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Staline préparait-il l'invasion de l'Allemagne en 1941 ?

Après l'opération Barbarossa, les forces de l'Axe contraignent l'URSS au repli.
Après une série de succès, l'Allemagne s'enlisera progressivement puis cédera à Stalingrad et à Koursk.
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Re: Staline préparait-il l'invasion de l'Allemagne en 1941 ?

Nouveau message Post Numéro: 131  Nouveau message de carlo  Nouveau message 25 Mai 2015, 16:34

François Delpla a écrit:
La question reste entière : quand Staline se résigne-t-il à la guerre ? Combien de temps avant le 3 juillet ?


Il y a une différence entre: Staline ne croit pas à une guerre avec l'Allemagne en 41 et Staline ne veut pas d'une guerre avec l'Allemagne en 41. C'est évidemment la seconde proposition qui est la bonne et elle est appuyée par l'activité diplomatique et militaire soviétique, par le discours de Staline aux militaires (ne vous laissez pas tromper par notre propagande qui laisse à penser que l'Allemagne est notre amie, c'est notre prochain ennemi).

Staline sait que l'AR ne sera pas prête avant 42, son matériel ancien est arrivé au bout de son développement, le matériel nouveau (qui fera la différence face aux Allemands) ne représente encore qu'une fraction du vaste arsenal soviétique. En fait une série de choix stratégiques sont fait qui payeront non pas sur le court, mais sur le long et moyen terme (en fait dès la bataille de Moscou où le choix de garder des réserves s'avère décisif).

Que signifie alors se résigner à la guerre? Réaliste, il espère le plus longtemps possible tenir la guerre à distance en mettant le maximum de chances de son côté pour la gagner. Mais bon le discours de Molotov du 22 juin (vers 9 heure du soir) me paraît tout-à-fait clair: l'Allemagne est la seule responsable de cette guerre, l'URSS aura été loyale jusqu'au bout, on passe à autre chose, la guerre. Et l'activité de Staline prouve dès le premier jour qu'il n'attend pas sans rien faire une hypothétique proposition de paix allemande.

Ceci dit, ce n'est pas le début de Barbarossa qui transforme d'un coup l'assurance de Staline en l'AR, son humeur des premiers jours en témoigne, doit-on lui reprocher de continuer à chercher (à côté d'une activité militaire intense rappelons-le) à temporiser par des canaux diplomatiques? Avec les territoires pris en 1939, il devait y avoir peut-être dans le chef de Staline matière à discussion. L'idée en 41 est de retarder Hitler et pour cela il faut faire feu de tout bois. Mais de tout cela nous ne pouvons que conjecturer, les sources ne permettent rien d'autre.

François Delpla a écrit:Les fragments de marxisme surnageant dans son cerveau


C'est encore dur mais vous y venez :mrgreen:

François Delpla a écrit: y ont sans doute aidé : impossibilité de s'appuyer sur les ploutocrates britanniques,


D'autant plus qu'il est inutile de froisser l'Allemagne.

François Delpla a écrit:existence d'une "contradiction inter-impérialiste" anglo-allemande qui devait être vidée avant toute chose,


Sur la contradiction il n'a pas tort et Hitler aurait pu le comprendre. Sur le fait qu'elle doive être vidée d'abord, cela lui semble raisonnable, et là aussi Hitler aurait pu le comprendre.

François Delpla a écrit: impossibilité de concevoir qu'un délire religieux, le racisme, supplante les préoccupations matérielles et que l'antisémitisme soit bel et bien la clé du comportement hitlérien...


Pour moi le racisme est un délire scientifique (pseudo-scientifique comme la phrénologie) pas religieux. De plus, on ne peut pas dire qu'il y ait un déni stalinien de l'antisémitisme allemand (sinon après la guerre quand il s'agira de minorer le volet antisémite de la persécution nazie), il stigmatise l'antisémitisme nazi et s'en moque ouvertement. Mais même si le nazisme lui est étranger en tant qu'idéologie, il peut sans doute comprendre l'engagement que réclame une idéologie, étant lui-même un fanatique et il ne sous-estime certes pas la volonté d'Hitler d'arriver à ses buts.
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Re: Staline préparait-il l'invasion de l'Allemagne en 1941 ?

