Page 1 sur 3

prisonniers de guerre allemands au U.S.A.

Nouveau messagePosté: 30 Mai 2006, 16:25
de betacam
bonjour,

lu le livre de Daniel Costelle, réalisateur de l'émission de télévision les grandes batailles du passé : les prisonniers.

je cite le texte qui se trouve au verso de la pochette,

-en 1944, 380 000 prisonniers allemands étaient internés aux u.s.a.
-qu'à l'intérieur des camps, des fanatiques recréèrent l'ordre et la terreur nazies.
-qu'être traités décemment par les américains étaient considéré par les allemands comme une preuve de faiblesse.
-que les américains préfèraient un camp nazi bien discipliné à un camp de 10 000 bons démocrates.
-qu'à partie de juillet 1944, le salut nazi devint obligatoire dans les camps( conformément à la convention de genève : le salut nazi étant étendu à toute l'armée allemande ) et que des officiers américains exigeaient qu'il soit accompagné du " heil hitler ".
-que certains civils américains étaient persuadés que les nazis avaient des cornes (1)
-qu'après l'armistice, les américains chargèrent les prisonniers, sans distinction, de tous les crimes et entreprirent de les rééduquer.
-qu'un sentinelle américaine, après avoir vu un film sur les camps de concentration, vida le chargeur de sa mitraillette sur les prisonniers et un tua huit.

(1)caporal-chef Willibald Bergman

Quand j'étais au camp de leonard wood, mississipi, les fermiers venaient le matin faire leur commande de main-d'oeuvre. Un jour une femme demande 5 vrais nazis. Intrigués, on y va avec 4 autres. La fermière nous scrute et fait non de la tête. Elle se tourne vers le gardien et dit : pas ceux-là, je veux des vrais nazis. Mais nous sommes des vrais nazis et la femme de répondre : mais les vrais nazis portent des cornes.
C'est vrai qu'à l'époque, les bandes dessinées représentaient les nazis avec des cornes.

.... moi quand je suis arrivé au camp shéridan, pràs de Springfield dans l'illinois, la première chose qui m'a frappé c'est que les sentinelles passaient leur temps à vomir les juifs.....

Nouveau messagePosté: 30 Mai 2006, 17:28
de betacam
les Anglais avaient dès le début, écartés les nazis et nommés des anti-nazis, sans distinction de grades, à différents postes dans les camps de prisonniers.

les américains y viendront ( camps nazis et ant-nazis), mais çà ne résoudra pas tous les problèmes.

témoignage de Hans Werner Ritcher :

les américains avaient réussi ce tour de force : les anti-nazis revenaient en allemagne anti-américains. Ce n'était pas un nombre d'homme très élévé, mais une petite bévue, une erreur......
Comme le regard épouvanté de Pips, jeune pilote, voyant venir les brutes de la gestapo, les coups, la mort.
Mais où ? en amérique, en 1944, l'Amérique de leurs rêves.
Quel gâchis. Comme ce soldat , tué lui aussi, parce-qu'il aimait le jazz.


On m'objectera, que chez nous, tous les allemands avaient la même couleur et que le comportement américain peut s'expliquer.
Pour beaucoup d'entre-nous , les allemands avaient tous la même couleur, le vert-de-gris et qu'un bon allemand était un allemand mort.
Et l'humaniste venu d'outre-rhin, l'allemand francophone qui récitait du Musset et parlait de Montaigne mieux qu'un professeur de la sorbonne, celà existait mais il convenait de lui opposer le silence de la mer.

Ce livre a démontré, je l'espère, que ce n'est si simple et que dans le vert-de-gris il y a parfois du rouge et que des centaines de milliers d'allemands sont passés par dachau et d'autres camps.

Comme Walter Maria Guggenheimer qui fit parti avec Ritcher de la rédaction du Ruf munichois (1)
et qui fit la guerre, dans la 1ère DFL, qu'il n'était pas le seul allemand et qu'il y en avait aussi dans la résistance.....Autrement dit des hommes comme Rticher et d'autres, ce fut effectivement un beau gâchis de les avoir rejetés et pour certains de les avoir laissés mourrir sous les coups.





(1) le ruf était aussi un journal édité dans les camps et vendu 5 cent. ( les prisonniers en gagnaient 80 par jour ).

Comme le disait un officier américain, nous sommes venus pour vaincre les allemands, pas pour combattre le fascisme.

Nouveau messagePosté: 30 Mai 2006, 17:56
de Murdock
Une attitude toute américaine en clair

Nouveau messagePosté: 30 Mai 2006, 19:02
de loulou
Murdock a écrit:Une attitude toute américaine en clair


Tu peux expliquer ton point de vue stp ?
Comment peux tu définir une attitude américaine en globalisant ?

Nouveau messagePosté: 30 Mai 2006, 22:40
de Dorfsman
J'avais déjà entendu parler de camp de prisonnier allemands en Floride ou les fidèles du parti nazi faisaient régner la terreur. Mais j en jamais sut plus.

Nouveau messagePosté: 30 Mai 2006, 22:49
de Murdock
loulou a écrit:
Murdock a écrit:Une attitude toute américaine en clair


Tu peux expliquer ton point de vue stp ?
Comment peux tu définir une attitude américaine en globalisant ?


Oui j'avoue que ma réponse était peu explicite mais cela était voulu pour générer questionnement et réaction. Merci donc à toi Loulou :wink:

Ce que je veux dire par là c'est que les américains ont une tendance à globaliser la situation, les détails leur échappant pour la plupart du temps.

