Premiers plan d'invasion à l'ouest : par qui ? Hitler/OKH ?

Bonsoir,

On connait l'histoire : en mai 1940 les Allemands sont passés en force par les Ardennes, mais au départ il était question de passer essentiellement par la Belgique.

Qui est à l'origine du premier plan ? Officiellement, l'OKH. Toutefois von Manstein dans ses mémoires dit qu'il doute de cela, les généraux Allemands étant peu enthousiastes à l'idée de l'appliquer. Von Manstein pense qu'Hitler est derrière ce premier plan.

Mais je viens de lire un vieil article (Histoire de Guerre N°6, sept. 2000) de Mr Delpla (qui je sais, fréquente de temps à autre ce forum), qui dit lui que c'est bien l'OKH qui présente le plan et que c'est Hitler qui souhaite déplacer l'effort sur le centre.

Je veux bien le croire, mais pourquoi Hitler met plusieurs fois en alerte la Wehrmacht dès octobre (ou novembre) 1939 pour attaquer à l'ouest, ceci alors qu'à ce moment le plan est l'original ? Alors que les généraux souhaiteraient attendre le printemps -et qu'ils ne le poussent pas à l'attaque immédiate-

Il s'agit en fait d'une mise à jour d'un vieux plan: le plan Schlieffen. Il date du tout début de la Grande Guerre.

Je vois qu'on a de bonnes lectures !

Hitler lui-même veut attendre le printemps. Mais surtout pas le dire.

Comme il écrit peu et parle beaucoup, mais rarement avec sincérité, il faut, comme pour toute sa politique, déduire les intentions des actes et d'un ensemble d'idées et de comportements, sur une durée assez longue. Ne vous fiez pas à ceux qui vous disent qu'ils ont des preuves carrées !

Avant d'attaquer le 10 mai 1940, il n'a jamais été sur le point de le faire : voilà une chose tangible.

Lorsque juste après la campagne de Pologne il ordonne à l'OKH de préparer une attaque à l'ouest, c'est avant tout pour ne pas laisser retomber la pression et sans doute aussi pour jauger les réactions, contrôler les embryons de conspirations etc.

L'OKH fait un plan sans conviction, d'où sans doute son classicisme. C'est surtout une démonstration par l'absurde qu'on n'est pas prêt, qu'on ne va pas pouvoir obtenir un résultat décisif.

Une chose à laquelle je ne crois pas du tout, c'est que Hitler découvre brusquement en février le plan Manstein d'attaque à travers les Ardennes. Il s'intéressait de près au Hgr A et n'a pu ignorer les mémoires dont Manstein bombardait Halder depuis octobre. En revanche il joue, c'est certain, à les découvrir en février au cours d'un repas avec le général : bonne occasion de ne pas tout prendre sur lui et de mettre Halder dans ses petits souliers.

Ce qui reste beaucoup trop rarement dit, c'est que ce plan de percée sur la Meuse avec un corps blindé est infiniment amélioré par des manoeuvres d'intoxication suivant lesquelles le Reich est au bord de l'asphyxie économique, voire de la mutinerie militaire, et va chercher tout au plus à s'emparer, au moins dans un premier temps, de ce qu'on appellera plus tard le Benelux. Excellente façon de s'assurer que les Alliés y fonceront sans même prendre le temps d'observer son dispositif.

Il s'agit en fait d'une mise à jour d'un vieux plan: le plan Schlieffen. Il date du tout début de la Grande Guerre.

Von Manstein pense que pas du tout (moi je ne pense/me mouille pas ).

D'ailleurs la directive n°6 (du 8 octobre) dit (moi je ne dis rien ) que ce plan doit permettre d'avoir une base aeronavale la plus grande possible contre l'Angleterre, et d'établir un bouclier pour la Ruhr.

À lire le reste de cette directive c'est les seuls objectifs territoriaux fixés... On ne parle pas de s'enfoncer en France (comme le voulait Von Schlieffen) mais simplement de battre le plus de forces ennemies possibles...

Hitler lui-même veut attendre le printemps.

Pourquoi ? Pour laisser le temps aux liens diplomatiques (Suède, Italie... comme vous l'expliquez dans votre article) de se tisser ?