Nouveau message Post Numéro: 132  Nouveau message de MOSCA  Nouveau message 26 Mai 2015, 08:33

François Delpla a écrit:Nous dirigerions-nous vers un consensus ?
Il appert des derniers commentaires que Staline s'était mis en caleçon en 1941, en pariant que Hitler allait être suffisamment occupé avec l'Angleterre et que le choc, s'il devait avoir lieu, ne se produirait pas avant 1942.

Un consensus sur quoi? Un Staline de Gorodestsky paralysé par la peur? Il n'en est rien puisqu'il multiplie les préparatifs au conflit, comme à son habitude depuis plus de 3 ans...Puis il ne faut pas oublier qu'il est le chef de l'armée rouge, dotée d'immenses faiblesses d'un coté et d'immenses atouts de l'autre: dont celui de pouvoir combattre en automne dans la razpoutitsa ou en hiver dans la neige. Notamment à cause des engins et des tracteurs à chenilles que les allemands n'ont pas pour l'artillerie et le ravitaillement. Donc dès l'automne ou l'hiver 1941; privant ainsi les allemands de leur aviation (la sienne aussi, mais c'est moins grave...) et de leur artillerie.
Or, on peut déduire selon la disposition de ses troupes, qui est un fait réel, qu'il ne se refuse pas cette option.
Il est donc plus embêté pour des raisons techniques et circonstantielles, qu'éffrayé à l'idée de faire la guerre en été 1941.

L'historien israélien nous a appris que Staline n'avait pris quasiment aucune mesure défensive parce qu'il craignait que cela ne fasse éclater l'orage,

Donc ça déjà, c'est faux et je me demande même comment vous permettez vous de l'écrire alors que vous êtes au courant par les échanges du forum (pour les jours et les heures précédent, comme suivant l'assaut):
-de l'alerte du 22 juin vers 0:30
-du plan défense à produire par les districts en juin 1941, en cas d'intrusion
-des ordres de contre-attaquer 30 à 40, voire 130-140 km en territoire ennemi émis par la stavka le matin même

et parce qu'il n'imaginait pas être attaqué sans revendications préalables
peut-être, c'est une supposition comme une autre...


Les fragments de marxisme surnageant dans son cerveau y ont sans doute aidé :
Pas que des fragments, alors qu'il savait se contenir, le 26 juin selon Bezymensky il passe une sacrée volée de bois vert à ses généraux les accusant de liquider par leur incapacité l'héritage précieux que Lénine leur à cédé. Voilà ce qui le préoccupe avant les morts, le matériel et territoire perdu. Si les témoignages concernant la supposée prostration de Staline sont contradictoires, le support documentaire écarte d'emblée cette hypothèse. Pour le 26, tout l'EM réuni s'en souvient très bien, en tout les cas...


et Shirer s'interroge : "Neuf heures après le déclenchement de Barberousse, Staline s'imaginait-il encore pouvoir le juguler ?"

Si on peut faire un reproche à Gorodetsky, c'est bien d'avoir été inattentif à ce texte.

La question reste entière : quand Staline se résigne-t-il à la guerre ? Combien de temps avant le 3 juillet ?

Bah, le souci c'est qu'il n'a pas une attitude très conciliatrice, ramené à une bagarre de rue, il ne se contente pas de calmer le jeu en parant et évitant les coups, il veut frapper à son tour!

Cdt
Dernière édition par MOSCA le 26 Mai 2015, 09:02, édité 1 fois.
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Re: Staline préparait-il l'invasion de l'Allemagne en 1941 ?

Nouveau message Post Numéro: 133  Nouveau message de François Delpla  Nouveau message 26 Mai 2015, 08:50

carlo a écrit:Il y a une différence entre: Staline ne croit pas à une guerre avec l'Allemagne en 41 et Staline ne veut pas d'une guerre avec l'Allemagne en 41. C'est évidemment la seconde proposition...


La différence me semble des plus ténues... parce que c'est Hitler, justement ! Parce qu'il est à la fois méchant, intelligent et fou.

Toutes les erreurs sur ce qu'il aurait pu ou dû faire en 1941 viennent de ce qu'on omet de prendre en compte un ou plusieurs de ces trois traits.

L'historien doit lutter contre sa formation, qui lui enseigne que les choses sont toujours compliquées et "multifactorielles". Ici c'est pratique, il y a une volonté individuelle qui s'est donné un pouvoir immense sur des millions d'autres et qui mène le jeu... tout en se heurtant depuis un an à une autre.

Mais l'historien bien élevé refuse cette chance, en la traitant avec mépris de "facilité".

