Le passage de la Meuse par le XVème Corps blindé de Hoth

Une image du pont allemand de Bouvignes (la photos est prise de la rive droite) :

Sur ce site belge :

http://bioul-notre-village-natal.eklabl ... -a52647060

Il est indiqué que deux ponts furent établis en aval de Houx, puis détruits par la RAF. Un 3ème pont fut alors monté en amont de Houx...

[Prosper Vandenbroucke]

Bonjour Bruno
Je n'ai connaissance que de ce pont.
Les ponts d'Yvoir et de Dinant ont sautés. Il semblerait qu'il y ai eu des franchissements du fleuve à hauteur de Leffe ( peut-être sur des pontons ou portières, mais je ne sais rien de plus)

Dans la nuit du 12 au 13 mai, Werner (5ème Panzer) traverse la Meuse à l’écluse de Houx (sur une passerelle), le général Rommel la passera non sans difficultés à Bouvignes.
http://www.museedusouvenirmai40.be/historique.html

Amicalement
Prosper

Dans la série "petite anicroche avec les Belges", le général Doumenc mentionne que le 12 mai au soir, le colonel du 8ème RI (5ème DIM), a vainement tenté d'établir sa liaison avec les forces belges de Namur. Le commandant du 2ème CA, le général Bouffet aurait donc été contraint de prolonger la gauche du 8ème RI, jusqu'à Wépion, avec le 1er GRCA, ce qui le privera le lendemain d'une force substantielle pour contre-attaquer !

Bonjour à tous...
Je ne saurais trop vous conseiller la visite de notre petit musée. Musée du souvenir français mai 1940.
http://www.museedusouvenirmai40.be/ à Haut-le-Wastia (Belgique) sur les lieux mêmes du passage de la Meuse les V et VII panzer. Vous y trouverez les réponses à vos interrogations qu'il me seraient trop long de développer ici. Je note cependant que 38(t) signifie que ce char est de construction Skoda de 1938 (et non son poids) le (t) signifiant Tchécoslovaquie.
Autre précision: Vous verrez dans notre musée un diorama qui montre les différents moyens de traversée mis en œuvre par les "pionniers" allemands. On distingue les canots pneumatiques (Flossacke) qui transportent hommes et armes légères, les schlauchboot plus volumineux pour motos et pak. L'assemblage de plusieurs d'entre eux recouverts de portières permet le transport de véhicules légers. A la demande de Rommel, on passe rapidement de portières 8 à 16 tonnes qui vont permettre la traversée d'engins de plus en plus lourds (il ne s'agit plus de pneumatiques mais de larges canots) poussés ou tirés par des "sturmboot" (canot a moteur) . Ce n'est que quand la rive gauche sera "sécurisée" que la construction d'un "pontonbrucke" pourra commencer. Les confusions viennent souvent des termes allemands "ponton" et "pontonbrucke", ce dernier étant composés de pontons mobiles mis bout à bout d'une rive à l'autre. En attendant la reconstruction des ponts routiers, les allemands en construisirent à côté des pont détruits. A ma connaissance, à Lustin, Godinne, Yvoir, Bouvignes etc... Étant donné la rudesse des échanges sur ce sujet, je demanderai la plus grande indulgence si mes précisions souffrent de quelques ..."imprécisions". Nous apprécions beaucoup les échanges constructifs avec nos visiteurs. Venez nous voir.
Cordialement
Serge (Adm du musée du souvenir français mai 1940)

[Prosper Vandenbroucke]

Bonjour et merci pour l'invitation et les précisions, Serge.
Amicalement
Prosper

Pour suivre...
Si on parle en terme de date, (14 mai) Bouvignes est le premier "pontonbrucke" construit. Si l'on parle en terme" de ponts", l’afflux de matériel est tel que d'autres constructions s'imposent. Ainsi à Godinne, voir l'image.
On en construit également à Yvoir une 100 m en amont du pont que fit sauter le lieutenant Dewispelaere le 12 mai vers 16h30.

