MOSCA a écrit:carlo a écrit:Je pense que Seelowe avait pour seul but d'appuyer la "détermination" allemande, mais même en cas d'écroulement de la défense aérienne anglaise (à vrai dire moyennement probable), elle aurait été irréalisable.
Pourtant quand on considère la dite 3e phase de la bataille d'Angleterre du 24/08 au 6/09/40 le Fighter Command est vraiment en crise avec 286 chasseurs abattus et 171 gravement endommagés. Pire 103 pilotes sont morts et 128 grièvement bléssés. A ce rythme, Dowding et ses boys n'auraient pas pu tenir bien longtemps*.
*F. Blédarida La bataille d'angleterre.
Or le changement de stratégie allemand avec les bombardements sur Londres va permettre au fighter command de reprendre son souffle. Devant l'échec de la Luft, Seelowe est ajourné.
Mais en cas de réussite?
MOSCA
Pour 544 pilotes perdus, le Fighter Command a mit 2500 Allemands au tapis. Les Allemands changent de stratégie pour la bonne raison qu'il n'ont pas une véritable stratégie militaire, ils n'ont pas les moyens de détruire le potentiel militaire et industriel de l'Angleterre avec leur aviation, le Heinkel 111 n'est pas exactement un bombardier lourd! Et l'Allemagne au rythme imposé par le Fighter Command, combien de temps aurait-elle pu tenir sans remettre Barbarossa aux calendes grecques?
Et Seelowe, il faut rester sérieux, les Allemands comptaient vraiment débarquer en Angleterre avec des péniches réquisitionnés (péniches sans moteur pour la plupart)? Les bombardements britanniques, qui se sont poursuivit pendant toute la bataille d'Angleterre (au prix de pertes plutôt lourdes), avaient déjà mit à mal cette pathétique armada.
Non, Hitler comptait sur une paix négocié avec l'Angleterre, l'action de la Luftwaffe était surtout là pour donner le change, c'est-à-dire permettre aux éléments capitulards de prendre le dessus dans l'opinion et aux Communes. Même l'ambassadeur US Joseph Kennedy était prêt à témoigner du désastre inévitable. Hitler a montré une remarquable habileté pour préparer les opinions occidentales, et surtout les meneurs d'opinion, à ses projets politiques. La bataille d'Angleterre est un de ces premiers échecs de ce point de vue. Cependant je ne dirais pas, comme Tietie, que son erreur d'appréciation était grossière, je pense qu'il pouvait légitimement croire ses relais assez puissants.