Deux extraits issus d'un hommage à Joséphine Baker.
http://mapage.noos.fr/shv2/hommage-baker.htm
Puis vient la guerre de 1939. Elle a plus de quatre mille filleuls de guerre. Chaque soir elle assure à la gare du Nord, à ses frais, la gestion d'un centre d'accueil pour les réfugiés. "A l'aube elle regagne au Vésinet sa maison lointaine. Avant de se coucher, elle s'astreint encore à une longue prière. Elle dort quelques heures et, dès qu'elle a pris son bain, elle s'assoit à une table dans sa chambre; elle écrit à ses soldats.". Puis elle s'occupe de la préparation des colis qu'elle leur destine.
Joséphine s'engage alors dans l'aviation.[3] D'abord infirmière de la Croix-Rouge, elle passe en 1940 au Maroc où elle rendit d'inappréciables services à l'armée française ce qui lui valut la Légion d'Honneur et la Croix de Guerre avec palmes. Pendant ce temps, sa villa du Vésinet est occupée par les Allemands. Dans ses mémoires elle indique qu'elle la retrouva "sabotée" et ajoute "les Américains, les Français qui l'occupèrent ensuite n'ont pas beaucoup arrangé les dégâts..."
Dès son retour avec les armées alliées en 1944 elle court vers son cher Vésinet qui, Dieu merci, n'a pas eu trop à souffrir de la guerre si on le compare à d'autres communes de la banlieue de Paris.
Le 8 mai 1945, c'est la paix. Le 14 juillet suivant, le Général de Gaulle préside aux Champs-Elysées un magnifique défilé des troupes françaises et alliées. A cette occasion de nombreux chefs d'Etats ont été invités. Le Sultan du Maroc, Mohamed V est venu et Joséphine Baker organise en son honneur une somptueuse fête, la dernière, dans sa villa du Vésinet.
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[3] Après avoir chanté en 1931 ses deux amours, son pays et Paris, elle est devenue française en 1937 en épousant Jean Lion, un industriel juif. Quelques années plus tard, la guerre éclate. Elle entre alors en Résistance, un pan de son histoire méconnu, relaté dans
le livre de Charles Onana, Joséphine Baker contre Hitler, qui vient de paraître. On y découvre une ardente patriote, prête à donner sa vie pour la France. Gaulliste de la première heure, l’artiste sert de couverture au capitaine Jacques Abtey, chef du contre-espionnage militaire. Elle transmet des renseignements écrits à l’encre sympathique sur ses partitions et épingle des documents dans son soutien-gorge. Elle refuse de chanter à Paris tant que les Allemands y sont et, entre 1939 et 1940, elle effectue plusieurs tournées sur la ligne Maginot et le long de la frontière nord-est pour motiver les soldats. Titulaire d’un brevet de pilote, elle rejoint, pour masquer son engagement dans le contre-espionnage, les Infirmières pilotes secouristes de l’air (Ipsa), une section de la Croix-Rouge française.
En 1941, elle part pour Alger avec Abtey et sera très active en Afrique du Nord, notamment au Maroc. Elle organise des galas bénévoles ou reverse l’intégralité de ses cachets à l’armée française. "Elle vit, en dehors des galas, une vraie vie de soldat, avec ses risques et ses contraintes. À Mostaganem comme dans le désert libyen, Joséphine mange du corned-beef et partage la popote avec le capitaine Jacques Abtey et ses hommes. Seule femme parmi les soldats, elle prend les mêmes risques qu’eux et n’est aucunement traitée comme une star", écrit Charles Onana. Qui note "sa propre discrétion et sa modestie sur ce volet de son histoire", qu’elle aura de la peine à faire reconnaître à sa juste valeur. Car si elle reçoit la Médaille de la Résistance à la fin de la guerre, la Légion d’honneur ne lui sera attribuée qu’en 1957.