L’opération « Paula » (bombardement de la région parisienne le 3 juin 1940) par la lutfwaffe n’est pas une surprise pour les alliées (dû moins pour les Français). En effet, à la collaboration franco polonaise sur le décryptage d’Enigma, l’état major français est pleinement au courant de l’opération allemande.
Dès le 20 mai, le 5ième bureau français est au courant que l’opération Paula est une opération spéciale. Le 26 mai, le premier message faisant référence à l’opération Paula est décryptée. Le 28, l’équipe du capitaine Bertrand décrypte la liste des terrains français à bombarder. S’il n’est pas fait référence à l’opération Paula, cette liste désignés des objectifs qui sont, pour la plupart, parisiens et qui seront traités lors de l’opération du 3 juin. Le 29 mai, suite aux décryptages de plusieurs communications entre la KG 77 et le VIII Fliegerkorps, les Français savent clairement que l’opération Paula concerne Paris.
Mieux, les 30, 31 et 1ier juin permettent d’établir que l’opération Paula est une attaque d’envergure, l’un des axes de pénétrations est parfaite connue comme certains objectifs et certains unités devant participées à l’opération.
Cela laisse assez de temps aux alliés pour s’organiser et prévoir des moyens pour contrer l’opération allemande. Malheureusement, cela ne sera pas vraiment le cas.
Le général Vuillemin, commandant de l’armée de l’air française, sous estime l’importance de l’opération même si les français mettent en place l’opération Tapir et regroupent ainsi environ 250 chasseurs (sans dégarnir le front) pour s’opposer aux allemands. L’opération Tapir, sur le point de vue de la planification, est une très bonne réponse à l’opération Paula. Cependant les unités aériennes ne sont pas suffisantes et il y aura un manque flagrant au niveau de la coordination à l’échelon supérieur français.
Pour ma part, je considère que les alliés ont raté là une belle occasion de mettre à mal la lutfwaffe pour les raisons suivantes :
- dans le plan de défense français, il n’a jamais été envisagé d’effectuer des bombardements préventifs dans la nuit précédent l’opération Paula ou mieux, pendant le décollage des unités allemandes voir après le décollage des avions allemands (rendant ainsi les terrains impraticables au retour des avions)
- l’absence de la RAF pour répondre à l’offensive allemande est, pour moi, une totale incompréhension dans le sens où l’équipe « cassant » Enigma comprend le capitaine Kenneth McFarlan, officier britannique qui aura probablement transmis l’information à Londres. Cela est d’autant plus surprenant que cela aurait très certainement permis de réduire la puissance de luftwaffe avant la Bataille d’Angleterre (voir n’aurait pas permis d’envisager cette possibilité d’action pour les Allemands) à moindre coût.
- La non utilisation de la connaissance de cette opération de la part des Français pour soutenir et appuyer davantage leurs demandes (et la demande des généraux britanniques en France) de renfort en chasseurs auprès de la Grande Bretagne