Du 1er au 22 juillet 1944, Bretton Woods, une petite ville du New Hampshire accueillait les représentants des pays alliés. Leurs travaux allaient conduire à ce qui fut probablement la plus grande réalisation monétaire du XXe siècle !
Les accords de Bretton Woods postulèrent une parité fixe entre les monnaies des pays développés fondée sur l’étalon-or (Gold Exchange Standard). Devises ramenées au dollar, lui-même rattaché à l’or à raison de 35 dollars l’once (31 grammes), au détail près que les Etats-Unis exigèrent que les Banques centrales étrangères, détentrices de dollars, ne réclament pas leur conversion en or (ce que refusa la France et refusera l’Allemagne).
Ce système conduisit à établir la suprématie du dollar sur l’économie mondiale et créa le Fonds Monétaire International afin de surveiller les politiques nationales.
Les débats opposèrent les thèses de l’anglais KEYNES à celles de l’américain WHITE qui établit le Gold Exchange Standard sans doute par ce que les Etats-Unis disposaient du plus grand stock d’or et qu’ils allaient aligner la croissance mondiale sur le rythme de leur propre développement économique au travers, notamment, du Plan Marshall en Europe.
KEYNES proposait de son côté une monnaie internationale (Bancor) découplée de l’étalon-or qu’il qualifiait de « relique barbare » héritée du XIXe siècle conduisant, selon lui, à une dominance des pays en déficit commercial […] Il voulait créer une monnaie relative, basée sur 30 matières premières (dont l’or) et qui pénalise les pays qui exportent ou importent trop. Les Etats-Unis avaient également envisagé une devise relative (Unitas) mais c’est finalement l’or qui fut choisi comme référent.
Le système allait s’effondrer en 1971… mais ça c’est une autre histoire.
Source : journal L’Echo du 12 juillet 2014
Daniel