Post Numéro: 60 de Nicolas Bernard 23 Juil 2007, 01:09
Toujours est-il que je constate, non sans perplexité, que vous - de même que BRH - fournissez des éléments de nature à étayer la thèse d'un Hitler qui, à l'issue de l'hypothétique "paix sur les plages" de mai-juin 1940, n'a strictement plus rien à craindre de la France et de l'Angleterre.
Dekonniere Ich ? Pas vraiment. L'armée française perd son matériel, et je vois mal le dictateur nazi se priver d'un désarmement forcé inspiré de Versailles - même atténué. L'Angleterre démobilise et n'a plus d'armée de terre. Sa marine n'a d'autre utilité que la défense de la métropole. Son aviation n'est pas réputée comme faisant le poids à la
Luftwaffe - rappelez-vous que l'opinion publique vit à l'époque dans la hantise des raids aériens incluant gaz toxiques et destructions de masse (voir le lumineux essai historique de Ian Patterson,
Guernica ou la guerre totale, Hélène d'Ormesson, 2007).
Bref, ni Paris ni Londres,
a fortiori en présence d'un gouvernement maréchaliste au pire, munichoix au mieux, en ce qui concerne le premier, et d'un gouvernement isolationniste en ce qui concerne le second, n'ont de quoi rendre gorge au
Reich.
En d'autres termes, rien n'interdit l'invasion de l'URSS, telle qu'elle est revendiquée depuis
Mein Kampf (qui n'est jamais, quoi qu'en dise François Delpla, que l'exposé
minimal de son programme politique auquel il ne cessera jamais de se tenir). Et, à la faveur de cette "barbarie autorisée" - pour reprendre la pertinente formule de Ian Kershaw - rien ne l'empêchera d'en finir avec les Juifs.
Ne l'avait-il pas prédit, d'une manière ou d'une autre ?
Les Etats-Unis, peut-être ? Mort de rire. L'Angleterre restant neutre, ils n'ont aucunement la possibilité d'envoyer une armée libérer l'Europe. A supposer qu'ils en aient le désir, et dans la réalité, leur entrée en guerre ne sera subordonnée qu'à une agression en bonne et due forme de leur flotte de guerre, un dimanche, et par surprise, ce alors que le
Reich a déjà eu largement le temps de conquérir l'Europe et que le Japon n'a cessé de violer tous les traités et les principes les plus élémentaires d'humanité depuis 1931.
« Choisir la victime, préparer soigneusement le coup, assouvir une vengeance implacable, puis aller dormir… Il n'y a rien de plus doux au monde » (Staline).