Chef Chaudart a écrit:L'inquiétude d'Hitler à ce moment est-elle feinte? Rien n'est moins sûr. Peut-être surestime-t-il réellement les capacités de réaction des Alliés et est-il inquiet de voir ses unités mobiles avancer sans couvrir suffisamment leurs flancs.
Il s'en inquiète dès le 17 : alors qu'Halder voit au contraire ses unités motorisées en terrain découvert, prêtes à pousser de l'avant vers la mer, il demande à ce que le flanc sud de la pointe soit sécurisé par de l'infanterie.
On assiste toujours à cette même peur de voir la victoire s'échapper par trop de précipitation. Le Führer répugne à laisser ses fronts trop vulnérables à d'hypothétiques contre-attaques.
encore une fois, on commence dans l'agnosticisme normand et on finit dans la certitude péremptoire : on glisse subrepticement de "peut-être surestime-t-il " à "il répugne".
Pour ma part je suis sûr, et j'argumente :
-Hitler ne ralentit rien, à aucun moment, avant le Haltbefehl;
-en revanche, il oriente : tous les blindés vers l'ouest, interdiction d'attaquer vers le sud;
-les gens qui comme Manstein parlent de coup de faucille ou de manoeuvre d'encerclement après la guerre, sont des coucous qui se nichent a posteriori dans l'idée de Hitler;
-il n'a nulle peur ces contre-attaques qu'il a, mieux que tout autre, rendues improbables ou velléitaires mais, ayant fait courir une offre de paix, veut créer sur le terrain une situation nette, appelant de toute évidence la paix. Ce qui ne serait pas le cas s'il y, avait des mêlées confuses en Picardie et un enfoncement allemand vers le sud propre à affoler l'Angleterre.