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Souvenirs difficiles à partager ?

La ww2 a laissé des situations conflictuelles dès mai 1945, elle a également entraîné des conséquences sur des pays (modifications des frontières) et sur les populations, enfin, la technologie mobilisée au service des belligérants a permis après guerre la mise en place d'applications diverses.
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Souvenirs difficiles à partager ?

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de Michel 44  Nouveau message 09 Nov 2016, 09:14

Bonjour,

Lors de discussions avec des personnes ayant connu le guerre, j'ai remarqué que beaucoup d'entre elles n'en parlent quasiment jamais ou alors avec difficulté, voir douleur.

Ces souvenirs sont-ils si difficiles à déterrer ?

Michel


 

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Re: Souvenirs difficiles à partager ?

Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de Prosper Vandenbroucke  Nouveau message 09 Nov 2016, 11:16

+1 avec Michel. Ce n'est pas toujours facile d'obtenir des récits. Un passé trop douloureux, mais bien compréhensible, pour certains sans doute.
D'autres par contre, dissertent volontiers au sujet de leur vécu pendant cette période !!!!!
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Re: Souvenirs difficiles à partager ?

Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de JARDIN DAVID  Nouveau message 09 Nov 2016, 11:30

Et il y a ceux quin'ont rien fait ou si peu, mais qui racontent tout !
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Re: Souvenirs difficiles à partager ?

Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de Dog Red  Nouveau message 09 Nov 2016, 12:32

La douleur joue pour beaucoup. L'évocation n'est pas anodine et amène qui plus est son lot de questions que l'on ne désire pas forcément entendre où auxquelles on ne souhaite pas répondre.

Un argument qui revient régulièrement dans la bouche de vétérans : à quoi bon raconter et à qui raconter, on ne me croira pas ; plus encore on ne me comprendra pas.

Ces 20 dernières années... les langues se sont souvent plus facilement déliées. Le sentiment d'être "les derniers". La volonté de raconter avant qu'il ne soit trop tard. Et encore... les derniers témoignages sont souvent ceux de "spectateurs", qui ont subi la guerre car trop jeunes pour y participer de manière active.
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Re: Souvenirs difficiles à partager ?

Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de Alfred  Nouveau message 09 Nov 2016, 12:47

Avec difficulté,oui,de peur de ne pas être compris par ceux qui n'ont pas éprouvé ces expériences,ces traumatismes.......Mon oncle maternel ne m'a parlé de ses combats de fusilier-marin sur l'Yser et à Dixmude en 1914 qu'à mon retour d'Algérie......On n'en parle qu'avec ceux qui ont aussi risqué leurs tripes sur le terrain....Autrement,j'écoutais les discussions de mon père et mes cousins sur la campagne de 1940 et les combats de la libération pour lesquels bien qu'enfant,j'avais été présent......Comme pour moi c'était la vie très ordinaire,certaines personnes par la suite ont pu reprocher mon manque de sensibilité,ma froideur, mon détachement.......mais comme mon père m'avait appris: "la peur n'a jamais empêché le danger"d'ailleurs quand le danger surgit,a-t-on le temps d''avoir peur,d'éprouver un sentiment ? Autant qu'il m'en souvienne ,quand à 5 ans ;on voit les huit mitrailleuses de 0.50 d'un Thunderbolt tirer dans votre direction au ras des toits de maisons de plein pied,moteur à pleine puissance dans un bruit infernal, les douilles dégoulinant des ailes,vous arrosant le terrain autour de vous....on ne fait que réagir,on se plaque instinctivement au sol,le nez dans boue et ça vous sauve la vie.......

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Re: Souvenirs difficiles à partager ?

Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de Dog Red  Nouveau message 09 Nov 2016, 12:50

Alfred a écrit:Autant qu'il m'en souvienne ,quand à 5 ans ;on voit les huit mitrailleuses de 0.50 d'un Thunderbolt tirer dans votre direction au ras des toits de maisons de plein pied,moteur à pleine puissance dans un bruit infernal, les douilles dégoulinant des ailes,vous arrosant le terrain autour de vous....on ne fait que réagir,on se plaque instinctivement au sol,le nez dans boue et ça vous sauve la vie.......


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Re: Souvenirs difficiles à partager ?

Nouveau message Post Numéro: 7  Nouveau message de Michel 44  Nouveau message 09 Nov 2016, 13:27

Il est vrai qu'à cet âge là, on peut espérer mieux... :(


 

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Re: Souvenirs difficiles à partager ?

Nouveau message Post Numéro: 8  Nouveau message de Loïc Charpentier  Nouveau message 09 Nov 2016, 14:55

Quand j'étais entré dans la Royale, une bonne partie des cadres (officiers, officiers-mariniers), en service, s'était cogné la Seconde Guerre Mondiale, l'Indochine, Suez, l'Algérie, Bizerte. Les rares "confidences" qu'on obtenait - en général, au bar - se limitaient à d'aimables gaudrioles, destinées à faire rire le groupe.
J'ai, aussi, connu de nombreux Alsaciens qui avaient servi dans la Wehrmacht, y compris la Waffen-SS,... même motif, même punition, que de l'anecdote amusante. Exemple, un vieil ami, depuis lors, décédé, me racontant, en se marrant comme une baleine, ses souvenirs de la Bataille de Normandie...
la "courante" consécutive à l’absorption intensive de pommes à cidre, dans les caves des fermes abandonnées, seul refuge possible, face aux bombardements (navals & aériens), où il passait le plus clair de son temps, à jouer aux cartes avec ses camarades, en attendant que çà se calme;
la distribution de Croix de Fer à la volée, l'officier ne descendant, même, pas, de sa Kubelwagen, pour refiler, vite fait, le lot de médailles et de certificats au premier gusse, qui avait le bonheur de se trouver à côté des traces de freinage du véhicule, avant de foncer, lui-aussi, se mettre à l'abri;
l'officier fayot et inexpérimenté, parachuté depuis un service pépère, en Allemagne, directement, sur la ligne de front, qui avait exigé de monter une patrouille, en les traitant de trouillards, en les menaçant du falot, pour aller reconnaitre les lignes alliées - Cà, Herr Obersturmführer, c'est une grosse connerie, croyez-nous! -.... Comme c'était demandé "gentiment", tout le monde se harnache et part en "promenade"...arrivés dans la "zone chaude", ils préviennent, aimablement, l'impétueux, qu'il serait plus sage de ne pas s'approcher plus... nouvelles menaces et qualificatifs peu valorisants (ils avaient, déjà, eu droit à leur Croix de Fer, alors que la vareuse de "Obsturm", elle, était, désespérément, vierge de toute décoration)... et, pour montrer l'exemple, l'impétueux attaque le terrain dangereux en rampant... il fait dix-quinze mètres et,...Crac !... une Vickers, bien connue pour la redoutable précision de son propriétaire, lui trace une superbe ligne de pointillés depuis la bordure arrière de son casque jusqu'au trou du cul... Fin de la mission, retour de la patrouille riant sous cape, avec l'Obsturm essayant de tenir son froc et sa vareuse, joliment découpés par la rafale, plus une blessure sans trop de gravité dans le gras de la fesse interne... Ils ne l'ont plus jamais revu! :D

Généralement, la plupart des souvenirs oraux des anciens combattants sont du même acabit ; les vraies misères de la guerre sont difficilement racontables aux non-initiés

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Re: Souvenirs difficiles à partager ?

Nouveau message Post Numéro: 9  Nouveau message de dominord  Nouveau message 09 Nov 2016, 15:36

Michel 44 a écrit:Bonjour,

Lors de discussions avec des personnes ayant connu le guerre, j'ai remarqué que beaucoup d'entre elles n'en parlent quasiment jamais ou alors avec difficulté, voir douleur.

