Le Haltbefehl

Les messages ne manquent pas ici. Faites donc une recherche, à défaut de lire les ouvrages de François Delpla... Tout ceci a été ressassé jusqu'à plus soif ! Je fais juste des piqûres de rappel pour calmer l'ardeur de certains néophytes, prompts à s'autoproclamer critiques avertis du travail des autres.

Bruno Roy-Henry a écrit

Je fais juste des piqûres de rappel pour calmer l'ardeur de certains néophytes, prompts à s'autoproclamer critiques avertis du travail des autres.

Ben voyons.....

Une petite recherche, c'est trop demander ?

search.php?keywords=Coulondre

Et hop !

[Prosper Vandenbroucke]

Attaques directes ou indirectes, sous entendus, piqûres de rappel ou autres insinuations: STOP!!!!!
Malgré le nombre de pages faramineux, vous en venez ou en revenez au sujet initial qui était et est toujours: Le Haltbefehl
Débattre à ce sujet OUI !!!! Vous volez dans les plumes NON !!!!!
Sur ce,
Bon dimanche !!!!!

Un exposé clair d'une explication militaire simple est toujours attendu... et quelques-uns ont dit qu'il figurait dans le fil et qu'il fallait l'y chercher.

Rendons le bien pour le mal, le dieu des débats nous en saura gré, et redonnons le texte de Coulondre, exhumé par Costello (sans nom d'auteur; c'est moi qui l'ai attribué, à partir du journal de Coulondre à moi montré par sa petite-fille).

http://www.delpla.org/article.php3?id_article=377

Offres éventuelles de paix de l’Allemagne

M. Nordling, Consul Général de Suède à Paris, qui avait accompagné M. Coulondre et le général Mittelhauser lors de la mission accomplie en Scandinavie du 12 au 14 avril, est revenu 15 jours plus tard à Paris en traversant l’Allemagne. Il s’est joint à une mission suédoise qui comprenait M. Dahlerus, industriel connu pour ses relations avec le Maréchal Göring, le Directeur des Affaires Économiques au Ministère des Affaires étrangères suédois et le chef d’État-Major des forces navales suédoises.

Cette mission a proposé au gouvernement du Reich un projet consistant essentiellement à assurer par des forces navales suédoises la police des eaux norvégiennes et la répartition équitable du minerai de fer entre l’Allemagne et les Alliés. Ce projet a été repoussé par les Allemands.

Le Maréchal Göring a cependant tenu à voir M. Dahlerus qui, à plusieurs reprises, s’était fait l’intermédiaire d’offres de paix allemandes. Le Lieutenant du Führer a exprimé l’avis que toute paix était impossible dans les conditions qui régnaient alors. Il a ajouté cependant que si la guerre était portée en Belgique et si l’armée allemande parvenait à s’emparer de la côte belge et de Calais, le Führer ferait une proposition de paix. Il demanderait l’annexion d’Eupen, de Malmédy, du bassin de Briey, ainsi que l’attribution de colonies au Reich. Pour le reste, il se contenterait, dans l’ensemble, du maintien du statu quo avant les hostilités.

Si la France repoussait ces propositions, la guerre serait étendue aux populations civiles et le peuple français « apprendrait ce qu’il en coûte d’être mal dirigé ».

Les indications ci-dessus, dont la source est absolument sûre, prennent une importance particulière à la lumière des événements qui se sont déroulés depuis lors.

Il est permis de se demander en particulier si le Duce n’attend pas le moment où M. Hitler, s’estimant vainqueur, formulerait des conditions de paix, pour entrer lui-même en scène.

Rappelons encore que c'est auprès des Anglais en général et de Halifax en particulier que Dahlerus avait par le passé transmis des offres de paix allemandes. Dans ce cas, l'implication de Nordling (consul de Suède à Paris) indique que la paire Hitler-Göring a tenu à faire partir le message simultanément vers Paris et vers Londres.

Manoeuvres diplomatiques très habituelles lors de tous les conflits où chacun cherche à limiter les frais et qui ne sont en rien reliées à un ordre d'arrêt des blindés autour de Dunkerque sur lequel, un des acteurs de ces "offres généreuses", continue de lancer ses avions à un rythme soutenu.

alors, votre explication ?

c'est quand même trop facile de se contenter de tirer sur le pianiste !

Manoeuvres diplomatiques très habituelles lors de tous les conflits où chacun cherche à limiter les frais et qui ne sont en rien reliées à un ordre d'arrêt des blindés autour de Dunkerque sur lequel, un des acteurs de ces "offres généreuses", continue de lancer ses avions à un rythme soutenu.

Ah bon... Vous pourriez s'il vous plaît citer des exemples ?

Néanmoins, vous admettez l'existence de ces manoeuvres diplomatiques, c'est déjà quelque chose.

Et elles ne sont reliées en rien à l'ordre d'arrêt ? Qu'en savez-vous ? En tout cas, cet ordre intervient au beau milieu des conciliabules français et franco-anglais. Un pur hasard, of course... En tout cas, bis, ter repetita, Reynaud s'envole le 26 mai pour discuter avec Churchill d'un armistice. Il sera proprement chapitré et éconduit par Churchill.

On peut lire tout ceci dans l'excellent ouvrage de Bernard LEGOUX ...
JD

C'est une grande faute de raisonnement que de dire que pour que l'ordre d'arrêt joue un rôle il faudrait qu'il soit perçu et que pour qu'il soit perçu l'ennemi aurait intérêt à prévenir l'ennemi, et de l'arrêt, et de son mode d'emploi, par un rappel des propositions "généreuses".

C'est aussi une méconnaissance, explicable par un demi-siècle d'erreurs sur le nazisme mais aujourd'hui peu excusable, de la manière suggestive dont opère volontiers Hitler : le voit-on dite "je brûle le Reichstag, donc voyez comme je suis méchant et donnez-moi les pleins pouvoirs" ?


Ce dont ce chef militaire et politique, émetteur le 6 mai d'une offre de paix détaillée à valoir quand son armée aurait pris Calais, a besoin en ce 24 mai, c'est que la porte de Dunkerque reste ouverte aux armées prises dans la nasse. La ligne d'eau à ne pas dépasser remplit très précisément cette fonction.