Un roman écrit par Douglas Kennedy «Cet instant là». L'intrigue se déroule à Berlin (sous cloche) en 1983, pour l'essentiel entre Prenzlauer Berg en DDR et kreuzberg, zone US près de Liberty Radio. (Je recommande sa lecture surtout à Patrick bunker qui connait les lieux)
Le héro est pigiste chez Liberty Radio, il écrit des textes contrôlés par la CIA. Ces textes sont essentiellement de catégorie «Blanche», au service de l'Ouest. Ils sont destinés à être diffusés à l'attention de tous ceux de l'autre coté du mur, qui devront prendre des risques énormes pour les écouter.
Comme un parallèle, il mentionne dans son livre, Sefton Delmer à qui je me suis intéressé. Ainsi m'amène t-il au «Political Warfare Executive». Organisme britannique, (Direction de la Guerre politique) fondé en septembre 1941, qui se nommait initialement le SO1
Sefton Delmer dirigeait une station d'émission Gustav Siegfried Eins, de propagande radicalement noire contre le Reich nazi.
Il existait trois formes de propagande, en fait quatre mais cette dernière inutile, je ne la citerai pas
La Blanche - Celle qui informait sans mensonge et en identifiant les sources.
La Grise - Celle qui était largement vraie, mais sans identification de la source.
La Noire - Celle tout à fait mensongère informant d'une fausse source.
Le but visait à saper le moral des troupes ennemies et affaiblir leur combativité.
Radio European Revolution que dirigeait Richard Crossman diffusait de la propagande Blanche. Les informations qu'elle donnait sur les opérations militaires étaient toujours vraies même si celles ci étaient négatives, ce qui lui accordait beaucoup de crédibilité auprès des auditeurs allemands. Ainsi profitant de cet avantage, elle diffusa notamment des informations d'intoxication sur le lieu possible du débarquement de juin 1944.
Les objectifs de la propagande étaient bien sûr:
Affaiblir la volonté du peuple allemand et son armée en les incitant à refuser de poursuivre la guerre.
Démoraliser les Alliés du Reich.
Susciter et organiser la résistance dans les pays occupés.
Certaines des stations de PWE se présentaient sous une dénomination pouvant prétendre émettre clandestinement depuis l'Allemagne même.
Soldatensender Calais. cette station diffusait de la bonne musique mais souvent répétait des ragots sordides démoralisateurs, tel que « les travailleurs étrangers couchant avec leurs femmes etc... »
Kurzwellesender Atlantik – pas de commentaires !
Le plus hard était «Gustav Siegfried Eins» que dirigeait Sefton Delmer. Ce choix de programme d'émissions mettait en vedette «Der Chef», un nazi pur et dur, qui dénigrait aussi bien Churchill «ce rejeton d’ivrogne juif») que les Parteikommune, les «communistes» du parti nazi qui trahissaient la révolution brune.
Les stations de radio émettaient en ondes courtes depuis Gawcott (comté de Buckingham) et Potsgrove (comté de Bedford). Après l'entrée en guerre des USA, un puissant émetteur à ondes moyennes fut installé qui permit aux auditeurs allemands un accès plus pratique et une écoute améliorée.
Des campagnes de propagande écrite furent aussi entreprises, dans l'édition de journaux (Nachrichten für die Truppe) et de tracts, ainsi 265 millions d’exemplaires furent largués dans des cylindres en carton ou métalliques sur la France et l'Allemagne. Chaque « bombe » pouvait contenir 80 000 tracts et il en fut largués 400 par mois.
Albert