwaffe à l'Est d'après le site).

Le carburant semble considéré comme le talon d'Achille de la composante aérienne allemande à Koursk, le poids des partisans sur les lignes logistiques rendant impossible l'acheminement du carburant en des quantités suffisantes.

Raids préliminaires
La Luftwaffe s'en prenant aux objectifs industriels (Saratov, Gorki, Iaroslav) et la VVS aux aérodromes allemands (Orel/Kharkov) en mai puis les 8, 9 et 10 juin (28 aérodromes attaqués dont Poltava, Konotop et Kramatorsk). Le guidage radar et les nouvelles tactiques calquées sur la Luftwaffe améliorèrent les actions de la VVS.

La bataille de Koursk
Le 5 juillet se sont les Russes qui frappent les premiers contre le VIII.Fliegerkorps. Les Allemands sortirent victorieux de la mêlée.
D'autres aérodromes allemands (Mikoyanovka, Sokolniki, Pomierki, Osnava, Rogan et Barvienkovo) furent attaqués au prix de lourdes pertes.
La première journée coûta 260 appareils à la Luftwaffe pour 175 à la VVS.

Au fil des jours, l'activité de la Luftwaffe décroit (5/7 3.000 sorties, 6 au 9/7 1.5000 sorties/J, 10/7 et suivants 1.000 sorties/J). Les pertes cumulées des 3 premiers jours s'établissant à 566/854 respectivement VVS/Luftwaffe.

Du 1/6 au 31/8/1943 les pertes des Luftflotten I, IV et VI à l'Est s'élèvent à un peu plus de 2.000 appareils. Le Generaloberst Hans JESCHONNEK se suicide le 19 août.
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Re: L'action de la Luftwaffe à Koursk

Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de Tomcat  Nouveau message 21 Oct 2016, 14:36

Dog Red a écrit:Une source, en français, au caractère plus généraliste : http://www.cieldegloire.com/batailles_koursk.php

De manière très synthétique...

Forces en présence
  • VVS : 1.880 appareils des 16e et 2e VA basées au sud de Koursk (Bielgorod-Starii Oskol) appuyés par les 1.060 chasseurs, 940 Iliouchine Il-2 et 900 bombardiers des 5e et 17e VA. Sont également évoqués 2.750 appareils des 11e et 15e VA à même d'intervenir soit un total d'environ 5.400 appareils.
  • Luftwaffe : Luftflotte IV et VIII.Fliegerkorps au Heeresgruppe Süd et la Luftflotte VI (nouvellement créée) au Heeresgruppe Mitte pour un total de 2.100 appareils (soit >80% des moyens de la Luftwaffe à l'Est d'après le site).

Le carburant semble considéré comme le talon d'Achille de la composante aérienne allemande à Koursk, le poids des partisans sur les lignes logistiques rendant impossible l'acheminement du carburant en des quantités suffisantes.

Raids préliminaires
La Luftwaffe s'en prenant aux objectifs industriels (Saratov, Gorki, Iaroslav) et la VVS aux aérodromes allemands (Orel/Kharkov) en mai puis les 8, 9 et 10 juin (28 aérodromes attaqués dont Poltava, Konotop et Kramatorsk). Le guidage radar et les nouvelles tactiques calquées sur la Luftwaffe améliorèrent les actions de la VVS.

La bataille de Koursk
Le 5 juillet se sont les Russes qui frappent les premiers contre le VIII.Fliegerkorps. Les Allemands sortirent victorieux de la mêlée.
D'autres aérodromes allemands (Mikoyanovka, Sokolniki, Pomierki, Osnava, Rogan et Barvienkovo) furent attaqués au prix de lourdes pertes.
La première journée coûta 260 appareils à la Luftwaffe pour 175 à la VVS.

Au fil des jours, l'activité de la Luftwaffe décroit (5/7 3.000 sorties, 6 au 9/7 1.5000 sorties/J, 10/7 et suivants 1.000 sorties/J). Les pertes cumulées des 3 premiers jours s'établissant à 566/854 respectivement VVS/Luftwaffe.

Du 1/6 au 31/8/1943 les pertes des Luftflotten I, IV et VI à l'Est s'élèvent à un peu plus de 2.000 appareils. Le Generaloberst Hans JESCHONNEK se suicide le 19 août.


Bonjour Daniel,

Très étonnant les chiffres des pertes avancés sur ce site (dommage qu'il ne cite pas les sources).

