La Brigade néerlandaise ‘’Prinses Irène’’

[Prosper Vandenbroucke]

Tout d'abord, je vous prie de bien vouloir accepter mes excuses pour la longueur du texte et je ne crois pas que l'existence et l'historique de cette brigade ont déjà été évoqués.
Le 14 mai 1940, après l'opération allemande "Fall Gelb", les Pays-Bas se sont rendus à l'Allemagne à l'exception de la province sud-ouest de Zélande. Des Pays-Bas, seuls quelques militaires ont réussi à s'échapper vers la Grande-Bretagne. Lorsque la bataille a également été perdue en Zélande, un plus grand nombre de soldats se sont enfuis en Grande-Bretagne via les ports belges et français de Brest et Cherbourg. Aux côtés des troupes des forces régulières, une partie du personnel au sol des écoles de pilotage Haamstede et Flessingue réussit également à fuir en Grande-Bretagne.
Enfin 120 officiers, 360 sous-officiers et 980 caporaux et soldats issus de toutes sortes d'unités étaient arrivés en Grande-Bretagne jusqu'en juin 1940. Les Britanniques les cantonèrent près de Haverfordwest et près de Portcawl, sous le commandement du général-major Noothoven van Goor. à partir du 23 mai.
Ce groupe hollandais s'appelait "Detachment Royal Netherlands' Troops in Great Britain" [Détachement : Koninklijke Nederlandse Troepen in Groot-Britannië] et son commandant en chef était nommé "Inspector of Dutch Troops" [Inspecteur der Nederlandse troepen]. Le 30 juin, 133 hommes ont été sélectionnés dans ce groupe et transférés à la RAF et les conducteurs ont été transférés aux Indes orientales néerlandaises et incorporés au 320° Escadron (néerlandais) de l'armée de l'air maritime .
Après une période d'incertitude, le groupe a été armé, pourvu d'uniformes et de vêtements et a été chargé de tâches de garde. Fin juillet, le prince Bernhard des Pays-Bas a rendu visite aux troupes et le gouvernement néerlandais (en exil) a commencé à élaborer des plans pour créer une unité néerlandaise. Il a été décidé que dans tous les cas, le nombre de personnes en service militaire devait être augmenté de manière significative. Le 27 mai, tous les Néerlandais âgés de 20 à 35 ans et résidant en Grande-Bretagne ont été appelés. Le 8 août, les Néerlandais vivant en Irlande du Nord, au Canada et aux États-Unis ont également été appelés et plus tard aussi ceux vivant en Afrique du Sud et dans d'autres pays. Les volontaires d'autres pays pouvaient se présenter mais étaient juste enregistrés et seulement plus tard transportés en Angleterre.
Le nombre de personnes disponibles pour le service actif était décevant car un certain nombre de Néerlandais se sont portés volontaires pour les armées américaines et canadiennes, un nombre important a été envoyé aux Indes néerlandaises et une partie a réussi à se retirer des fonctions actives. À côté de cela, un grand nombre de personnes n'étaient tout simplement pas aptes au service ou n'étaient pas disponibles pour le service actif parce qu'elles n'étaient pas en bonne santé ou ont reçu une dispence d'une manière ou d'une autre.
De tout le personnel qui devenait disponible en Grande-Bretagne, seul un nombre limité pouvait être enrôlé dans l'armée régulière [Koninklijke Landmacht] car une partie d'entre eux était placée dans la marine [Koninklijke Marine] et l'armée de l'air [Koninklijke Luchtmacht]. À côté de cela, le gouvernement en exil avait également besoin de personnel. Vers la fin de l'année, le gouvernement en exil a décidé de créer une brigade.