Si vous regardez tranquillement le problème, vous vous apercevez que Hitler est un alpiniste réfléchi et méticuleux qui a grimpé en se jouant à travers les passes les plus difficiles, pour se trouver soudain, vers la fin de mai 1940, devant un mur qui résiste à toute sa technique. Il redescend un peu, et, désormais, improvise, pour trouver à toute force une voie de rechange.

Après l'arrêt devant Dunkerque et l'armistice franco-allemand, deux manoeuvres subtiles qui échouent d'un cheveu, le moment crucial se produit en juillet 40 : il attendait que Churchill tombe comme un fruit mûr, Mers el-Kébir rend tout à coup la chose improbable dans l'immédiat, et aussitôt (c'est-à-dire environ une semaine plus tard, le temps que les remous de MeK se calment) il décide d'attaquer l'URSS au printemps suivant.

Une étude convenable de son jeu depuis 1925 montre qu'il s'était contraint lui-même à prendre cette décision. Que c'est la plus intelligente, et la seule possible, en fonction des postulats de la folie nazie.

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Re: Staline préparait-il l'invasion de l'Allemagne en 1941 ?

Nouveau message Post Numéro: 134  Nouveau message de alain adam  Nouveau message 27 Mai 2015, 21:27

MOSCA a écrit:
alain adam a écrit:Je crois que nous sommes très formatés par la guerre froide , cette lutte entre l'ouest et l'est , pour pouvoir juger sainement des positions russes de l'époque .
Ce que je perçois pour ma part, c'est que technologiquement , la Russie avait un temps d'avance sur toutes les nations , quoi que l'on en dise . Ensuite , son dirigeant était tellement paranoïaque qu'il a lui même détruit toute son organisation militaire .
Donc je vois mal comment , dans cette situation , il pouvait penser attaquer quoi que ce soit .
Au mieux , pouvait on se tenter , coté russe , sur un truc "facile" comme la Finlande ...


Bonjour,

On peut aussi obtenir un matériel techniquement très bon aux performances élevées, avec des technologies arriérées mais bien optimisées. C'est le cas de la Russie, dont l'exemple prouve que la sophistication technologique n'est pas une fin en soi.
Sinon le progès technique n'a jamais été linéaire et s'est toujours fait par palier, or (vous êtes sans doute au courant, mais peut-être F. Delpla passera par là...) en 1941 le matériel de l'armée rouge est en pleine évolution (révolution?). Staline qui devrait de plus être au courant de certaines purges affaiblissant le niveau du commandement, ne veut surtout pas d'histoires au cours de cette phase tant qu'elle n'est pas achevée.
Une fois qu'il aura remplacé ses BT et T-26 par les KV et T-34, ses Polikarpov I-15 et I-16 par les LaGG-3, MiG-3 et Yak-1, ses R-Zet et R-10 par des Il-2 des Su-2 et des Su-6, ses SB par les Pe-2 et les Tu-2, c'est sûr, il va pouvoir parler à Hitler avec une grosse voix, assurée par derrière d'un gros bâton. En attendant, vaus mieux laisser passer l'orage et on le comprend tous très bien.

A titre d'éxemple, le Messerschmitt 109E vole à 550-570 km/h à l'époque, le LaGG-1 à 605, le Yak-1 à 592 et le MiG à 657 km/h. C'est 370-440 pour les biplans Polikarpov et 440-480 pour les monoplans.
Or le LaGG-1 est construit en bois comme un vulgaire Albatros de 1914, le Yak comme un Fokker de la gande guerre (ailes en bois, fuselage d'acier soudé). Or le bois n'a qu'une resistance de 0.35 kg/mm² contrairement au duralumin du Me-109 qui en supporte 38-42 kg/mm².
Même en considérant les masses volumiques, de 0.5 et 2.7 respectivement le matériau naturel est largement perdant au rapport poids/ solidité sur la balance.
Cependant, bien que plus gros et plus lourd que son adversaire et nullement plus puissant, le LaGG se paye quand-même le luxe d'être plus rapide et plus maniable en virages que lui. La solution vient d'une meilleure cellule, à aérodynamique avancée, mais aussi une meilleure connaissance de la répartition des contraintes mécaniques en vol sur l'avion. Ce qui permet de calculer au plus juste les épaisseurs de matériau nécéssaire. Il est plus lourd certes, mais pas tant que celà...
Sa supériorité provient donc de deux sciences, l'aérodynamique et la résistance du matériau, nullement la technologie; son moteur Hispano version Klimov étant moins cométitif que le Daimler Benz de l'époque.
D'ailleurs les moteurs russes ont une génération de retard et un potentiel (durée de vie) deux à trois fois plus court que ceux de la concurrence. Celui d'un Klimov 105 est de 100 heures, mais statistiquement il n'en survit que 80, pour 35 seulement pour un Mikouline 35A de MiG.
Si ce n'est pas ce qu'on appelle une catastrophe industrielle, on en est vraiment pas loin! Alors, la supériorité technologique à ce stade, vous savez...
Cependant l'URSS s'en sort grace à ses savants, ses physiciens et ses ingénieurs de haut vol, nullement grâce à ses industriels qui ont tendance à privilégier la quantité à la qualité. Le programme communiste "d'instruction et éléctricité pour tous" à sans doute porté ses fruits, mais est-ce suffisant?