Cela ne correspond pas du tout à ce qui est écrit dans l'article de l'aero-journal qui fait état de pertes beaucoup plus importantes côté soviétique que côté allemand, expliqué par un niveau qualitatif des avions, pilotes, tactiques (chasse libre en groupe côté allemand et obligation d'escorter au plus près les bombardiers côté russe...cela évoluera au cours de la bataille côté russe pour se rapprocher des tactiques allemandes suite à de nombreuses pertes initiales), guidage radar supérieur côté allemand, ce que je suis enclin à croire pour cette période de 1943.

L'attaque préliminaire des aérodromes allemands est un vrai fiasco car le hasard a voulu qu'un groupe de chasse soit déjà en l'air pour accueillir les bombardiers russes qui se sont fait étriller...

Je n'ai pas les chiffres du magazine sous les yeux mais la version anglaise de wiki donne: 681 avions perdus côté allemand (5–31 Juillet) pour 1626 à 1961 avions côté soviétique selon les sources.

En gros comme pour la version terrestre de la bataille, c'est une victoire tactique allemande (beaucoup plus de pertes côté soviétique) mais une défaite stratégique car aucun des objectifs stratégiques n'a été atteint (conquête de territoire et destruction des forces russes), les russes ont tellement de réserves qu'ils peuvent encaisser ces pertes plus facilement que les allemands.

Ce qu'on retrouve dans l'article de l'aero-journal est effectivement que:

Le carburant est le talon d'Achille de la composante aérienne allemande à Koursk, le poids des partisans sur les lignes logistiques rendant impossible l'acheminement du carburant en des quantités suffisantes.

Alors que la Luftwaffe effectuaient 2 à 3 fois plus de sortie que les VVS au début de la bataille grâce à une meilleure organisation et commandement, le nombre de sortie diminua de manière importante à cause du manque de carburant.
Des demandes d'appui aérien furent même refusées pour garder des réserves pour des actions jugées plus importantes...

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Re: L'action de la Luftwaffe à Koursk

Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de Dog Red  Nouveau message 21 Oct 2016, 14:48

Tomcat a écrit:Très étonnant les chiffres des pertes avancés sur ce site (dommage qu'il ne cite pas les sources).


J'ai proposé cette source car elle permet, brièvement et en français, de situer les forces aériennes en présence.
En cela elle répond dans un premier temps à quelques questions que je me pose.

Je regrette que le site dont question n'indique pas ses sources. La présentation du site laisse par ailleurs penser à une certaine préférence pour la VVS.

J'ai parcouru rapidement hier le "Koursk" de Nicolas PONTIC. L'aspect aérien n'y est guère documenté.
Je serais curieux de savoir ce qu'en dit LOPEZ mais je n'ai pas son ouvrage sur Koursk.

A creuser résolument.
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Re: L'action de la Luftwaffe à Koursk

Nouveau message Post Numéro: 7  Nouveau message de Tomcat  Nouveau message 21 Oct 2016, 16:29

Oui Daniel pas de soucis...pour répondre à tes questions:

Dog Red a écrit:Qu'a fait la chasse allemande durant la bataille ? Escorte des avions d'attaque au sol ? Renforcement de l'attaque au sol ? Lutte contre les Chtourmovik ? (qui font leur grande apparition en nombre à Koursk)


La chasse allemande fait de l'escorte mais en ayant une altitude supérieure ce qui permet de fondre sur les assaillants contrairement aux russes dont la tactique d'escorte initiale consiste à coller aux bombardiers.

L'escorte allemande est généralement plus efficace mais dans un certain nombre de cas, l'escorte n'est pas numériquement suffisante et les JU87 essuient de lourdes pertes (premier échec).
Le JU87 est très efficace à condition d'être bien escorté, les allemands ont trop tardés à mettre en place des groupes d'appui basés sur FW190 qui peuvent assurer leur auto-défense (principe du chasseur-bombardier), un seul groupe est disponible à Koursk, la priorité pour les FW190 ayant été donné à la chasse aux bombardiers US/GB.

Elle fait aussi de la chasse libre ou sur guidage radar (tous les groupes importants sont repérés), gros avantage côté allemand.

L'infériorité numérique fait que les russes arrivent à passer les mailles du filet et à bombarder les troupes allemandes (second échec).

Aucune attaque massive d'aérodrome n'a été prévu au début de la bataille, si la Luftwaffe domine la VVS en infligeant des pertes importantes, elle n'arrive pas à réduire au silence la VVS et cela va en empirant au fur et à mesure de la bataille.

Les Chtourmoviks qui sont pilotés par une majorité de pilotes novices à cette époque se font laminer, l'ajout d'un mitrailleur arrière ne change rien, les allemands attaquent par en dessous qui constitue le point faible du Chtourmovik.

