Post Numéro: 7 de pierma 25 Juin 2014, 20:09
Paddy a écrit:Bonjour,
Histoire inventée par le commandement allié?
"Lors des briefings, les Canadiens ont été prévenus que les Français, surtout ceux restés près de la côte, avaient largement collaboré avec l'ennemi. L'attitude est donc à la méfiance du côté canadien mais c'est sans compter sur la réaction des habitants de Courseulles qui les accueillent avec des fleurs et des bouteilles de vin rapidement déterrées des jardins."
Source: Magazine 39/45 n°322, 6 juin 1944: les 24h décisives... , Le Regina Rifle Regiment à l'assaut de Nan Green, p.55.
Les troupes américaines ont été intoxiqué de la même façon et quelques incidents de tir avec des civils français ont eu lieu.
Maintenant retrouver la source...
Cdlt
Quelques temps avant le débarquement, la BBC avait donné la consigne aux civils habitant à moins de 15 km de la côte de quitter leur domicile pour éviter les combats. Evidemment les paysans normands n'allaient pas abandonner leurs champs et leur bétail, et personne n'avait bougé. (Ni en Normandie ni ailleurs.)
Dans "Les gens d'ici", chronique de son village de Ste Marie du Mont (Utah Beach) Gilles Perrault raconte que les paras américains avaient été avertis, selon une logique toute militaire, que les rares Français qui restaient le long de la côte ne pouvaient donc être que des collaborateurs des Allemands. (Evidemment ces préventions idiotes tomberont dès que les Américains auront l'occasion de tester l'accueil des premiers villages libérés.)
Le long de la chaussée entre Ste Marie du Mont et Utah Beach se trouve un manoir, où vivaient un colonel en retraite ainsi que ses deux fils survivants, le troisième ayant été tué en mai 40. Il y a quelques échanges de tirs, ça se calme, on voit apparaître des paras américains, le plus âgé des deux fils sort les accueillir... et se prend trois balles de mitraillette. Le second va pour intervenir, mais se fait aussitôt coller au mur. Le père effaré sort pour éviter qu'on le fusille, mais ne parle pas un mot d'anglais. L'horreur absolue. Finalement, il a le geste tout simple de sortir ses papiers, et de montrer son grade de colonel français, ce qui suffit à détendre les paras. (Pas rancunier, le fils blessé, soigné par l'armée américaine, et devenu maire, organisera un musée local de la Libération et sera le premier à recevoir chaque année les vétérans paras avec qui le village aura noué des liens d'amitié.)
une autre surprise du village a été le look effrayant des paras, qui s'étaient fait des coupes iroquoises et portaient le maquillage de camouflage. Une fois délogés les quelques Allemands qui occupaient le village, les habitants sont sortis prudemment, tout de même un peu effrayés, avant de faire la fête à ces étranges visiteurs.