Le 11 janvier 1941, la Brigade fut officiellement créée et reçut le nom de "Brigade royale néerlandaise" [Koninklijke Nederlandse Brigade] et se composait d'un état-major et de deux bataillons conformément à la structure organisationnelle britannique. Fin janvier, une unité blindée a été ajoutée qui contenait un grand contenu de la gendarmerie royale [Koninklijke Marechaussee] . En mai 1941, les premières unités purent être déplacées du camp provisoire vers leur caserne définitive à Wrottesleypark, près de Wolverhampton. Le commandant de brigade, le colonel d' infanterie HJ Phaff, est également devenu le commandant du camp avec un état-major différent.
En août 1941, la brigade se composait d'un état-major, d'une unité de communication, de deux bataillons, d'un dépôt (à partir duquel le 3e bataillon devait être formé), d'un train de ravitaillement de la brigade, d'un poste de soutien médical, d'une unité de réparation et d'une section police militaire. Entre-temps, l'unité blindée avait de nouveau été dissoute. Par décret royal n°1 datée du 26 août 1941, la Brigade s'appelait "Koninklijke Nederlandse Brigade Prinses Irene". [La brigade porte le nom de Son Altesse Royale la princesse Irène des Pays-Bas, née à Soestdijk le 5 août 1939, en tant que deuxième fille de la princesse Juliana et du prince Bernhard des Pays-Bas.
L'effectif des troupes est diminué entre le 1er septembre 1941 et le 13 avril 1942 avec 48 officiers, 76 sous-officiers et 395 caporaux et soldats. Les raisons de la diminution des effectifs étaient la création du 322 (Spitfire) Squadron et la participation au n° 10 Interallied Commando et au SAS . Des troupes avaient également été envoyées au Suriname et à Ceylan. Il reste finalement 1.300 hommes dont 900 aptes au combat. En 1942, il apparut nécessaire de développer une organisation de 1.000 hommes qui servirait de base aux forces nouvellement constituées aux Pays-Bas après la guerre.
À la mi-1942, le commandement de la brigade est repris par le lieutenant-colonel de l'artillerie AC de Ruyter van Steveninck. Le 16 décembre 1942, le ministre de la Guerre (en exil) visita la brigade en annonçant qu'une réorganisation devait être effectuée et qu'une brigade entièrement motorisée serait créée. Cette réorganisation fut réalisée le 1er janvier 1943 et le nom de Brigade fut maintenu, même si l'organisation était différente. Désormais, la brigade se composait des unités suivantes: état-major, unité de reconnaissance, trois compagnies indépendantes (appelées groupements tactiques), une batterie d'artillerie, un train et une unité de réparation. La brigade a été régulièrement exercée et en 1943 a participé à des manœuvres également en combinaison avec des unités britanniques et à différents endroits.
Au cours de l'année 1943, le XXIe corps d'armée est créé sous le commandement du général Bernard Montgomery, comprenant la 1re armée canadienne et la 2e armée britannique. La brigade Prinses Irène a été jointe à ce groupe et chargée de fonctions de garde côtière à Dovercourt et Frinton-on-sea.
Après inspection par les Britanniques, il a été correctement établi que la Brigade n'était pas à la hauteur et a été renforcée par un groupe de marines qui était formé aux États-Unis. Ils ont été ajoutés à la brigade et ont rejoint le 2e groupement tactique jusqu'à la fin de la guerre. Désormais, la brigade Prinses Irène fut conforme aux exigences britanniques.
Lors de l'opération Overlord du 6 juin 1944, la brigade Prinses Irene était toujours en charge des fonctions de garde-côtes. Fin juin, ils ont été transférés dans un camp de tentes près de Narborough où des manœuvres ont eu lieu dans un contexte plus large, entre autres avec la Brigade belge. La brigade Prinses Irène se préparait à être transférée sur le continent et était complètement isolée du monde extérieur pour des raisons de sécurité. Tout l'équipement et l'armement ont été soigneusement vérifiés et, si nécessaire, remplacés. De l'argent français et des rations de 24 heures ont été distribués. La brigade Prinses Irène était préparée et prête à y aller.

