"Josette"
« Le 16 juin 1944, deux autres parachutages se produisaient, l’un à Pléchâtel, fut assuré par Josette, ma femme de liaison, avec les moyens rudimentaires du feu de joie et des quatre lampes-Code. Réussite parfaite, due en grande partie à l’aide apportée par les paysans du voisinage. Le message était : « Les enfants aux yeux bleus pleurent ». L’autre à la Guerche, devait être assuré par le lieutenant Bernard Salmon, qui se fit tuer le 14 juillet à Vern-sur-Seiche, avec ses compagnons Henri Guinchard, Alfred Lavanant et Rémy Lelard. Le Capitaine Pineau fut seul au Rendez-vous et fit marcher seul l’Euréka et l’Exphone qu’il avait apportés. Le message pour ce parachutage avait été : « Les enfants font des courses ».
Le 25 juillet " Josette ", l'agent de liaison de Louis Pétri, remet à Julien Derenne, une lettre de Pétri :
"... J'ai reçu de Londres deux groupes de parachutistes anglais et français qui viennent en mission en Ille-et-Vilaine. Ils sont envoyés directement par le Général Kœnig. En ce moment, j'établis les relais pour les faire parvenir sur. les lieux de mission car ils ne voyagent que de nuit. Débrouille-toi avec ton cousin pour les héberger entre Ambrières et Goron. Ensuite ils fileront sur Fougerolles... "
En raison des arrestations à Fougerolles le 28 juillet, l'itinéraire est modifié. Les deux équipes Jedburgh comprenant chacune un Français, un Anglais, un Américain, installent leur Q.G. chez le curé de Saint-Christophe-de-Valains le 1er août. Le Commandant Jean-Claude, par l'intemtédiaire de Louis Petri établit le contact avec les chefs de la Résistance, tandis que le capitaine Dhomas assure la liaison avec le Q.G. de la 6e Division blindée américaine. Il est décidé que les groupes de résistance assureront la protection des routes pendant l'avance de la Division blindée.
Cette tâche fut effectuée par les Résistants de Louvigné-du-Désert, Montours, Antrain, Vieux Vy sur Couesnon, Bazouges-la-Pérouse, Bonnemains, Combourg, Saint-Pierre-de-Plesguen, Saint-Domineuc et Tinténiac. Ils firent 1.400 prisonniers et détruisirent plus de 100 véhicules.
- Comment fonctionnait l’Exphone ?
- Comme un petit téléphone portatif, avec une petite antenne et des piles autour de la ceinture. Les interlocuteurs s’appelaient par leur nom-Code. C’est ainsi que le Capitaine Pineau devait dire : « Allo ! Cody ! Allo ! Cody ! ici Buffalo » jusqu’à ce que le pilote réponde : « Allo ! Buffalo ! Ici, Cody ».
- Très romanesque !
- N’est-ce pas ? …
« Enfin sous le signe : « La banque est fermée », nous recevions à Fougerolles-du-Plessis deux autres parachutages, et l’un de trois et l’autre qui devait être de quatre et ne fut que de trois. Quelques jours plus tard, le 16, l’avion manquant nous fut annoncé par le long message : « La quatrième voiture a été en panne : Si possible recevoir nos amis. Nous irons ce soir au rendez vous, si possible prévenir. La banque est fermée »
« Et ce fut la Capitaine Eric, Anglais, envoyé par l’Etat-Major Allié, que je mis aussitôt en liaison avec le responsable des F.T.P. de la Manche. Le Capitaine installa son Q.G. à la Mancellière, prés de Brécey. Les liaisons entre lui et le Commandant Michel, le Calvados et moi furent assurées par le Père Charles, responsable Départemental, secondé par Julien Lamanilève.