Forum Le Monde en Guerre

alsa.se a écrit:Bonjour,
Après réflexion, Je m'interroge sur le ressenti d'un vétéran qui retourne sur de tels lieux "maudits" après tant d'années
Bien sûr ce pèlerinage est un moment fort et important dans la vie d'un homme. Retourner sur les traces du passé et honorer (peut-être une dernière fois) la mémoire de ses camarades assassinés, est un acte magnifique.
Mais Warren SCHMITT a-t-il fait des commentaires sur ces tristes faits ou est-il resté discret ?
Eric

J'ai surtout posé des questions un peu indiscrete à sa fille Lisa.
Ma premire question était: Y-a-t-il longtemps que Warren parle de ce qui lui est arrivé à Baugnez?
La réponse est: Il n'en avait jamais parlé auparavant et ne répondait pas aux questions de ses petits fils. C'est seulement le jour de Noël de 2009 et lors de la réunion de famille qu'il a tout à coup déclaré, je vais vous parlé de ma journée du 17 décembre 1944.

Question à Warren cette fois: N'est-ce pas si difficile pour vous de revenir sur les lieux du drame et d'en parler?
Il m'a répondu: Il y a bien longtemps que je me suis préparé à cela.

Warren n'est pas resté discret lors de cette visite mais il fallait lui poser des questions afin de relancer la conversation.

C'est toujours une très grande expérience que de rencontrer un rscapé du massacre de Baugnez. Même si j'en avais un peu l'habitude ce n'est pas non plus facile à gérer.
J'ai eu l'honneur d'en rencontrer une petite dizaine depuis 1984 et l'émotion est toujours la même.

A+

Je pense qu'il a réagit comme beaucoup de vétérans qui pendant de longues années n'ont pas voulu ou pu parler de ce qu'ils ont pu vivre durant la SGM, par pudeur, par peur d'ennuyer ou pour ne pas réveiller de vieux démons.
Ayant préparé dans son ésprit sa venu pour se rapprocher de son frère, il a bien fallut un moment expliquer à sa famille le pourquoi du comment. Je pense qu'il a bien fait.
Peut-être s'est-il libéré de quelques chose de profond, enfoui depuis des décénies. Même si celà a peut-être été difficile pour lui, je pense qu'aujourd'hui il doit être libéré d'un poids, soulagé d'avoir pu en quelque sorte boucler une boucle.
Il était à mon sens aussi très important qu'il ait pu effectuer ces visites en votre compagnie à tous. Celà l'a sûrement beaucoup aidé dans sa démarche.
C'était une très belle et riche expérience. Je suis très fier d'appartenir à cette bande de passionnés du forum. Cette rencontre est une belle preuve de transition entre le passé, le présent et bien sûr, l'avenir
En tout cas que cet homme vive encore en paix durant de longues années.
Merci pour vos témoignages.

Crdlt,

Eric

Cette visite méritait un reportage filmé comme sur le dvd qu'Henri nous avait montré pendant les journées de novembre.
Warren Schmitt n'avait peut être pas les mêmes moyens.

dynamo a écrit:Cette visite méritait un reportage filmé comme sur le dvd qu'Henri nous avait montré pendant les journées de novembre.
Warren Schmitt n'avait peut être pas les mêmes moyens.

La fille de Warren a filmé cette visite à Baugnez, les deux autres membres de la famille prenaient des photos.
Lisa m'a promis un ou deux DVD de cette visite.
Je n'osais pas en parler car il arrive parfois que cette promesse ne se réalise pas.
L'avenir nous l'apprendra et probablement très tôt car Warren et sa famille qui sont encore en Normandie aujourd'hui repartent demain pour les Etats-Unis.
Si j'ai quelque chose de bien, on le placera sur le forum.

A+

Bravo Henri. Ça demande beaucoup de tact pour interroger un vétéran, sans être trop "voyeur", et sans faire tomber la personne dans des émotions trop fortes. Il y a deux ans, lors d'une rencontre avec un monsieur de Québec réchappé d’Auschwitz, je l'ai un peu questionné et l'émotion était trop forte pour ce monsieur. Je m'en suis longtemps voulu. Mais ça restera une rencontre brève mais mémorable.

huck a écrit:Bravo Henri. Ça demande beaucoup de tact pour interroger un vétéran, sans être trop "voyeur", et sans faire tomber la personne dans des émotions trop fortes. Il y a deux ans, lors d'une rencontre avec un monsieur de Québec réchappé d’Auschwitz, je l'ai un peu questionné et l'émotion était trop forte pour ce monsieur. Je m'en suis longtemps voulu. Mais ça restera une rencontre brève mais mémorable.

Bonjour,
Il est difficile de comparer l’interview d'un rescapé des camps de la mort avec celle d'un vétéran. Le rescapé a subi, le vétéran n'a pas subi, il combattait, il tuait quelque fois. Un rescapé des camps de la morts compte tenu des horreurs dont il a été le témoin et la victime, a des souvenirs qui ne laissent pas de le faire souffrir en se rappelant à lui constamment . Pas de possibilité d'oubli pour lui . Le vétéran, sans posséder cette totale faculté, peut en général ne plus y penser, occulter durant une certaine tranche de sa vie les bons et les mauvais moments de sa période de guerre. Néanmoins, à l'hiver de sa vie, le vétéran a un besoin absolu de se ressouvenir pour honorer les camarades disparus et faire partager à tous sa mémoire. Cela correspond-il a un besoin de sérénité.?
En tout état de cause, encore merci Henri!
Cordialement
Albert

merci pour ce témoignage et ces photos.

Une petit article dans la presse qui fait plaisir.
Un article dans la presse germanophone sur la visite de ce vétéran.

Le journaliste semble avoir respecté ce qui lui a été dicté.
c'est ici mais en allemand uniquement: http://www.grenzecho.net/zeitung/aktuel ... 7F719213BC

A+

Bonjour Henri,
Une phrase m'intrigue en ce qui concerne l'introduction du texte.
"Nicht genau geklërten umständen" Ai-je mal traduit en comprenant que les circonstances de la tuerie ne sont pas très claires.
Pour comprendre mieux j'ai utilisé la traduction automatique qui traduit la phrase par "circonstances obscures" donc qui va dans le même sens.
Ce drame a pourtant été formellement établi, circonstancié par de nombreux témoins.
Cordialement
Albert

Tu as parfaitement raison pour la traduction mon cher Albert,cependant il faut prendre cela (c'est mon avis) comme de la prose de journaliste, car en effet les circonstances du massacre ont été clairement établi.
Prosper