Post Numéro: 5 de dynamo 18 Oct 2019, 00:16
Alsaciens et Mosellans
Sans doute faut-il examiner à part le cas des P.G ; alsaciens-lorrains, ou plus exactement alsaciens et mosellans,car seule des départements lorrains la Moselle fut annexée
dès la mi-juillet 40, les allemand commencent à dresser les listes des P.G originaires des départements du Rhin et de la Moselle. Ils commencent en France même , la libération des alsaciens et mosellans.
Ceux-ci doivent signer devant un bureau de rapatriement une déclaration d'appartenance à la souche germanique (deutschstämmig)
D'autres sont transférés en Allemagne avec la masse non encore étiquetée des P.G..
Ils se trouvent dispersés dans les camps. Tel est le cas de Charles Brandt. Il arrive en août 40 au stalag I A où il est immatriculé. 3 mois plus tard, rassemblement de tous les alsaciens mosellans du camp. Ils sont ramenés au « Heimkehrlager » d'Offenburg ; Là, ils passent devant une commission de rapatriement afin d'opter pour leur renvoi dans leur foyer ou le maintien au camp ; Lors de l'interrogatoire, Charles Brandt fait valoir que s'il est des souche alsacienne, il est en fait de résidence parisienne et ne désire pas rentrer en Alsace ; De sa propre initiative, l'officier qui l'interroge conclut et écrit : « will französich bleiben ».
Il retourne dès lors avec tous ceux qui comme lui ont refusé. (environ 5000 au stalag V B)
Souvent, ceux qui restèrent captifs eurent ensuite simplement le sort de leurs camarades des autres régions de France. Leur connaissance de l'allemand put leur valoir la faveur relative de servir d'interprètes< ; l semble par contre que certains aient eu à pâtir de leur refus d'opter pour l'Allemagne ; Ainsi par exemple, au stalag VII A, le kommando 2432, disciplinaire, aurait accueilli conjointement des Alsaciens lorrains ayant refusé d'opter pour le Reich, des juifs, anciens combattants et des anciens de la Légion Etrangère. Les familles de certains en Alsace eurent à souffrir des pressions en raison de l'attitude de leur prisonnier réfractaire à la germanisation.
Dans le grand désarroi de l'été 40, la plupart des alsaciens et mosellans saisirent l'occasion de rentrer chez eux, la guerre paraissant près de finir et la victoire de l'Allemagne acquise ; Seuls les fonctionnaires semblent, selon l'appréciation de M.R. BLOCH, avoir refusé en grand nombre d'opter , Analyser l'attitude des autres sort du cadre de cet ouvrage, on ne peut en quelques lignes traiter un tel problème. Remarquons simplement qu'il est souvent fait mention dans les témoignages des P.G. de l'attitude charitable et courageuse des populations d'Alsace au passage des lamentables convois de prisonniers en 40, du dévouement, en particulier, des nombreux passeurs, parfois eux mêmes anciens prisonniers libérés. Enfin, on sait que que furent nombreux les alsaciens-mosellans à être mobilisés dans la werhmacht et qu'ils restèrent suspects aux allemands et étroitement surveillés.
Source YVES DURAND, La captivité, édité par la fédération des combattants prisonniers de guerre et combattants d’Algérie, Tunisie, Maroc, 1982.
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