De plus, je souhaitais également souligné, pour ma part, la fâcheuse habitude américaine d'agir à court terme, sans envisagé le moyen et encore moins le long terme.

Mais cela n'est peut être pas à propos dans ce forum parlant de la deuxième guerre mondiale.

Par contre, ce qui me surprend, c'est que les américains ont utilisés les prisonniers allemands pour travailler sur leur territoire alors qu'ils ont apparemment assez mal traité la communauté asiatique américaine qui a également été en quelques sortes mis dans des ghettos.

J'aimerais avoir plus d'informations sur ces camps de prisonniers allemands ainsi que ce qui était fait avec ces prisonniers et pouvoir faire une comparaison avec la situation de la communauté asiatique américaine à la même époque. 8)

Nouveau messagePosté: 31 Mai 2006, 15:59
de betacam
je pense que l'attitude américaine est aussi pleine de contradiction.

Il savaient ce qu'il se passait, mais les coupables de meurtres étaient parfois jugés ( il fallait les trouver ) et condamnés à la peine capitale, mais comme dans toute armée, il y a les c.... et les autres.


les premiers arrivés au u.s.a. sont les soldats de l'Afrika Korps ( ils faisaient partie des plus fanatiques ).

"vous êtes les hôtes de l'amérique" leur a-t-on dit.



mais il faudrait citer chaque pages du livre, ce serait trop long.

je voudrais citer ce témoignage, j'ai oublié de le faire hier.

Hein Severloh :

J'avais pas mal de parents en amérique. Je ne les ai jamais vu. Sans doute avaient-ils peur de se faire remarquer. Et d'ailleurs tous les gens d'origine allemande étaient les moins gentils avec nous. Ceux qui avaient un nom allemand, il fallait s'en approcher avec précaution.
Ceux qui nous aidaient le plus, étaient les juifs.
Oui, les juifs qui avaient dû quitter l'allemagne et qui auraient dû avoir le plus de haine. Mais non.
Plus tard, j'ai été dans un camp près de miami. Je faisais parti d'un commando d'éboueurs . Il y avaient beaucoup de juifs de Franckfort à Miami.
Ils nous faisaient des petits signes pour que nous venions les voir, à l'écart près d'un arbre. C'étaient pour la plupart des gens agés.
"Voyez, derrière ce palmier, j'ai déposé un paquet avec des douceurs." Après, on allait chercher la paquet.
Ces vieux juifs, ce qu'ils faisaient, çà nous a tous beaucoup émus.

Encore une contradiction.

Après l'armistice, les américains voulaient appliquer le principe de responsabilité collective.
Ce qui était rejeté par les nazis et les anti-nazis.

Mais c'est un autre débat.

Nouveau messagePosté: 01 Juin 2006, 15:54
de betacam
Murdock a écrit : j'aimerai avoir plus d'informations........


le succès du programme d'utilisation des prisonniers grâce à la coopération et à la productivité des prisonniers a largement compensé le risque de sécurité qui avait été pris.

l'emploi des prisonniers a permis de diminuer celui des civils et par conséquent d'augmenter le nombre des enrôlements dans l'armée.
En ce qui concerne le travail payé, sur les seules installations de l'armée, il a représenté pour les prisonniers 90 629 233 journées de travail, pour la période du début 43 à décembre 45.
Si l'on prend comme base le chiffre de 4 dollars par jour, comme salaire moyen d'un travailleur civil non spécialisé, on peut estimer qu'en 1943 le travail effectués par les prisonniers dans les installations militaires américaines a représenté une valeur de 14 millions de dollars.

En 1944, ce chiffre est monté à 70 millions de dollars. L'un dans l'autre, l'utilisation des prisonniers de guerre à la place de civils ou de militaires américains a permis au gouvernement américains d'économiser 131 millions de dollars et il gagnait dans le même temps 39 millions de dollars en paiement des contrats civils de travail des prisonniers.

Celà devait sans doute faire réfléchir les responsables américains qui commencèrent prudemment à rapatrier les japonais début 1946 ( 5413 prisonniers au 2 septembre 1946 ) puis le reste des italiens, enfin les allemands (1) à raison de 5000 par mois.
50 000 allemands firent encore la moisson 1946 et 32 000 durent attendre
que leur contrat se termine début juin 1946.

le 30 juin 1946 il restait 141 allemands, 20 italiens et 1 japonais, purgeant des peines dans des pénitenciers américains.

"Et la poignée d'évadés non repris."

(1) Pour les allemands, d'abord rapatriés en france, ce ne fut pas toujours une bonne affaire. Certains durent rester 2 ans de plus employés au déminage et à la reconstruction et pas dans les mêmes conditions qu'au u.s.a.

Daniel Costelle cite le livre de Georges Lewis et John Mewha : l'utilisation des prisonniers de guerre par l'armée américaine.

Nouveau messagePosté: 01 Juin 2006, 17:21
de loulou
J'ai du mal avec les grands chiffres, mais 131 millions de dollars, n'est ce pas négligeable devant le coût de la guerre, l'argent que rapportaient les "bons de guerre"? qui doivent se chiffrer en dizaines de milliards de dollars.

Nouveau messagePosté: 02 Juin 2006, 15:26
de betacam
La guerre n'est pas un malheur pour tout le monde. Certains ont fait leur fortune avec.

Une question : Avez-vous entendu parlé d'une brigade japonaise qui combattait dans l'armée américaine ?

a +