Un pont est construit à Lustin (Profondeville) qui permettra, vers le 18 mai, le passage de l'I.D.211 qui va attaquer les forts de Saint Héribert et Daves. Leur construction sera plus tardive tout comme celui d'Yvoir, car l'urgence n'est plus là. A noter qu' il y aura des tentatives de bombardement du "pontonbrucke" de Bouvignes mais pas couronnée de succès ainsi qu'en atteste un document photographique de l'IWM (imperial war museum) présent au musée. Mais les nécessités de la "blitzkrieg" étant ce qu'elles sont, les ouvrages d'art détruits seront réparés, et les "pontonbrucke" (ponts de circonstance) démontés pour être réutilisés pour d'autres franchissements.
Autres précisions: les premières traversées sont tentées au barrage-écluse de Houx (non détruit pour des raisons évidentes) le 12 mai vers 23h00. Quelques fusiliers allemands (de la Vème) passent à pied sur la passerelle, réussissent et créent une petite tête de pont au sud d'Anhée. Ils passent la journée du 13 mai dans des combats face au 129 R.I. français dans la zone du pont d'Yvoir et Warnant pour leur flanc droit, vers Haut-le-Wastia pour leur flanc gauche. Les combats pour la prise de Haut-le-Wastia face au 14 RDP qui renforce le 129 auront lieux le 14 mai. Cordialement à tous. SergeH

Merci pour ces précisions.
J'avais prévu de vous visiter dès que je serai dans les parages (j'habite quelques centaines de km plus au sud), et vos précisions renforcent mon désir.
Cédric Mas

Comme je l'ai écrit (commettant pour certains une "faute"), le passage de la Meuse à Houx intervient le soir du 12 mai (soit avec 36 heures d'avance sur le planning).
Pour ma part j'ai 22h55 comme horaire dans les archives (mais nous ne sommes pas à 5 minutes près ).
Ce passage se fait par le bataillon de Kradschützen de la 5ème panzer, temporairement placé sous les ordres de Rommel (ce qui lui permettra de fanfaronner en prétendant avoir été le premier à percer la Meuse, ce qui n'est pas exact).
L'attaque de la 7ème Panzer est lancée avec des canots pneumatiques à partir de 3h15 le 13 mai sur deux points : Bouvignes et Dinant.
voici ce que j'écris dans mon livre sur Rommel :
"L’assaut est lancé sur deux points, Dinant et Bouvignes, sans soutien aérien, la Luftwaffe donnant la priorité à Sedan, où attaque Guderian.
Les Allemands ne bénéficient plus de la surprise tactique : à peine les canots d’assaut sont-ils mis à l’eau qu’ils sont criblés par les mitrailleuses françaises installées en surplomb. L’assaut est suspendu à Dinant après de lourdes pertes, mais sept canots de fusiliers parviennent à passer sur l’autre berge à Bouvignes. Les survivants y sont cloués au sol. 70% des canots sont détruits et aucun renfort ne peut passer . Rommel se tient au plus près de l’action. Il réagit immédiatement en faisant tirer ses chars pour incendier les maisons du hameau, et gêner les Français. Ces derniers se replient et la traversée peut reprendre. Bouvignes est pris vers 9h."

Rommel se rend dès qu'il le peut sur l'autre rive pour se rendre compte par lui-même. Et Hoth qui est près de lui, lui accorde les portières de la 5ème division de panzer, ce qui lui permet de commencer les rotations.

Je confirme qu'il ressort des archives allemandes que c'est dans la nuit du 13 au 14 mai que les premiers panzer commencent à passer la Meuse, et que Rommel insiste bien évidemment pour que ce soit ses chars moyens.

Je ne connaissais pas les détails du "couplage" des portières pour augmenter la charge.

Le 14 mai au matin, il peut ainsi avec son panzer III de commandement (Befehlpanzer) venir à l'aide de von Bismarck qu'il croit "encerclé" dans Onhayes. Il va d'ailleurs perdre son panzer et être légèrement blessé au visage par des antichars français camouflés en lisière de bois.

Pour suivre 2
La photo du pontonbrucke d'Yvoir montre des véhicules qui vont vers la rive "droite". On est donc loin des combats. On est dans des déplacements a caractères "non guerriers" dans le cadre des mouvements classiques du temps d'occupation. On attend la réparations des ouvrages d'art!
Cordialement
SergeH