Cdt


Cette argumentation me plait bien , les ingénieurs Russes cherchaient a optimiser des technologies existantes , et y sont parvenus , parfois en faisant des concessions sur certains domaines . Est ce qu'un intercepteur doit mieux virer ou mieux résister ... Avant l'arrivée des missiles AA , le combat tournoyant fait loi , et les A6M Zeke japonais en sont la meilleure preuve : aucune résistance au tir ennemi , mais avec un comportement très loin du fer a repasser doté d'une hélice . Les premiers combats entre l’aéronavale japonaise ( nonobstant leur entrainement de grande qualité ) et les forces alliées dans le pacifique , ont démontré qu'un avion qui vire mieux, qui va plus vite , a plus de chances d’être vainqueur en sortie d'une passe de tir .
Je me suis peut être mal exprimé , mais par exemple , nous savons que les premiers matériels de vision infra-rouge dotant les chef de char , pour les combats de nuit , ont été conçus en Russie en 39/40 ( alors que tout le monde pense que le premier système a été développé sur le Panther Allemand en 44/45 ) . Nous savons aussi que les premiers chars amphibie ou aéroportés ont été développés par cette nation ( et même mixte : char largué par avion sur un plan d'eau ... je vous dis pas le choc pour l'équipage du char ) .
Lorsque je parlais d'avance technologique , je n'indiquais pas un palier technologique ( du genre avion a hélice / avion a réaction , ou bombe de 10t / bombe atomique ) , mais bien une exploitation militaire de sciences et technologies récentes , ou mise en application et optimisation d'une technologie existante , a un point supérieur aux autres nations , exploitation d'idées et mise en pratique .
Lorsque j'ai analysé les matériels de franchissement blindés existants dans les divers pays du monde , en 1940 , je me suis rendu compte qu'outre les recherches menées par les Français, les Anglais , les Allemands ( et quelques autres pays ) , a faible niveau , une nation avait déjà dans son armée , des centaines de matériels de ce type . Apres on peut relativiser et discuter sur l'efficacité , mais pendant que certains planchaient encore , les russes avaient le matériel , prêt a l'emploi .
Pour moi cela représente bien " un temps d'avance" .

Alain
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Re: Staline préparait-il l'invasion de l'Allemagne en 1941 ?

Nouveau message Post Numéro: 135  Nouveau message de François Delpla  Nouveau message 28 Mai 2015, 05:40

Bis repetita resumando :
François Delpla a écrit:
carlo a écrit:Il y a une différence entre: Staline ne croit pas à une guerre avec l'Allemagne en 41 et Staline ne veut pas d'une guerre avec l'Allemagne en 41. C'est évidemment la seconde proposition...

La différence me semble des plus ténues... parce que c'est Hitler, justement ! Parce qu'il est à la fois méchant, intelligent et fou. (...) Une étude convenable de son jeu depuis 1925 montre qu'il s'était contraint lui-même à prendre cette décision. (...) en fonction des postulats de la folie nazie.


Cela échappe complètement à Staline, oui ou non ?
Croit-il qu'un Hitler halluciné de haine anti-slave et confit de désir devant l'aryanité anglaise, il peut le dévier vers un autre adversaire par une offrande de blé, d'acier et de pétrole,

oui ou non ???

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Re: Staline préparait-il l'invasion de l'Allemagne en 1941 ?

