Post Numéro: 1 de fbonnus 25 Juin 2012, 21:31
Bonjour à toutes et à tous
Cette semaine, FEU SUR Les trucs, astuces et bidouillage pour remplacer ce que l'on ne trouvait plus, l'Ersatz
A vos photos, documents, vidéos ...
Amicalement
PS.: je vous propose ci-dessous un petit texte d'introduction à ce thème :
« C'était le système D qui se jouait des lois et des règlements, pour apporter un léger mieux. La génération des moins de vingt ans, souvent privée de père, prisonnier de guerre, ou planqué pour ne pas être réquisitionné s'y adonnait allégrement. je ne me suis jamais autant amusé avec mes copains dans les Buttes à Morel de Montreuil-sous-Bois voisines de mon domicile. On peut encore s'estimer heureux si ces J3 de 13 à 21 ans qui bénéficiaient d'une nourriture plus riche que les adultes ou ces Zazous, avec leurs cheveux longs, leur pantalon trop étroit et leur amour de la musique Américaine se confinaient dans les activités excitantes du marché noir. Ils marquaient leur opposition au régime en place, et lorsque les juifs portèrent l'étoile jaune ils mirent un point d'honneur à la porter au risque d'être arrêtés. Des individus jusque-là honnêtes se mettaient à chaparder des produits alimentaires, surtout du pain, ou à acheter des cartes de pain volées, ou fausses dont la fabrication était passible de la peine capitale. Beaucoup considéraient ces trafics par nécessité et n'y voyaient rien à y redire. L'Église, les prêtres étaient comme tout le monde souffrant aussi des privations profitant également du marché noir. Au «ils nous prennent tout» s'ajoutait «c'est toujours ça qu'ils n'auront pas», tiré de la référence, Les Français sous l'occupation.
Les restrictions allaient jusqu'au chauffage, le cuir les semelles de chaussure étaient en bois articulées, les vêtements, le tabac ou d'aucuns le cultivaient dans leur jardin. Les chaussures deviennent aussi très rares, en janvier-février 1942, Paris ne reçut que 88.280 paires de chaussures ce qui était dérisoire pour une ville qui compte alors plus de deux millions d'habitants. Des tickets de chaussures firent leur apparition. Une commission a même été créée à l'hôtel de ville pour examiner les demandes d'attribution de chaussures. Les bottiers furent soumis à l'interdiction de fabriquer des chaussures montantes ou des bottes. L'essence était remplacée par le gazogène, les voitures étaient équipées d'un ensemble d'alimentation de gaz produit par la combustion de charbon de bois, de coke ou d'anthracite avec de l'air ou l'hydrogène permettant la production de méthane.
Les difficultés de transport ont fait fleurir «la petite Reine», la bicyclette devant le moyen de déplacement pour beaucoup d'entre-nous. Des vélos à remorque aux vélos taxis tout le monde devenait sportif. De 8.400.000 en 1938, le nombre des bicyclettes passera à 10.700.000 en 1942. Vélos parfois dénichés du grenier ou rapportés de la campagne et à qui l'obligation de porter une plaque minéralogique, avec une carte grise, donnait au vélo le trait d'union avec la voiture. Le métro parisien était très prisé comme moyen de transport à Paris.
Les tickets de rationnement et les cartes d'alimentation pour lesquels il fallait s'inscrire afin de déclarer la charge de la famille étaient le souci permanent des femmes qui en avaient pour tout.
Les Français avaient pris en compte toutes ces contraintes ne serait-ce que les files d'attentes aux boulangers, aux commerçants en général. Mais cela ne se passait pas toujours en parfaite harmonie lorsqu'une personne munie d'une carte de priorité passait devant tout le monde. Combien étaient ces privilégiés ou «collaborateurs» femmes ou hommes que l'on commençait à connaître qui bénéficiaient de cette carte ? Il y en a même qui arrivaient en voiture Allemande.
Elles ont pourtant été interdites, ces files d'attente, à Lyon d'abord, puis à Paris, le 1er juillet 1941. On ne pouvait les éviter, les privations faisaient que les premiers étaient servis, et pas les autres. Elles se formaient à chaque ouverture des boutiques que ce soit pour le pain ou tout autre chose qui pouvait améliorer l'ordinaire ... »
« Alors mon petit Robert, écoutez bien le conseil d'un père !
Nous devons bâtir notre vie de façon à éviter les obstacles en toutes circonstances.
Et dites-vous bien dans la vie, ne pas reconnaître son talent, c'est favoriser la réussite des médiocres. »
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Michel Audiard