Ces souvenirs sont-ils si difficiles à déterrer ?

Michel

l'ayant subi ou l'ayant fait ? ce n'est déjà pas la même chose.
la plupart des gens ont subi la guerre, et n'ont pas forcément envie d'en parler, d'autant qu'on a glorifié la résistance. Ceux qui n'ont rien fait, parce qu'une famille à proteger, parce que fidèles au maréchal, parce qu'effrayes tout simplement....
Ceux qui se sont battus ont pour nombre côtoyé l'indicible ... par définition c'est difficile à raconter
amitié
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Re: Souvenirs difficiles à partager ?

Nouveau message Post Numéro: 10  Nouveau message de DLM  Nouveau message 09 Nov 2016, 22:28

Peut-être, pour la plupart, c'était le quotidien, des moments forts, mais qui sont forts loin (allez raconter à autrui le décès d'un proche, ou le passage à l'An 2000, les attentats ou votre mariage). L'après-guerre a mis quand même pas mal de filtres qui occultent des réalités susdites (comme le pétainisme susmentionné, compréhensible mais "gênant" à postériori). Le quotidien peut être gênant aussi dans sa banalité ; même si ce n'est pas du "quotidien" pour l'historien. Les anciens ont (avaient) aussi conscience de la "Grande Histoire" et je me demande s'il n'y a pas une certaine gêne (encore ce mot) à raconter, par exemple, comment son unité a été faite prisonnière sans avoir vu l'ennemi ni tirer un coup de feu (par exemple mon grand-père, conducteur de FT, que je n'ai jamais harcelé :pleure: )
Mon autre grand-père (je m'excuse pour l'éventuel hors-sujet) s'est évadé, fut accueilli par l'administration "vichyste" (cela m'a longtemps interrogé !) ; son fils unique est né en 1943 et c'est cela qui lui importait, plus que les batteries de FlaK à 500m de la maison et les tirs lors de la Libération, les Sherman qui passèrent durant cinq minutes, etc.
Des parenthèses, pas très agréables parfois, qui au fil de la lecture se muent en notes de bas de page qu'on ne lit plus.
Parfois aussi, c'est le "receptionneur" qui est gêné, comme lorsqu'il me fallut insérer dans mon mémoire d'Histoire des témoignages disant que, par exemple : tel commandant résistant à fait (inutilement) sauter un pont alors que les allemands étaient passés, parce qu'il y avait de la dynamite en stock à "faire sauter" ; qu'un certains groupe de résistants a (froidement donc) abattu un "collabo" prisonnier d'un autre groupe plus modéré ; plus sobrement que les généraux allemands qui stationnèrent brièvement furent courtois, et accompagnés de galantes françaises ; que le maire de la commune a débaptisé une rue pour lui donner le nom du Maréchal, et que la page de la Délibération du Conseil municipal a été (ça-ce-voit-na!!) arraché à la Libé ; qu'on a mangé du chat et de l'écureuil ; que le voisin a parlé aux gendarmes d'un parachutage au loin... Désolé, je "balance" un peu ce soir, enfin de ce qu'on m'en a dit.
Difficile, peut-être, de mettre en adéquation les attentes de l'historien, qui va débarquer chez un "ancien" en disant "aller, raconter moi cette époque", avec une réalité qui fut normale puisque vécue.
En résumé, je ne suis pas certains qu'il y a vraiment des "souvenirs difficiles à partager", en tout cas pour la majorité des gens qui ont vécu au quotidien. S'il furent témoins d'horreurs (par exemple des victimes de bombardement, des copains à terre...), ça relève d'une pudeur humaine présente - au moins - dans notre société actuelle. Mais cette question se pose - au moins, encore - depuis l'après 1918.

Bon, j'arrête des élucubrations un peu brouillonnes, comme en mon habitude. Discussion trop intéressante et intelligente pour moi :)
::chapeau - salut::


 

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