Nouveau message Post Numéro: 136  Nouveau message de MOSCA  Nouveau message 28 Mai 2015, 07:45

François Delpla a écrit:
Cela échappe complètement à Staline, oui ou non ?
Croit-il qu'un Hitler halluciné de haine anti-slave et confit de désir devant l'aryanité anglaise, il peut le dévier vers un autre adversaire par une offrande de blé, d'acier et de pétrole,

Il est ou votre support documentaire pour étayer tout ça?


Par contre

Dès janvier 1941, Staline parle...:
-" Vous (Timochenko) êtes en tort à l'état-major de ne pas communiquer aux commandant de district les missions à effectuer en cas d'une apparition soudaine de la guerre. De nos jours, les guerres ne soit plus déclarées, et commencent par surprise. Dans ces circonstances, l'état-major n'a pas le temps d'envoyer aux troupes l'ordre de les préparer au combat. Par conséquent, les commandants des districts frontaliers doivent connaître leurs tâches, et savoir quoi faire dès début de la guerre. L'EM à nécessité de planifier ces actions et d'élaborer ces tâches avec les commandants de districts appropriés."

Eremenko A "Souviens toi de la guerre" p 129-130, editions Donetsk 1971 (Traduction rapide de ma part)

...et agit, dans le télégramme de l'EM du 18.06.1941, il demande à tous ses districts autonomes frontaliers de se tenir prêts au combat. Ce qui est sous cette forme, un peu vague et parfois non suivi d'effet immédiat, comme beaucoup de directives de Staline et de son EM.

C'est ici: http://izhvkpb.narod.ru/mol/mol.html. Un peu tendancieux, mais pas inexact.

Difficile après celà d'affirmer que Staline ne s'attendait pas à une attaque surprise, et qu'il était prêt, qui plus est à faire des concessions....Même si entre janvier et juin 1941 il aurait pu changer d'avis, à maintes reprises...

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Re: Staline préparait-il l'invasion de l'Allemagne en 1941 ?

Nouveau message Post Numéro: 137  Nouveau message de François Delpla  Nouveau message 28 Mai 2015, 08:34

A nouveau, une exigence de documents précis pour démontrer ce qui va de soi et, en l'absence de ceux-ci, la bénédiction donnée à une thèse beaucoup plus branlante !

Carlo lui-même a reconnu que Staline "attendait probablement un ultimatum" et, comme c'est curieux, tu ne lui as pas sauté dessus pour lui demander ses preuves.

Je m'oppose à toute théorie prétendant que Staline a des affinités "totalitaires" avec le Reich ou veut à quelque moment que ce soit, et notamment au moment du pacte germano-soviétique, partager un gâteau avec lui.

Il n'est pas, comme Hitler, un fondateur de religion et de régime, c'est un suiveur, l'héritage de Lénine est trop grand pour lui et il s'efforce de le conserver en l'adaptant à ses propres capacités de dictateur méfiant, prompt à massacrer tout suspect. Ce n'est pas pour nourrir des projets d'extension quelconques, sinon de très modestes, du côté des couloirs d'invasion. La reconstitution des frontières tsaristes lui suffirait largement. Mais par dessus tout, il sait qu'il doit contenir un voisin allemand puissant, redoutable et fondamentalement hostile.

Depuis Munich, au moins, il n'agit plus, il ne fait que réagir à ce qu'il suppose être des intentions allemandes. Il espère très fort profiter du piétinement des accords de Munich par Hitler à la mi-mars 39 pour nouer une entente avec l'Occident contre toute nouvelle expansion allemande puis, Hitler ayant manoeuvré victorieusement pour éviter cela, il ne lui reste qu'à signer avec lui, la queue basse, moyennant la ruine désastreuse de son prestige international et des partis communistes occidentaux.
La chute de la France est la pire des nouvelles, devant laquelle, de surcroît, il est obligé de faire diplomatiquement bonne figure.

Alors, il est plus que jamais réduit au funambulisme : il doit bien sûr faire comprendre à Hitler qu'une invasion ne serait pas une partie de plaisir, mais se sent tenu, non moins sûrement, de ne pas avoir l'air de se préparer à profiter des difficultés que cause à Hitler l'entêtement churchillien.

La façon dont il dose cette quadrature du cercle est fonction de sa certitude, ou non, d'être attaqué en 1941. Visiblement il n'en est pas certain. Là est l'erreur qui multiplie le coût humain de la guerre, et qui fait passer l'URSS à deux doigts de l'anéantissement.

