Le Haltbefehl

J'ai une fausse image de mon grand chef actuel , aussi .
Car personne n'ose en parler vraiment .

Les relations humaines , la façon se s'exprimer sur des sujet, de renoncer ou d'accepter , est tres difficile , mais j'imagine que tu as étudié tout cet aspect de l'humain lors de tes études en histoire .

Alain

Mais l’arrêt n'a en soit eu quasi aucune influence en terme militaire , la zone de Dunkerque étant de toute façons un peu difficile pour des formations blindées , d'autant plus avec des routes obstruées sur des kilomètres avec des véhicules alliés abandonnés .

Un peu hors sujet mais les Allemands ne semblaient pas voir les choses de la même manière concernant la difficulté du terrain ; qui s'en est inquiété ? Le dernier ordre à la Heeresgruppe A avant celui d'arrêt est d'atteindre Ostende (!) avec ses forces motorisées. Du reste ils auraient bien moins de mal à attaquer dans l'instant, par surprise qu'à attendre que les Alliés s'installent défensivement face à cette menace. Rappelons que c'est ce que les Allemands ont fait sur la Meuse, le canal des Ardennes, l'Oise – Sambre, la Somme…

Et puis les véhicules alliés n'y sont pas encore aussi concentrés, l'évacuation s'esquissant à peine…

Et il ne me semble pas que les auteurs d'ouvrages sur Dunkerque défendent le fait que l'ordre arrêt n'ait pas eu d'influence sur le cours des événements.

Par exemple je cite Jean Beaux, sans doute pas une grande référence sur la question, mais qui fut membre de l'état-major du XVIe CA :

« La décision a été très lourdes de conséquences, car il est loisible de penser que si le 25 au matin la 1re Panzer avait attaqué une nouvelle fois en force sur Gravelines, le bataillon Cordier, malgré son héroïque résistance et le concours du G.R.C.A./18, très dilué, n'aurait pas pu contenir cette attaque. De son côté, la 68e D.I., encore en déplacement, arrivant de Belgique, n'aurait probablement pas pu arrêter l'attaque de l'ancien canal de Mardyck. »

Jean Beaux, Dunkerque : 1940, 1969, p. 156.

J'ai une fausse image de mon grand chef actuel , aussi .
Car personne n'ose en parler vraiment .

Ton PDG me semble n'avoir mérité
Ni cet excès d'honneur, ni cette indignité.

Et les palmes dont je vois ta tête si couverte,
Semblent porter écrit le destin de .....
JD

Je me trompe peut-etre (...vu le fouillis ambiant de ce sujet, je ne m'en veux pas), mais j'ai le sentiment qu'il existe une certaine différence entre ce que M.DELPLA dit de la ou des missions Dalhérus-Nordling dans son bouquin sur MEK et ce qui se dit ici: pas de suite à ce sujet??

n'ayant pas l'impression d'avoir varié sensiblement depuis ce livre de 2010, j'aurais besoin de quelques éclaircissements pour me pencher sur la chose.

Et les palmes dont je vois ta tête si couverte,
Semblent porter écrit le destin de .....
JD

... ma perte ( le cid ) . De mémoire, dans la même scène il y a aussi "la valeur n'attends pas le nombre des années" qui est très connu .

Je pense que ce que voulait dire Jardin David , c'est qu'il ne faut pas s'enterrer dans des convictions que l'on se forge au fil du temps ( et c'est tout a fait humain ) , et accepter comme tout aussi probable une autre vision des événements , dans la mesure ou rien n'est démontré . Mais il me corrigera si besoin .

Alain

Oui, il y a de ça. Méfiance pour toutes les théories dites "indiscutables", et je rejoins donc François dans son questionnement permanent. Avec pour ma part un usage plus fréquent du conditionnel.
Mais ... Continuons à traiter le mal à la racine. Hedera helix ? Le mot lierre ne nous aidera pas trop, surtout si je baille aux corneilles.
Car jamais nous ne goûtons parfaite allégresse,
Nos plus heureux succès sont mêlés de tristesse .... (Le Cid)
Heu ... C'est à toi Pierre !
JD

Les gens qui n'ont rien à dire répètent en boucle les mêmes généralités, le plus loin possible de l'objet des discussions.

L'accusation d'être trop affirmatif, sûr de soi et fixé dans une idée est un classique du genre.

Au fait, messieurs !

Ayant relu de bon matin quelques pages antérieures, je souhaiterais à présent que nous essayions de clarifier un point et, si possible, de le dépasser : l'explication diplomatique telle que je la formule est-elle compatible avec une explication militaire quelconque ?

Il me semble que l'absence de formulation claire de cette dernière suffit à fournir une réponse : on a beau en appeler au concret et à l'observation fine des mouvements sur le terrain, rien ne permet de sortir des spéculations.

Nous voyons une pince gigantesque, en train de se refermer sur un million de combattants anglais, français et belges, s'interrompre à quelques encablures du but, du fait non de la résistance du matériau, mais de la volonté de l'artisan.

Sur le terrain, les trois Panzer de Guderian achèvent de cuire les carottes en empêchant le million d'être renforcé, ravitaillé ou évacué par Boulogne le 21 mai, par Calais le 23 et par Dunkerque le 24 ou, au pire, le 25.

Non seulement la documentation, militairement abondante, est vierge de toute alarme suivant laquelle la fermeture de la pince pourrait se heurter à un os et il faudrait prévoir des moyens supplémentaires pour le broyer, mais elle montre qu'il n'y a pas objectivement d'os et qu'en revanche il risque de s'en former un si on stoppe le mouvement.

On est obligé d'en déduire que l'artisan court volontairement ce risque parce qu'il pense que la fermeture de la pince le 24 ou le 25 aurait un inconvénient qu'il souhaite éviter.

Je propose l'hypothèse suivante : cet inconvénient est la capture de l'armée anglaise. Non que Hitler veuille qu'elle s'embarque -puisqu'elle ne montre alors aucune velléité de le faire, à cause du souci prioritaire de Churchill de ne pas avoir l'air d'abandonner les Français, ni le continent. Mais parce que Hitler veut une paix rapide et générale, dont il a esquissé les conditions "généreuses" via la Suède en direction de Londres comme de Paris.

Du devenir de ces messages il est sans nouvelles. Il sait cependant par beaucoup d'indices que l'âme de résistance est fort peu à Paris et beaucoup plus à Londres.

Capturer l'armée de terre britannique alors qu'il proteste depuis quinze ans de son désir d'une alliance avec elle pour dominer les races inférieures ? Le faire alors que Churchill l'y incite pour agrandir le fossé anglo-allemand ? Ces inconvénients méritent bien d'y regarder à deux fois, avant de mettre la dernière main à un mouvement militaire qui se révèle trop parfait.