Post Numéro: 2597 de Loïc Charpentier 27 Oct 2016, 14:39
Bonjour,
Alain a la même approche que votre serviteur. Nous n'avons pas la prétention d'affirmer que cette halte était, exclusivement, technique, mais, à mon humble avis et c'est, probablement, celui d'Alain, l'aspect politique du Haltbefehl n'a été que la conséquence de l'impératif technique.
Il n'y avait aucune raison particulière qui nécessitait "d'épargner" les troupes britanniques en train d'évacuer le sol français. Militairement parlant, c'était même le contraire. En gros... Bon, maintenant, que nous venons d'interrompre votre jolie noria et avons capturé le gros de votre BEF, si nous nous mettions autour d'une table, pour discuter de l'avenir ?. L'échec de l'Opération Dynamo aurait, incontestablement, eu des répercussions très importantes, tant dans la population britannique, que dans l' état d'esprit de ses dirigeants et donc avantager Dodolf.
Sauf que, techniquement, l'avancée allemande exigeait une pause (ravitaillement, réparations, réorganisation, etc.).
Que cette décision "nécessaire", résultante de la situation, ait été exploitée, politiquement, pour en faire, en quelque sorte, une "main tendue", est une toute autre chose.
Rundstedt, l'OKH , l'OKW avaient, tous, la même mission, exécuter, au mieux, les ordres ; donc, tout le monde courait dans le même sens, quitte à tirer sur la ficelle...étirement excessif des lignes de ravitaillement, limite largement dépassée des heures d'utilisation des blindés, des camions, etc., sans effectuer les entretiens périodiques indispensables, fatigue des fantassins, des bourrins.
Dans une telle situation, il suffit d'un oiseau de mauvais augure, qui se pointe, avec une tronche longue de six pieds (parce qu'il sait bien qu'il ne va pas déclencher l'euphorie et met en péril son avenir) et, sous le bras, un dossier indiscutable signifiant que la ficelle est sur le point de craquer... Dans les conditions actuelles, nous sommes incapables d'assurer le moindre ravitaillement, quelques heures de plus et nous allons voir nos jolis Panzerounets tomber en rade, en cascade, notre infanterie est éreintée et nos bourrins épuisés, etc.
Là, un officier général un peu sensé - ils étaient loin d'être, tous, des imbéciles- est contraint d'accepter les faits ; en plus, il s'en doute, déjà, car il dispose, lui-même, des rapports qui les confirment, mais ne peut en prendre l'initiative, c'est le cas de Rundstedt, par exemple.
Quand on a été militaire et responsable d'une unité (quelque soit sa taille), ce sont des éléments prioritaires et essentiels. Un pioupiou sans munitions ou un char sans carburant ne sert plus à grand-chose.