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Re: Staline préparait-il l'invasion de l'Allemagne en 1941 ?

Nouveau message Post Numéro: 138  Nouveau message de carlo  Nouveau message 28 Mai 2015, 12:08

François Delpla a écrit:A nouveau, une exigence de documents précis pour démontrer ce qui va de soi et, en l'absence de ceux-ci, la bénédiction donnée à une thèse beaucoup plus branlante !

Carlo lui-même a reconnu que Staline "attendait probablement un ultimatum" et, comme c'est curieux, tu ne lui as pas sauté dessus pour lui demander ses preuves.


J'ai évoqué cette possibilité parmi plusieurs autres, mais le document de Mosca est intéressant et nous éloigne toujours un peu plus du Staline hypnotisé, "tremblant comme une feuille"...

François Delpla a écrit:Je m'oppose à toute théorie prétendant que Staline a des affinités "totalitaires" avec le Reich ou veut à quelque moment que ce soit, et notamment au moment du pacte germano-soviétique, partager un gâteau avec lui.


Là-dessus nous n'avons aucuns désaccords et croyez-moi, je trouve cela extrêmement agréable. 8)

François Delpla a écrit:Il n'est pas, comme Hitler, un fondateur de religion et de régime, c'est un suiveur, l'héritage de Lénine est trop grand pour lui et il s'efforce de le conserver en l'adaptant à ses propres capacités de dictateur méfiant, prompt à massacrer tout suspect. Ce n'est pas pour nourrir des projets d'extension quelconques, sinon de très modestes, du côté des couloirs d'invasion. La reconstitution des frontières tsaristes lui suffirait largement. Mais par dessus tout, il sait qu'il doit contenir un voisin allemand puissant, redoutable et fondamentalement hostile.


Un suiveur? Lui en tout cas se voit ainsi. Mais ce qu'il construit, théoriquement et pratiquement, me semble plus impressionnant et durable que le nazisme. Dès le départ la tâche fixée est autrement plus ardue que ce que se fixe Hitler qui n'a jamais dit qu'il allait transformer la société allemande mais la purifier. Hitler n'a pas à développer une industrie déjà présente et performante, il possède une des populations les plus éduquées du monde avec une tradition de savoir-faire qui a peu d'équivalent. Quelques décors suffisent à la mise en place, avec des ressources intellectuelles de premier plan, de la "religion" nouvelle. Pour la symbolique on puise à loisir dans le riche fond germano-germanique, toutes les fantaisies sont permises puisque, de toute manière, la cohérence idéologique n'est pas une obligation (on se dit socialiste et le drapeau devient rouge). Ce que fonde Hitler, c'est avant tout un décorum lyrique, sinistre et exaltant, mais où tout ceux qui n'en sont pas exclus peuvent trouver de quoi les satisfaire.

Staline c'est un peu plus compliqué, d'abord il y a le cahier des charges, le marxisme, avec son vocabulaire, ses thuriféraires sourcilleux et pointus, qu'il agrémente, sous la désignation nouvelle de marxisme-léninisme, d'apports pratiques et théoriques auxquels il est forcé de trouver une cohérence. Ensuite la Russie n'est pas l'Allemagne et cela Staline le comprend mieux que quiconque, je pense même que c'est sans doute un de ses points forts: une vue réaliste des possibilités. Ce n'est certes pas un manque de vision ou d'ambitions, quel homme politique du XXème siècle a réussi à étendre de façon aussi spectaculaire l'influence de son pays? Tout cela ne s'est pas fait malgré lui même si sa prudence peut nous faire croire le contraire (en Chine notamment) et si l'échec est parfois au rendez-vous (Tito).

Qui vous dit qu'il aspire aux frontières tsaristes? Il est clair au contraire que son dessein est à la fois différent (il ne récupère pas la Pologne ou la Finlande dans l'URSS) et beaucoup plus ambitieux. Staline est peut-être aussi un dictateur méfiant, mais c'est d'abord un communiste fanatique. Mais attention, dans cette révolution mondiale, il est bien décidé à ne pas exposer inutilement la "brigade de choc du prolétariat" que constitue à ses yeux l'URSS.

