Post Numéro: 3 de Petit_Pas 12 Mai 2009, 16:16
Salut,
j'aurai tendance à penser comme Audie car, d'une manière générale, les combattants de la Première guerre mondiale gardent plus qu'un mauvais souvenirs des gaz surtout quand ceux-ci, soumis à un vent contraire, leur revenaient en pleine gu**le. par ailleurs, l'utilisation des gaz ne pouvait se justifier que dans le cadre des tranchées où ce dernier pouvait s'accumuler dans les trous qui parsemaient le terrain et dans les tranchées justement. Sur une guerre de mouvement, les gaz sont non seulement inefficaces mais empêchent en général les belligérants de profiter du terrain, les masques à gaz ayant un effet des plus déplorables sur la vision et sur la respiration des fantassins...
D'après le grand père de mon cousin, qui a participé au Premier conflit, et qui n'était pas friand de confidences, il semble que les gaz étaient devenus plus une arme psychologique que réellement tactique. En effet, d'après lui, les hommes vivaient avec la peur des gaz chevillée au corps mais l'utilisation des gaz posait plus de problème que d'avantage :
1) des vents contraires pouvaient renvoyer les gaz aux expéditeurs
2) sur le no man's land les gaz commençaient par boucher toute visibilité avant de s'entasser dans les trous d'obus et assaillants et assaillis se retrouvaient à tirer au hasard car incapable de viser correctement à cause des fumées et du masque à gaz.
3) quand les gaz tombaient directement dans une tranchée, celle-ci devenait totalement inutilisable pour les deux camps le temps que les gaz s'en échappent. Pour les assaillis c'était l'alali et pour les assaillants, une charge pour rien.
3) le port du masque à gaz, outre qu'il diminuait dangeureusement le champ de vision, empêchaient aussi le porteur de respirer correctement : les charges et les cadences de tir en étaient diminuées sans parler du sentiment de désorientation, allant parfois jusqu'à la panique, qui frappait parfois certains soldats.
Le grand père se souvenait d'une jeune recrue qui, complètement désorientée parce que ne voyant presque rien avec son masque à gaz et ayant l'impression de suffoquer, a retiré celui-ci dans un geste de panique et a voulu fuir la tranchée. Heureusement pour lui, et grâce aux réactions des plus anciens qui l'ont ceinturé et lui ont remis de force son masque, il a échappé à une intoxication massive et surtout au peloton pour fuite face à l'ennemi...
Il faut croire qu'Hitler, et d'une façon plus générale les généraux des deux camps gardaient de trop mauvais souvenirs des gaz et surtout connaissaient trop bien les limites de leur emploi pour y avoir recours.