@ alias marduk
Bonsoir,
Après réflexion, je vous propose, à vous et aux autres, de revoir, étape par étape, le film des événements à partir du 23 mai 1940 au soir, lorsque l'avant garde de la 1ère division de panzers a atteint l'Aa au sud de Gravelines.
Ce retour en arrière du récit des faits donnera l'occasion d'une révision en partant de ce que vous avez écrit récemment :
alias marduk a écrit:- Rundstedt et non Hitler est à l'origine de l'ordre
- Rundstedt a évoqué l'ordre devant Bock et l'a endossé en expliquant qu'il craignait que les divisions blindées soient submergées par les armées alliées en retraite ( cf journal de Bock )
- Hitler a lui même évoqué la nécessité d'épargner les blindés
Selon le général Walter K. Nehring qui était le chef d'état-major du général Guderian, lorsque Hitler arriva le 24 mai à Charleville, il s'entendit dire par von Rundstedt qu'il fallait immobiliser les blindés sur l'Aa, où ils pourraient attendre de nouveaux renforts d'infanterie.
A ce moment là, Rundstedt et avec lui la plupart des généraux allemands de l'état-major, n'avaient pas cru vraiment possible une action décisive des panzers. Rundstedt insistait sur la nécessité d'une pause pour compléter ses unités et rétablir l'équilibre des forces avant le dernier acte de l'encerclement donné par le commandant en chef, von Brauchitsch.
Comme Hirler préférait de beaucoup conserver ses blindés pour les opérations ultérieures qu'il estimait nécessaire d'entreprendre contre les Français, il tomba immédiatement d'accord avec Rundstedt et de temporaire,
l'immobilisation des panzers devint sur son ordre définitive
C'est le fameux ordre du Führer émis en clair, qui parvient le 24 à 12h30 environ, aux unités allemandes qui combattaient devant Calais -- "Attaque au nord-ouest d'Arras limitée à une ligne Lens - Béthune - Aire-sur-la-Lys - Saint-Omer - Gravelines -- le canal ne sera pas franchi"
Halder et Brauchitsch furent déçus par cet ordre d'autant que conjointement parvenaient les instructions de Goering "Dunkerque doit être laissé à la Luftwaffe"
Dans le journal de Halder du 24 mai 1940 on peut extraire ce qui suit :
15H30 - Le Führer vient
(est venu) au Quartier Général de von Runstedt ce matin.
Von Brauchitsch est
(a été) convoqué près du Führer.
16H00 - Téléphoné à von Brauchitsch, qui est à la 6ème Armée. J'ai moi-même ordonné au Groupe d'Armées A de se conformer aux ordres du Führer, et von Brauchitsch l'a fait pour le Groupe d'Armées B.
17H20 - Von Brauchitsch revient de l'O.K.W. - Nouvelle entrevue très désagréable avec le Führer.
A 20H20, un nouvel ordre sort, annulant l'ordre d'hier et prescrivant l'encerclement sur le terrain Dunkerque, Estaires, Lille, Roubaix, Ostende. L'aile gauche, consistant en forces blindées et motorisées
n'ayant pas d'ennemi devant elle, s'arrêtera net sur son chemin sur les ordres directs du Führer ! On confie à l'aviation le soin d'achever l'encerclement de l'armée ennemie !
(NB : Je reste perplexe sur la nature du nouvel ordre qui annule celui de la veille ?)
Nous sommes ici, au moment crucial où se présente le choix de la définition et de la signification à donner à cet ordre d'arrêt : immobilisation... arrêt sur son chemin...
La décision découle de l'initiative de Rundstedt au soir du 23 mai
Mais si la situation qui était à ce moment là à l'esprit de Rundstedt, tout comme paraissait être celle à l'esprit de Halder qui a écrit que << L'aile gauche, consistant en forces blindées et motorisées
n'ayant pas d'ennemi devant elle >> n'y aurait-il pas eu un bouleversement dans l'esprit de ces deux hommes, voire même de Hitler, lorsque au matin du 24 mai, l'échec de l'attaque de Guderian contre Gravelines révéla l'existence au delà de l'Aa, d'un adversaire organisé ?
Je persiste et je signe...
Les forces blindés ont pris part aux opérations de soutien à l'infanterie, les 24 et 25 mai (avec un ralentissement de l'activité en cours de journée du 25) cela tout au long de la rive Ouest de l'Aa et le 26 mai au sud de la rive opposée.
Les deux questions que l'on peut se poser :
Au soir du 23 mai 1940, l'état-major allemand avait-il connaissance d'une présence défensive alliée conséquente au delà de l'Aa ?
Que savait-il sur l'organisation de ce dispositif défensif ?
J'ai été long !... Je vous laisse méditer...
A suivre... pour les "mouvements" des groupes A et B...
Cordialement,
Roger