François Delpla a écrit:Depuis Munich, au moins, il n'agit plus, il ne fait que réagir à ce qu'il suppose être des intentions allemandes. Il espère très fort profiter du piétinement des accords de Munich par Hitler à la mi-mars 39 pour nouer une entente avec l'Occident contre toute nouvelle expansion allemande puis, Hitler ayant manoeuvré victorieusement pour éviter cela, il ne lui reste qu'à signer avec lui, la queue basse, moyennant la ruine désastreuse de son prestige international et des partis communistes occidentaux.
La chute de la France est la pire des nouvelles, devant laquelle, de surcroît, il est obligé de faire diplomatiquement bonne figure.


Ruine désastreuse? Qu'est-ce que le prestige international de Staline en 39? Rien du tout, tous prennent son régime pour un village potemkine, ne lui accordant qu'une confiance très modérée, les Français sont bien les seuls à faire un effort. Les partis communistes? Ils sont de toute manière en pleine "refondation" et cela bien avant le pacte, après la politique des fronts populaires dont les résultats sont mitigés. Le pacte et sa contestation ne fait que renforcer le processus de transformation des partis autour de noyaux durs. Même là Staline se prépare, non seulement à la guerre, mais aussi à l'expansion politique qui ne manquera pas d'en résulter (cette étape "hardcore" préparant à une massification des partis).

Non Staline ne reste pas sans réagir, sinon à Hitler, en tout cas à la situation internationale et son action est étonnamment cohérente si on veut bien l'analyser jusqu'en 1945 et non jusqu'au 22 juin 41 et une attaque surprise qui si elle ne le prend pas au dépourvu n'en reste pas moins une initiative allemande.

François Delpla a écrit:Alors, il est plus que jamais réduit au funambulisme : il doit bien sûr faire comprendre à Hitler qu'une invasion ne serait pas une partie de plaisir, mais se sent tenu, non moins sûrement, de ne pas avoir l'air de se préparer à profiter des difficultés que cause à Hitler l'entêtement churchillien.


La politique demande les aptitudes les plus diverses, pourquoi pas le funambulisme.

François Delpla a écrit:La façon dont il dose cette quadrature du cercle est fonction de sa certitude, ou non, d'être attaqué en 1941. Visiblement il n'en est pas certain. Là est l'erreur qui multiplie le coût humain de la guerre, et qui fait passer l'URSS à deux doigts de l'anéantissement.


Toujours le même problème: il ne veut pas de la guerre en 41, parce qu'il sait que l'URSS n'est pas prête. L'URSS n'est pas l'Allemagne, ni économiquement, ni industriellement, ni militairement. L'Allemagne possède depuis le XVIIIème siècle le corps des officiers le plus réputé du monde, on ne peut pas dire que l'officier russe ait toujours eu la même réputation et on pourrait ainsi multiplier les exemples. Les craintes d'un affrontement frontal sont plus que justifiées et les deux premiers mois de Barbarossa l'attestent, mais l'URSS s'est bâti un potentiel industriel et militaire qui parviendra à renverser la situation et cela n'est pas tombé du ciel, ni n'a été créé par le verbe churchillien... En fait il y aurait lieu de s'interroger sur ces "deux doigts" qui sépare l'URSS de l'anéantissement. D'abord ce que Hitler pouvait espérer n'est pas un anéantissement, mais comme en 17, un effondrement. Et le régime soviétique ne montre à aucun moment les signes d'un effondrement, c'est d'autant plus remarquable que sur le terrain militaire, on assiste à plusieurs anéantissements, des armées entières disparaissent sans que soit remis en cause le leadership.

Mais attention, je ne considère ni Hitler, ni Churchill, ni Staline en l’occurrence comme des surhommes dotés de super-pouvoirs. Ce sont bien sûr des gens intelligents, Staline a fait des analyses correctes et d'autres moins, tous les trois ont dû parfois subir les événements. Si je veux ici replacer Staline dans ce contexte, ce n'est pas pour en faire l'apologie mais bien parce que votre approche n'aide pas à comprendre la suite de la guerre et aussi parce que je continue à penser que si il faut absolument trouver parmi les événements l'un ou l'autre qui soit plus décisif dans la victoire finale, je continue à avoir du mal avec le grain de sable churchillien. Non pas parce que je minimise l'apport de Churchill, mais parce qu'au contraire vous le maximiser.

