On parlera encore longtemps, on en parlera même toujours, de l'explosion de la bombe atomique lancée sur l"agglomération urbaine d'Hiroshima.
On l'évoque aussi, mais beaucoup moins souvent, la bombe de Nagasaki, qui tombe peu après la précédente. C'est le nom d'Hiroshima qui symbolise le début de l'ère atomique dans laquelle nous vivons depuis, c'est donc cette deuxième bombe atomique d'Hiroshima qui est devenue célèbre, et non la première, celle de test, qui jaillit dans le ciel du désert du Névada devant une assemblée de savant stupéfaits et effrayés. La bombe de Nagassaki porte le numéro 3.
Par contre, on a à peu près totalement oublié les expériences qui se déroulèrent sur l'atoll de Bikini, le 30 juin et le 25 juillet 1946, où la marine des Etats-Unis fit exploser, à titre purement expérimental, heureusement, les 5° et 6° bombes A, premières d'une série aujourd'hui fort longue. Cependant, à l'époque, ces expériences déchaînèrent la chronique et l'humanité toute entière se rendit instantanément compte que le cauchemar n'était pas terminé, que les temps allaient changer et qu'on pénétrait dans une ère nouvelle et terrifiante.
Le mot de "Bikini" évoque pour nous, aujourd'hui, un tout autre aspect que celui d'un champignon de nuages s'élevant dans les airs. Il concrétise certaines formes bien terrestres celles-là et , désormais, les encyclopédies et autres dictionnaires mentionnent deux fois le même mot : celui de l'atoll, devenu historique, et l'autre, qui ne l'est pas moins, mais qui ne prédispose pas à la terreur, bien au contraire ...
L'explosion sous-marine du 25 juillet 1946 - formation du champignon
photo : centre culturel américain
Explosion sous-marine du 25 juillet 1946 - vue prise par un appareil automatique placé sur l'île de Bikini
photo : centre culturel américain