Je pense que les débats peuvent et doivent se dérouler dans la sérénité. Prière donc de ne pas lancer de procès d'intention.
J'affirme et je démontre qu'entre 1933 et 1939, Staline, Roosevelt, Pie XII, Mussolini, Franco, Blum et beaucoup, beaucoup d'autres ont été roulés dans la farine
Je crois qu'il ne faut pas amalgamer tous les personnages cités, leurs motivations sont très différentes
Staline : il n'a pas besoin d'espace vital tout en voulant éviter un conflit avec Hitler qu'il exècre. Le traité d'août 1939 n'a pas d'autre but sinon qu'accessoirement on se partage la Pologne en catimini.
Roosevelt : Qu'à t'il à craindre d'Hitler ? Un conflit en europe ? Dans cette hypothèse, il lui fait déjà l'aval du congrès. On en est loin. Nous savons d'ailleurs qu'il a fallu attendre Pearl Harbor pour qu'il l'obtienne et 1943 pour que soit enfin annoncé "Germany First"... Roosevelt n'a jamais été roulé dans la farine, mais a observé un certain recul pendant longtemps et s'est tenu à un rôle d'observateur.
Mussolini ? je ne vois pas en quoi il aurait été roulé dans la farine, c'est même le contraire. Lors de ses différentes entrevues avec Hitler, il s'est plutôt érigé en modèle jusqu'en 1940, date à laquelle l'entrée de l'Italie dans le conflit fait comprendre à Hitler que Mussolini sera plutôt un poids mort qu'un allié. Lorsque l'on regarde les défaites enrégistrées par les Italiens sur TOUS les fronts, on se demande finalement qui a roulé qui. Dans ce cas, Hitler a manifestement été aveuglé par le faste "romain" voulu par Mussolini. doit on déduire qu'Hitler a roulé Mussolini dans la farine en ne le tenant pas informé de la percée de Sedan ou de Barbarossa ? Non, Hitler ne marche qu'avec Hitler, il s'allie occasionnellement selon son intérêt à des interlocuteurs qui y trouvent aussi leur compte.
PIE XII ? là, personne n'a roulé personne. Pour que le contraire se fut réalisé, aurait il fallu qu'Hitler ait souhaité avoir la mainmise sur le Vatican, je ne pense que cela ait été un jour dans ses projets. PIE XII eut vis à vis des juifs (voir rapport Gerstein) un certain recul coupable en détournant le regard pour ne pas voir ou savoir. Il valait mieux ne pas réagir à la Shoah, puisque les catholiques n'étaient pas concernés, ou proportionnellement moins. Là encore, la peur du communisme l'mporte et favorise les rapprochements sulfureux.
Franco ? hitler lui a envoyé des troupes en 1936, qui lui ont permis de vaincre les Républicains. De son côté, Hitler a pu se livrer à une répétition générale : échange de bons procédés. Du reste, Franco a souhaité rester neutre à partir de 1939.
Blum : il est comme la majorité des Français, prêt à n'importe quelle pirouette pour ne pas connaitre une nouvelle guerre en moins de 20 ans, prêt à fermer les yeux mais surtout pas à se battre. Je ne pense pas qu'Hitler ait eu une quelconque influence sur la baisse du budget militaire en France.
Hitler catégorise ses interlocuteurs en plusieurs groupes : les alliés du Reich, les opposants, les vaincus, ceux qui ne sont ni l'un ni l'autre mais dont l'apathie lui est profitable. Concernant Pétain (que tu oublies François dans ton inventaire) il s'est jeté tout seul dans la gueule du loup... Hitler s'attendait il à une collaboration aussi étroite et empressée ? s'attendait il à Drancy et à la cession des fichiers de la police (voir Historia actuellement en kiosque)... Non, il n'en espérait pas tant... Pétain a cru "preserver et restaurer le lustre de la France" en pactisant avec le diable.. Qui, lui n'avait rien à proposer en échange et ne souhaitait surtout rien proposer, sinon du vent.
Alors, Hitler est il le brillant manipulateur des foules que l'on décrit parfois ou bien un homme habile qui a su, le cas échéant, tirer parti d'interlocuteurs d'une faiblesse affligeante ? Camarade, fais ton choix
Pour ma part, je dirais qu'il était certes habile, mais que son action a été grandement favorisée par l'indigence de ses interlocuteurs, à l'exception de Churchill et à un degré moindre de Mac Kenzie King