Post Numéro: 21 de dynamo 23 Mar 2012, 14:57
Voici un intéressant passage extrait du livre en trois tomes de François Broche "l'armée française sous l'occupation" Presses de la cité, 2002.
Les plans de reprise des combats contre l'occupant furent élaborés dès le lendemain de l'armistice :
le 16 juillet 40, une note du 3e bureau de l'Etat major fixait comme première mission à l'armée « le relèvement total du pays, c'est à dire la libération du territoire et la restauration de la puissance française »
Ces plans évoluèrent en fonction des étapes du conflit, mais tous avaient en commun de s'inscrire dans une stratégie alliée de débarquement sur les côtes françaises, soit atlantique (secteur de Bordeaux-La Pallice) soit méditerranéenne (Toulon ou Pyrénées orientales)
La doctrine d'emploi de l'armée d'armistice sera résumée dans une « notice d'emploi des forces mobiles », datée du 10 mai 1942, évoquant à la fois la tâche de maintien de l'ordre fixée par les vainqueurs et aussi « un ennemi extérieur prétendant occuper ou ayant déjà occupé de vives force une partie de nos territoires » - formule visant sans doute les anglo-saxons mais, plus surement les italo-germains.
La notice prévoyait également l'éclatement de huit divisions en trois éléments interarmes destinés à mener une attaque surprise, limitée dans le temps, circonscrite dans l'espace, prélude à une action retardatrice dans des zones d’accès difficile, terrain idéal pour une action de guérilla de plus longue durée.
Ces projets étaient élaborés dans le cadre des structures gouvernementales (3e bureau de l'EMA, états- majors des deux groupes de divisions militaires) et aussi au sein de structures moins officielles : cours d'état-major ou centres d'études. Ainsi un cours clandestin fut-il institué en Avignon par le 3e bureau du 1er GDM ; à Lyon, l'ancien chef d'état-major du général Giraud, le Gal Baurés, animait un centre d'études baptisé « centre technique d'information », plus spécialement axé sur l'étude du futur débarquement allié à La Pallice. Le Gal Verneau pensait que l'armée d'armistice pourrait se porter au secours des anglo-saxons débarquant sur les côtes atlantique ou de la Manche.
Giraud, dès son retour en France tenta de mettre en œuvre le plan qu'il avait mis au point à Königstein et qui reposait sur l'hypothèse d'un débarquement sur les côtes de Provence.
La dictature c'est "ferme ta gueule", et la démocratie c'est "cause toujours".
Woody Allen.