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Albert Speer

Cette rubrique renferme tout ce qui concerne le front ouest du conflit, y compris la bataille des Ardennes ainsi que les sujets communs à tous les fronts tels, les enfants et les femmes dans la guerre, les services secrets, espionnage...
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speer et le NSDAP

Nouveau message Post Numéro: 11  Nouveau message de orpo57  Nouveau message 18 Juil 2007, 20:55

De 1934 à 1942, son rôle se résume à des travaux d'architecture, dans l'intimité d'Adolf Hitler. Il n'a eu aucun rôle politique connu dans la conquête du pouvoir par les nazis. Il ne s'est par ailleurs jamais prétendu politisé.

Si Speer n'a pas été un dirigeant politique de premier plan, pour autant son implication dans le parti était effective comme en témoigne son cv "politique" :
01.01.1931 adhère au NSDAP numéro 474 481 + SA
1931 rejoint le NSKK comme chef de la section NSKK de Berlin Wansee
1932 quitte la SA
27.11.1933 - 01.1941 Chef du service 7 "Dignité et beauté du Travail" (Leiter Amt "Schönheit der Arbeit") au sein de l'organisation de loisirs "Kraft durch Freud" du Front du Travail (DAF)
26.01.1934 Chef du Reichsbetriebsgruppe "Kunst und Gewerbe" der DAF
1934 - 01.1941 beauftragter für Bauwesen (Constructions) du NSDAP au sein de l'Etat Major de Hess
1937 promu Oberbefehlsleiter au sein du NSDAP (un des plus haut grade au sein de la Direction Nationale du NSDAP)
30.01.1937 Inspecteur Général pour la reconstruction de la capitale du Reich avec rang de secrétaire d'Etat
Leiter du NSKK Transportgruppe "Speer"
1942 - 1945 Chef du service "technische Wissenschaft" du Front du Travail
et Directeur de la Direction Centrale pour la Technique du NSDAP et administrateur de la ligue technique du NSDAP
En 1942, Himmler lui a attribué le numéro 46 104 au sein de la SS comme SS mann.
(Speer a écrit qu'il avait refusé le grade de SS Oberstgruppenführer)

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Nouveau message Post Numéro: 12  Nouveau message de orpo57  Nouveau message 18 Juil 2007, 21:33

Himmler a évoqué à 5 reprises la liquidation de tous les juifs
- Discours de Posen du 14 octobre 1943 devant les généraux SS
- Discours de Posen du 16 octobre 1943 devant les Gauleiters et Reichsleiters
puis en 1944 3 discours devant des généraux allemands :
- Discours de Posen du 28 janvier 1944
- Discours de mai 1944
- Discours de fin juin 1944 à Sonthofen
Compte tenu du nombre important de participants à ces meetings, il est difficile de croire que les propos de Himmler n'ont pas été commenté dans les cercles du pouvoir surtout dans son secteur d'activité qui le mettait en relation avec la SS notamment pour les questions de main d'oeuvre et de production industrielle.

pas d'implication directe dans la politique d'extermination mais une connaissance certaine qu'il ne pouvait que nier pour ne pas être taxé de "complice de l'holocauste" propre à ruiner toute l'image qu'il s'est construite après guerre.
Dans ses écrits, notamment "l'empire SS" il se complait dans le double rôle d'historien relatant des faits "découverts" aux Bundesarchiv et d'acteur dans la conduite de la politique de l'armement à décrire la politique économique de la SS.
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Nouveau message Post Numéro: 13  Nouveau message de Nicolas Bernard  Nouveau message 22 Juil 2007, 22:35

clayroger a écrit:J'ai l'impression (forte) que dans ce fil, il existe un présupposé non-dit de la forme suivante :
"On pense généralement que Speer était un chic type, naïf, arrivé dans le troisième reich par hasard, mais en fait c'était un nazi qui savait tout du régime".

A cela, je répondrai que dans la communauté des historiens de la seconde guerre mondiale, absolument personne ne croit au personnage fallot de cette légende éventuelle.


Détrompez-vous. Cette légende s'est retrouvée moult fois dans des travaux de valeur - prenez Le procès de Nuremberg, de feu Me Jean-Marc Varaut (Hachette-Pluriel, 1993) - ou des oeuvres de vulgarisation (notamment le très bon téléfilm consacré audit procès, incluant Alec Baldwin dans le rôle du Procureur Jackson).

Speer a créé lui-même cette légende. Dès avant la fin de la guerre, il s'oppose à l'intention (il est vrai davantage affichée que réelle) de Hitler de réduire l'Allemagne en cendres. Au procès de Nuremberg, il assume ses fautes - mais nie avoir su quoi que ce soit s'agissant de la "Solution finale" - et rappelle à son actif une nébuleuse tentative d'assassinat du Führer par gazage du Bunker berlinois en 1945. Condamné pour vingt ans à Spandau, il poursuit cette entreprise de repentir. Libéré, il se consacre à la rédaction de ses (passionnants) Mémoires, parus chez Fayard sous le titre Au Coeur du IIIe Reich, dans lesquels il détaille le fonctionnement interne de l'empire nazi tout en accentuant sa torture morale. L'homme, indéniablement, plaît : ce n'est pas une brute comme les S.A., ni un assassin froid comme les S.S., mais un intellectuel qui n'a pratiquement pas dénié sa responsabilité.