Je reste persuadé qu'une paix anglaise en 1940 n'aurait pas eu un effet aussi décisif sur la poursuite de la guerre qu'une défaite des Soviétiques en 1941. Cette paix anglaise n'est pas l'assurance d'une victoire allemande en Russie (pas plus que la météo ou un départ plus tôt des troupes), elle n'est même pas l'assurance que l'Angleterre ne reprendra pas le combat une fois mis en place un axe soviéto-américain qui aurait été inéluctable. Tandis qu'une victoire allemande en URSS (surtout rapide) est l'assurance d'une domination longue de Hitler qui voit ses moyens multipliés, il reste encore 4 ans avant une éventuelle bombe US, bombe à laquelle une Allemagne en paix (entretemps Churchill a été poussé à la démission) a amplement le temps de consacrer ses ressources illimités (elle est entrée dans le moyen-Orient comme dans du beurre, en Afrique les gouverneurs se rallient et l'union sud-af devient indépendante et pro-allemande dans la meilleure tradition boer) à des recherches nucléaires... Et cette mécanique-là Churchill aurait voulu y glisser tout le sable de Tobrouk qu'il n'aurait pu la gripper.
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Re: Staline préparait-il l'invasion de l'Allemagne en 1941 ?

Nouveau message Post Numéro: 139  Nouveau message de François Delpla  Nouveau message 28 Mai 2015, 14:18

Merci de cette réponse fouillée !

Pour l'instant j'irai droit à l'essentiel :

carlo a écrit:Je reste persuadé qu'une paix anglaise en 1940 n'aurait pas eu un effet aussi décisif sur la poursuite de la guerre qu'une défaite des Soviétiques en 1941. Cette paix anglaise n'est pas l'assurance d'une victoire allemande en Russie (pas plus que la météo ou un départ plus tôt des troupes), elle n'est même pas l'assurance que l'Angleterre ne reprendra pas le combat une fois mis en place un axe soviéto-américain qui aurait été inéluctable. Tandis qu'une victoire allemande en URSS (surtout rapide) est l'assurance d'une domination longue de Hitler qui voit ses moyens multipliés, il reste encore 4 ans avant une éventuelle bombe US, bombe à laquelle une Allemagne en paix (entretemps Churchill a été poussé à la démission) a amplement le temps de consacrer ses ressources illimités (elle est entrée dans le moyen-Orient comme dans du beurre, en Afrique les gouverneurs se rallient et l'union sud-af devient indépendante et pro-allemande dans la meilleure tradition boer) à des recherches nucléaires... Et cette mécanique-là Churchill aurait voulu y glisser tout le sable de Tobrouk qu'il n'aurait pu la gripper.


Pourquoi maintenir, dans l'hypothèse où la chute de la France aurait rétabli la paix générale, le calendrier de Barbarossa ?
Je vois plutôt Hitler plaider :

Vous avez bien vu maintenant que j'étais un homme de paix ! J'ai tracé des frontières définitives, avec la Russie l'an dernier, avec l'Occident cette année. Je démobilise mon armée, je nomme Göring chancelier, je me consacre avec mon ami Speer à la construction des allées monumentales de Berlin...


Les dictateurs et autres brutes sont souvent des experts de la démocratie des autres et en cela d'ailleurs Hitler a fait des émules comme Khomeiny ou Ben Laden. Il ne faudrait pas oublier que des élections ont lieu à l'automne en France, Angleterre et Etats-Unis et que tout ce qui ressemble à une gauche antinazie n'a pas le vent en poupe.

Bref, Hitler peut très bien calmer le jeu deux ou trois ans, puis faire redémarrer une crise par petites touches vers l'est...

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Re: Staline préparait-il l'invasion de l'Allemagne en 1941 ?

Nouveau message Post Numéro: 140  Nouveau message de carlo  Nouveau message 28 Mai 2015, 15:47

alain adam a écrit:Je me suis peut être mal exprimé , mais par exemple , nous savons que les premiers matériels de vision infra-rouge dotant les chef de char , pour les combats de nuit , ont été conçus en Russie en 39/40 ( alors que tout le monde pense que le premier système a été développé sur le Panther Allemand en 44/45 ) .


Juste au passage, j'ai un peu cherché sur cette histoire de matériel infra rouge équipant le BT 7. Des images circulent sur le net, mais je dois dire que j'ai comme un doute. En anglais, c'est toujours un peu le même texte. En russe, idem et je n'ai pas vraiment trouvé de site sérieux (mais plutôt airsoft, tankiste sur console, dieselpunk etc...).
Est-ce que Mosca ou Marc (91) auraient lu quelque chose de sérieux là -dessus?
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