alias marduk a écrit:François Delpla a écrit:Petite piqûre de rappel : on peut et on doit critiquer ce qu'on trouve faible dans les théories avancées par tel ou tel; mais le travail historique proprement dit commence lorsqu'on présente soi-même une explication, cohérente avec les visées du décideur dans la campagne en question.
Je suis en total désaccord :
- cela suppose en premier lieu que Hitler est e seul auteur de l'ordre d'arrêt ce qui n'est pas avéré par la documentation ( qui pointe en fait Rundstedt )
- vous faites une rationalisation qui voudrait que les décisions soient la conséquences de décisions prises très en amont oubliant au passage que le manque de connaissance militaire ( de Hitler ), les erreurs d'appréciations, celles des services de renseignements, les présupposés etc etc jouent dans une décision prise à un moment T
Pour en rajouter : l'idée que Hitler impose l'ordre d'arrêt est tout à fait dans la continuité des faits ultérieurs. D'autorité politique au départ, Il va de plus en plus se mêler de stratégie militaire au point de la prendre en main à la fin de la guerre. Cet ordre ne serait que l'un des prémices de ce phénomène, précédé, si l'on en croit Frieser, par d'autres manifestations, comme l'autre ordre d'arrêt donné quelques jours avant.
De plus, si l'on se place de son point de vue et toujours selon Frieser, l'armée allemande, si elle est sur le chemin de la victoire, est une sorte de foutoir où les exécutants sur le terrain, comme Rommel et Guderian, ne suivent pas les ordres qui leurs sont donnés par l'état-major et prennent l'initiative de foncer sans se préoccuper de leurs flancs ou de leurs arrières. Ce même état-major fait aussi preuve des faiblesses qui conduiront à l'échec de Barbarossa et à la défaite finale en 1945 : le manque total de vue stratégique. Pour lui, le succès des grandes offensives doit suffire à vaincre l'adversaire, sans qu'aucun but stratégique ne soit fixé.
Hitler montre qu'il prend conscience des limites de ses subordonnés et reste fidèle au devoir qu'il s'est donné: guider le peuple Allemand. En imposant une stratégie globale, non seulement politique mais également militaire, à des subordonnés pleins d'initiatives mais aux vues limitées, il est pleinement le "Führer".