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Re: De la "désintégration" de l'armée française, Mai-Juin 40

Nouveau messagePosté: 23 Nov 2012, 22:28
de JARDIN DAVID
Alfred a écrit: En passant dans une librairie hier,j'ai vu que D.Lormier avait "commis" un bouquin sur Dunkerque.....J'ai jeté un oeil.......Il donne,vers la fin, des chiffres à prendre avec de trés longues pincettes

Encore un !
Et hop ! Pour 2014, ce sera l'année des "n° spéciaux" débarquement, résistance, que sais-je encore .... L'anniversaire, comme chez Carrefour.
JD

Re: De la "désintégration" de l'armée française, Mai-Juin 40

Nouveau messagePosté: 23 Nov 2012, 23:17
de alberto
Salut Alfred,

C'est très curieux, la similitude qu'il y a entre tes commentaires concernant ce que tu rapportes concernant les souvenirs évoqués par ton père et ceux que j'ai pu apprendre du mien sur cette période !

Effectivement, le mien était en position de suivre la formation d'officier après avoir été breveté chef de section mais la déclaration de guerre y a mis un terme...Même observation concernant la guerre des gaz : obus Z (ou X, je ne me rappelle plus ?) prêts à l'emploi ! Avec la parano concomitante des instructeurs...

Mais on peut si tu le désires poursuivre cet échange qui s'écarte un peu du sujet de ce fil par MP.

Bien à toi.

Re: De la "désintégration" de l'armée française, Mai-Juin 40

Nouveau messagePosté: 26 Nov 2012, 17:45
de ulysse57
Justement messieurs , l'histoire de vos aieux ne font que renforcer ce qui ressort du fil :

- la valeur combative intrinsèque du soldat français.
- le dégout suite à la défaite et ses conditions.
- la culture dépassée du haut commandement français : la paranoia des gaz par exemple.


Si pendant quelques temps leur valeur a été bafouée pour je ne sais quelle raison ( proteger les hautes sphères , concorde nationale .. ) , l'Histoire leur rend désormais hommage.

Re: De la "désintégration" de l'armée française, Mai-Juin 40

Nouveau messagePosté: 26 Nov 2012, 20:23
de JARDIN DAVID
Attention à ne pas rester dans les généralités.
Je ne crois pas trop au stéréotype a priori du soldat lâche ou au contraire très combatif. La réalité semble naturellement plus nuancée.

C'est pourquoi je ne reviens que sur ce point :
ulysse57 a écrit:- le dégout suite à la défaite et ses conditions.
La plupart des soldats (gradés ou pas) étaient surtout soulagés de l'arrêt des combats. Bien entendu ils n'avaient pas compris la réelle portée de la défaite. Sur ce point les témoignages abondent et je voudrais seulement retenir FRENAY, le futur résistant, qui a témoigné des réactions spontanées (au Donon) des hommes : jeter les équipements, cris de joie à l'annonce de la fin des combats, .... espoir d'une libération très prochaine. D'où très peu d'évasions, que ce soit au niveau des soldats ou des gradés. FRENAY fut de ceux-là.
La suite est connue.

Re: De la "désintégration" de l'armée française, Mai-Juin 40

Nouveau messagePosté: 26 Nov 2012, 21:22
de alberto
JARDIN DAVID a écrit: Bien entendu ils n'avaient pas compris la réelle portée de la défaite.


Voilà une opinion bien :shock: curieuse !

Mais peux-tu développer un peu plus ? ::dubitatif::

Bien à toi . :)

Re: De la "désintégration" de l'armée française, Mai-Juin 40

Nouveau messagePosté: 26 Nov 2012, 22:11
de JARDIN DAVID
Rien de curieux, les gars pensaient rentrer rapidement chez eux et surtout n'avaient pas du tout saisi qui était vraiment ce Herr HITLER et ce qu'il proposait comme "projet politique". Faut dire qu'ils n'avaient pas lu F DELPLA.
JD

Re: De la "désintégration" de l'armée française, Mai-Juin 40

Nouveau messagePosté: 27 Nov 2012, 09:47
de alberto
OK, si tu permets de nuancer : "comme ma majorité de la population française, nos soldats n'avaient pas compris la réelle portée de la défaite".

C'est mieux, non ? ;)

Bien à toi. :)

Re: De la "désintégration" de l'armée française, Mai-Juin 40

Nouveau messagePosté: 27 Nov 2012, 13:45
de JARDIN DAVID
alberto a écrit: "comme ma majorité de la population française, nos soldats n'avaient pas compris la réelle portée de la défaite".

Effectivement. La mienne aussi ! :mrgreen:
Mais n'oublions pas que l'ATF40 était une armée de conscription, donc, comme je le disais à mes soldats il y a longtemps, les soldats sont en fait de vulgaires civils en uniforme. Ceux de 40 avaient, pour certains, l'expérience de 14-18. Ils n'imaginaient pas toute la perversité d'en face. Très peu partageaient la "philosophie" nazie. Ils étaient encore plus marginaux (numériquement) que la minorité ayant des sympathies communistes. Je me demande d'ailleurs pourquoi j'écris ça ...
JD

Re: De la "désintégration" de l'armée française, Mai-Juin 40

Nouveau messagePosté: 27 Nov 2012, 15:53
de Alfred
Je dirais que face à la minorité communiste,il y avait une autre minorité que je qualifie globalement de partisans de l'autorité ,les anciens camelots du roi etc....Les rencontres des deux idéologies au sein d'une même unité provoquait des mélanges explosifs.Mon père en avait été témoin .Toutefois,à l'annonce de l'armistice et donc de la défaite il a vu une partie des hommes les larmes aux yeux et ça n'était pas de joie.....En revanche,le 18 juin ,avant de franchir la Loire,à la simple annonce de la demande d'armistice par Pétain il a rencontré toute une colonne d'artillerie lourde abandonnant un très beau matériel intact pour marcher à la rencontre des Allemands,officiers en tête , sourire aux lèvres,tentant en vain d'entraîner les hommes de mon père vers les camps de prisonniers....Mon père avait reçu cela comme une gifle à sa dignité de soldat,une gifle à sa dignité de Français......

Re: De la "désintégration" de l'armée française, Mai-Juin 40

Nouveau messagePosté: 27 Nov 2012, 17:16
de JARDIN DAVID
Je complète encore :
Une minorité "Action Française", camelots, Croix de Feu (plutôt germanophobes)
Une minorité communiste (germanoneutres mais soviétophiles)
une infime minorité à sympathie nazillonnante et/ou germanophile
Et les autres.