Speer a toutefois admis avoir "accepté tacitement" (Billigung) l'extermination, dans une déposition sous serment faite en 1977 dans le cadre d'un procès intenté à des éditeurs négationnistes. C'était reconnaître "savoir", mais pas "avoir participé" (voir Gitta Sereny, Albert Speer, op. cit., p. 710-711).



Speer a été un nazi convaincu dans toutes ses composantes, doublé d'un ambitieux, très proche du Führer. Cette proximité ne signifie pas qu'il ait pu être au courant de tout, cela dit. De nombreux exemples sont là pour contredire cette hypothèse.


Tout dépend ce que vous entendez pas "au courant de tout". Si le "tout" inclut la "Solution finale", Speer savait - il l'a lui-même reconnu.



La question est de savoir quelle était l'étendue de son savoir.
Vous prétendez qu'elle était totale, mais vous n'avez pas de preuve. Vous supposez que par sa présence à une conférence, il ait été mis au courant de l'extermination des Juifs.


J'ai dégoté un article de presse qui semble apporter une preuve (par aveu du suspect) de sa présence à Posen au cours du discours de Himmler en date du 6 octobre 1943. Speer l'aurait révélé dans une lettre à Hélène Jeanty Raven, veuve d'un Résistant exécuté par les Allemands et avec qui il entretenait une correspondance récemment divulguée, en date du 23 décembre 1971.

A mon avis, il a participé à cette conférence. Tout milite en faveur de cette thèse, et rien ne prouve efficacement le contraire.



Pour ma part, je n'en sais rien, mais on peut supposer que dans les grandes lignes, Speer a été au courant d'un grand nombre de secrets du régime, et pourquoi pas de la Shoah.
Qu'il l'ait nié après-coup m'apparaît tout à fait logique d'ailleurs.

Mais il est par contre certain qu'il n'en n'a pas été un acteur.


Acteur direct, sans doute pas, mais Speer a, à sa manière, contribué à la persécution antisémite. Il a exproprié les Juifs de Berlin pour ses travaux de rénovation urbaine - mais il est vrai qu'il ne s'agissait que d'expulsions... Par ailleurs, des documents mis à jour en 2005 par l'historienne allemande Suzanne Willems ont établi que Speer s'était intéressé à l'agrandissement du complexe concentrationnaire d'Auschwitz-Birkenau - toutefois, cet agrandissement ne touchait pas directement les chambres à gaz (dont les crématoires étaient conçus par la firme Topf und Sohne), et semble s'être limité aux modalités d'enfermement des détenus "ordinaires".

Speer n'avait guère besoin d'être au courant des "détails". Hitler pratiquait l'information différenciée : ne savaient que ceux qui devaient savoir au nom de l'efficacité du génocide, et ce degré de connaissances était éminemment variable, le mieux, pour le dictateur nazi, étant de susciter les initiatives personnelles pour camoufler ses propres responsabilités.



Que veut-on prouver exactement ?


"On" fait de l'Histoire, c'est tout.
« Choisir la victime, préparer soigneusement le coup, assouvir une vengeance implacable, puis aller dormir… Il n'y a rien de plus doux au monde » (Staline).

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Nouveau message Post Numéro: 14  Nouveau message de cgiguere  Nouveau message 18 Sep 2007, 00:25

À la lumière de la lecture de la biographie de Joachim Fest sur Speer, je crois, sans trop me tromper, que Speer était au courant de l’extermination des juifs mais qu’il préférait l’ignorer, refouler cet aspect criminel du régime qu’il contribuait à maintenir en sa qualité de ministre de l’Armement. La question est de savoir pourquoi il a continué à mettre tant d’énergie pour maintenir à flots la machine de guerre allemande et ainsi prolonger la guerre, et par conséquent les exterminations de masse ? Certains experts affirment que sans Speer la guerre aurait été écourtée d’un an.

L’obstruction constante de Speer pour contrecarrer la politique de la terre brûlée d’Hitler paraît bien peu de chose comparativement aux conséquences qu’aurait eu sa démission, au moment d’apprendre ce que les hauts dirigeants nazis réservaient aux juifs, pour stopper Hitler dans sa folie; et mieux encore que son hypothétique « tentative d’assassinat » sur Hitler qui n’a jamais dépassé l’étape de l’ébauche. Pourquoi alors a-t-il continué ? La réponse se trouve dans l’attachement profond et réciproque qu’il avait pour Hitler, c’est ce lien, presque amoureux, qui l’empêcha de se détacher de ce régime criminel.


 

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Nouveau message Post Numéro: 15  Nouveau message de Audie Murphy  Nouveau message 18 Sep 2007, 01:29

Je ne tiens pas à me faire l'avocat de Speer, mais même s'il savait pour le génocide, il ne pouvait faire autrement qu'être contre puisqu'en sa qualité de ministre de l'armement, il voyait fondre une quantité inestimable de son potentiel de main d'oeuvre. Même en le disant ouvertement à Hitler (ce qu'il a peut-être fait) et connaissant très bien la personnalité du Führer, aurait-il pu changer quoi que ce soit ?

Je rejoins un peu clayroger en pensant que tous ont nié être au courant parce qu'ils savaient très bien qu'on ne leur pardonnerait jamais. Alors, aucune surprise à sa tentative de disculpation.


 

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