Tomcat a écrit:Cependant, l'échec de la Luftwaffe pour interdire l'arrivée des renforts russes à Koursk s'est avéré être critique et a contribué à la défaite allemande.

Dog Red a écrit:C'était déjà le cas à Stalingrad...
Le manque de bombardement stratégique se fait sentir. Comparaison n'est pas raison mais durant la bataille des Ardennes, les bombardiers US vont écraser les têtes de lignes allemandes, étranglant l'alimentation de l'offensive allemande.



Les bombardiers moyens type JU88 et He111 peuvent suffire mais ils seront détournés pour faire de l'appui aérien.

Tomcat a écrit:Les planificateurs de l'air doivent se rendre compte qu'un juste équilibre entre l'appui aérien rapproché et l'interdiction du champ de bataille est essentielle à l'utilisation efficace de la puissance aérienne au cours d'une application tactique à l'appui des forces terrestres. Ni l'appui aérien rapproché, ni l'interdiction aérienne devraient avoir la primauté dans la doctrine, plutôt un mélange des deux doit être appliqué sur la base de la situation.

Dog Red a écrit:A l'image de l'encagement du champ de bataille en Normandie ?



Oui exactement en empêchant tout renfort et concentration.

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Re: L'action de la Luftwaffe à Koursk

Nouveau message Post Numéro: 8  Nouveau message de Tomcat  Nouveau message 24 Oct 2016, 10:17

Comme suggéré par Daniel, j'ai reparcouru le "Koursk" de Jean LOPEZ, la partie aérienne des combats est assez détaillée même si l'analyse des causes est moins poussée que dans les 2 articles mentionnés précédemment.

Les conclusions sur la Luftwaffe sont les mêmes que celles que j'ai évoqués:

La défaillance principale aura été de ne pas réaliser l'interdiction aérienne du champ de bataille et ainsi même interdire l'arrivée des renforts russes à Koursk.

Quelques infos supplémentaires:

La Luftwaffe engage 70% de ses avions à l'est ce qui est un énorme effort, un gros effort est fait aussi pour constituer une réserve de carburant mais celle-ci ne correspond qu'au 2/3 des besoins.

L'approvisionnement régulier en carburant sera le point faible des allemands, les russes via l'action massive des partisans encadrés par des troupes du NKVD parachutés pour l'occasion feront de gros dégâts aux lignes de chemins de fer et aux trains coupant ainsi les voies d'approvisionnement de manière significative, ils réussiront en quelque sorte à réaliser l'interdiction.

En lisant le récit des opérations aériennes, on se rend compte à quel point elles ont été intenses et quotidiennes, la Luftwaffe domine et inflige des pertes très importantes à la VVS mais ne parvient pas à obtenir le contrôle du ciel, elle subit elle-même des pertes non négligeables et les russes parviennent à assurer un appui aérien aussi à leurs forces terrestres.

C'est aussi l'apparition de nouvelles armes anti-char efficaces: Hs129, JU87 avec canons de 37mm et bombes PTAB pour les russes.

Le nombre limité de Hs129 et JU87 avec canons de 37mm et l'efficacité moindre des autres avions fait qu'au final:

seul 6.5% des chars de la première armée de tanks et 2% de la seconde armée de tanks soviétique sont détruits via l'action de la Luftwaffe, ce qui relativise l'impact de l'aviation dans ce rôle anti-char.

Par contre la Luftwaffe via l'utilisation massive de bombes antipersonnel SD2 fit de nombreux dégâts contre les troupes et les batteries d'artillerie à découvert...

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Re: L'action de la Luftwaffe à Koursk

Nouveau message Post Numéro: 9  Nouveau message de Dog Red  Nouveau message 24 Oct 2016, 11:21

Tomcat a écrit:L'escorte allemande est généralement plus efficace mais dans un certain nombre de cas, l'escorte n'est pas numériquement suffisante et les JU87 essuient de lourdes pertes (premier échec).
Le JU87 est très efficace à condition d'être bien escorté, les allemands ont trop tardés à mettre en place des groupes d'appui basés sur FW190 qui peuvent assurer leur auto-défense (principe du chasseur-bombardier), un seul groupe est disponible à Koursk, la priorité pour les FW190 ayant été donné à la chasse aux bombardiers US/GB.


Le problème récurrent de l'incapacité technique et industrielle de remplacer le Stuka déjà obsolète (à quelques nuances près) à partir de l'été '40.

Tomcat a écrit:L'infériorité numérique fait que les russes arrivent à passer les mailles du filet et à bombarder les troupes allemandes (second échec).


Récurrente aussi l'incapacité de faire quantitativement jeu égale face à une VVS qualitativement inférieure (en attendant 1944) mais dont les pertes humaines et matérielles sont plus aisément comblées...

