@ ulysse57
Bonsoir David,
Je réponds au désir que tu as exprimé ce jour même en début d'après-midi.
Non pas seulement avec la seule volonté de t'être agréable, mais plutôt parce que je fais le constat que tu te décides enfin à tenir compte des détails de la situation sur le terrain.
Ta réponse à ceci :
François Delpla a écrit:Mais surtout, on déplace obstinément la question de la fermeture de la poche, seule urgence dans une logique militaire (et il reste à parcourir en territoire ennemi, une fois l'Aa franchi, trente kilomètres sans la moindre organisation défensive), vers celle de la prise de Dunkerque (pas plus urgente que celles de Boulogne ou de Calais, pour lesquelles la Wehrmacht prend sagement son temps).
Par cela :
ulysse57 a écrit:Ok. Pour rendre hermetique cette poche , il aurait effectivement fallut prendre le contrôle des plages. Mais pour cela il faut passer de jolis morceaux dont Gravelines. Je ne répéterai pas les pertes subies par les Kampfgruppen envoyés par Guderian pour tenter d'emporter la ville , elles sont facilement retrouvables sur le forum. Ce qui tends à prouver que la tâche n'etait pas si facile qu'on pourrait le penser. de même dans le secteur Watten-Hazebrouck.
Démontre bien que tu as bien ciblé la situation.
Ta proposition de faire un voyage dans le temps, hormis le fait que tu t'accroches toujours à cette idée du HbF, est des plus intéressantes à débattre.
Nous y reviendrons très en détail et dans l'immédiat je réponds à ta question suivante :
ulysse57 a écrit:Si la poche pouvait être hermétiquement fermée le 24/05 en prenant Gravelines puis Dunkerque , pourquoi la poussée lors de la reprise des combat est elle plus au Sud ( sur Watten-Hazebrouck )?
Bien que j'ai expliqué souvent cela et encore hier soir à Alain, j'y reviens.
Après l'échec de Gravelines et les pertes sérieuses en chars et les tentatives successives de traversée de l'Aa dans la journée du 24 mai, la décision des Allemands s'est portée sur le choix de l'infanterie pour résoudre la question du franchissement et d'établir des têtes de pont sur la rive Est de l'Aa.
Le travail a été l'oeuvre des régiments "Gros Deutschland" et "Adolf Hitler" appuyés par l'artillerie
En outre si côté terrain, la progression des chars vers Dunkerque pouvait se faire le long de la côte (non sans encourir les pires risques), il n'en était pas de même dans la zone plus au sud jusqu'à Watten.
La raison en est que dans cette zone à l'Est de l'Aa, le terrain est poldérisé et nullement propice à la progression des chars. Encore eut-il fallu qu'ils atteignent l'autre rive...
Notre ami "dynamo" nous a fait un exposé très détaillé sur la configuration du terrain dans cette zone là.
J'ai écrit que l'activité des chars a été réduite pendant la journée du 25...
Ceci s'explique par deux raisons :
1 / Le travail d'encerclement de nos unités, effectué par l'ennemi sur la rive Est, n'était pas terminé...
Watten a été pris par l'ennemi dans la soirée du 25. Puis repris partiellement par une contre-attaque française à l'aube du 26, puis investi entièrement par l'ennemi dans la soirée du 26.
Ce nettoyage, très meurtrier des deux côtés, a permis de dégager un couloir de passage des chars, enchaînant à partir d'un axe Watten, Saint-Momelin, Saint-Omer, Aire-sur-la-Lys, leur progression vers le Nord-Est
2 / Nous étions le 25 et Calais n'était pas tombé (la chute de Calais se situe le 26, grâce à l'appui de la Luftwaffe).
Donc le 25, Guderian ne disposait pas de la totalité de ses effectifs pour mener à bien la poursuite des combats.
Voilà donc quelques éléments sur lesquels on peut revenir avec plus de détails...
Pour les autres questions, bien entendu, nous les aborderons.
Je te propose de faire un premier point à partir de là et de s'inspirer de ce "principal" pour échanger éventuellement quelques commentaires.
Cordialement,
Roger