Tomcat a écrit:Aucune attaque massive d'aérodrome n'a été prévu au début de la bataille, si la Luftwaffe domine la VVS en infligeant des pertes importantes, elle n'arrive pas à réduire au silence la VVS et cela va en empirant au fur et à mesure de la bataille.


Voilà une précision qui retient l'attention : en 1939/41, la Luftwaffe s'assure préalablement de la neutralisation de l'aviation adverse en prélude à l'offensive terrestre. Sait-on pourquoi cette fois le matraquage des aérodromes soviétiques n'est pas planifié ? L'absence d'effet de surprise ? (d'autant qu'il semble que ce soit la VVS qui ait ouvert le bal). La priorité du soutien au sol, même à l'encontre de la neutralisation de l'aviation adverse ? (incapacité de traiter les 2 volets en parallèle ?).

Tomcat a écrit:Comme suggéré par Daniel, j'ai reparcouru le "Koursk" de Jean LOPEZ, ...
La défaillance principale aura été de ne pas réaliser l'interdiction aérienne du champ de bataille et ainsi même interdire l'arrivée des renforts russes à Koursk.


La Luftwaffe en a-t-elle les moyens ? Que dit aéro-journal à ce sujet ? (je dois encore l'acheter mais je suis sur Batailles et Blindés pour le moment).

Tomcat a écrit:La Luftwaffe engage 70% de ses avions à l'est ce qui est un énorme effort, un gros effort est fait aussi pour constituer une réserve de carburant mais celle-ci ne correspond qu'au 2/3 des besoins.


En effet, 70% des avions déployés à l'Est sont engagés dans Koursk (il me semble même avoir lu 85% mais ça ne change pas grand chose). J'ai également en tête que 43% de la totalité de la Luftwaffe est engagée à l'Est, c'est dire que plus de la moitié des moyens aériens sont ailleurs : défense du Reich (véritable second front aérien) et Méditerranée.

On peut en déduire qu'après Stalingrad, la Luftwaffe comme la Heer sont sur la corde raide. De là une question fondamentale en stratégie : les objectifs sont-ils encore proportionnés aux moyens ? Poser la question me semble y répondre... les Allemands sont obligés d'attaquer à l'été '43 mais n'ont (probablement) plus les moyens de vaincre.


Tomcat a écrit:En lisant le récit des opérations aériennes, on se rend compte à quel point elles ont été intenses et quotidiennes, la Luftwaffe domine et inflige des pertes très importantes à la VVS mais ne parvient pas à obtenir le contrôle du ciel, elle subit elle-même des pertes non négligeables et les russes parviennent à assurer un appui aérien aussi à leurs forces terrestres.

[...]

seul 6.5% des chars de la première armée de tanks et 2% de la seconde armée de tanks soviétique sont détruits via l'action de la Luftwaffe, ce qui relativise l'impact de l'aviation dans ce rôle anti-char.

Par contre la Luftwaffe via l'utilisation massive de bombes antipersonnel SD2 fit de nombreux dégâts contre les troupes et les batteries d'artillerie à découvert...


L'intensité des opérations aériennes est inhérente à la doctrine de la Blitzkrieg. Le binôme char/avion entraîne une règle de proportionnalité mathématique entre les deux. Les batailles du front Ouest l'année d'après le confirment. La débauche de moyens aériens pour soutenir l'attaque et la percée des chars est énorme. Les Allemands n'ont plus ces moyens.

Les pourcentages de pertes de chars russes semblent particulièrement bas mais cela n'est-il pas dû à la défense en profondeur préparée par les Russes ? Soit des chars moins exposés et/ou mieux couverts par la DCA ? Je me pose la question ::dubitatif::

C'est LOPEZ qui cite l'impact des bombes antipersonnel ? Quelques chiffres à l'appui pour fixer un ordre de grandeur ?
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Re: L'action de la Luftwaffe à Koursk

Nouveau message Post Numéro: 10  Nouveau message de Marc_91  Nouveau message 24 Oct 2016, 12:08

Tomcat a écrit:seul 6.5% des chars de la première armée de tanks et 2% de la seconde armée de tanks soviétique sont détruits via l'action de la Luftwaffe, ce qui relativise l'impact de l'aviation dans ce rôle anti-char.

::dubitatif:: Il y a eu une étude soviétique sur l'efficacité toute relative de ces canons "à héros portés" ( :mrgreen: Je pense à Rüdel !) et je me méfie de ces chiffres.

Tu pourrais me dire, à la dizaine près, combien ça représente de blindés percés, STP ?
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