Aperçu du personnel de la Brigade Prinses Irene.

Officiers 64
Sous-officiers 139
Caporaux et soldats 1002
Total 1205

La Brigade Prinses Irène partit pour la Normandie le 6 août 1944, en compagnie de la 1ère Brigade belge le 6 août 1944. Elles débarque à différents endroits. Les groupements tactiques arrivent au port artificiel d'Arromanches. Les autres unités sont débarquées à Courseuilles sur Mer avec des péniches de débarquement. Le 8 août, la brigade arrive à Cresserons et y reste jusqu'au 12 août. Elle est, comme la 1re brigade belge, incorporée dans la 6e division aéroportée britannique qui campe juste à l'est de l'Orne, sous les ordres de Richard Gale.
Avant le début d'une offensive, la brigade Prinses Irène a repris le 12 août une section de 1 kilomètre de la ligne de front à l'est de Bréville. Cette partie avait auparavant été occupée par les Royal Ulster Rifles et sur son site opposé se trouvaient des unités allemandes du 744. Grenadiereregiment. Après la prise de contrôle de la ligne de front, il y avait de temps en temps des barrages d'artillerie qui faisaient des victimes et le 14 août, le premier soldat était tué. La batterie d'artillerie est incorporée au 53rd Airborne Artillery Regiment et positionnée au nord de Ranville puis près de Bénouville. Le 2° groupement tactique est ensuite chargé de la garde à Ouistreham.
Les troupes allemandes en Normandie s'étaient retrouvées encerclées et bloquées près de Falaise le 20 août 1944 après une bataille sanglante dont seulement un tiers avait réussi à s'échapper et elles avaient laissé derrière elles tout l'armement lourd. Les alliés lancent une offensive afin de poursuivre les troupes allemandes dans leur fuite vers la Seine. La brigade Prinses Irène devait avancer le long de la côte avec la 6e division aéroportée dans le cadre de cette offensive vers la Seine.
Au petit matin du 17 août, l'avancée commence en direction de Varaville et la Brigade parvient assez facilement à capturer les positions allemandes minées, où elle reste plusieurs jours. La 3° Brigade Para, avançant au sud de la Brigade Prinses Irène, a rencontré une forte résistance à mi-chemin de la route de Dozulé, après quoi s'ensuivirent trois jours d'attaques ratées. La brigade Prinses Irène resta sur ses positions jusqu'au 20 août ; en conséquence, elle libèrent Varaville et atteignent Perriers le 21 août. Entre-temps, les Allemands s'étaient retirés de Dozulé et la 3° Brigade Para s'empare de ce village après quoi les combats se développent autour d'Annebault et les Allemands s'y retirent également. La brigade Prinses Irène avait reçu l'ordre d'avancer de Dozulé et d'Annebault vers un endroit au sud-ouest de Pont l'Evèque et d'y camper pendant deux jours. Au cours de ce campement, le prince Bernhard a rendu visite à la brigade le 22 août.
Le 24 août, la brigade Prinses Irène est placée sous le commandement de la 5° brigade para britannique et part pour Pont l'Evèque, après quoi les groupements tactiques 1 et 3 forment le flanc sud de la 5e brigade para. Une occasion se créa d'avancer rapidement jusqu'à Pont Audemer et de s'emparer du pont et ainsi de couper la retraite des Allemands. Un groupe commando était composé de l'unité de reconnaissance, groupement tactique n°1, embarqué sur des chars de l'unité de reconnaissance de la 6e division aéroportée et du groupement tactique 3, transportés sur des véhicules légers. Au petit matin du 26, ils avancèrent vers Beuzeville où il apparut que leurs espoirs d'encercler les unités allemandes s'étaient évanouis. Les Allemands s'étaient retirés derrière la Seine, laissant derrière eux une arrière-garde de petites unités. Le groupe commando reçut l'ordre de progresser immédiatement vers Pont Audemer et réussit à occuper cette place. Certaines unités allemandes s'étaient retranchées sur une légère colline de l'autre côté de la rivière et avaient ouvert le feu sur la ville.
À la tombée de la nuit, la 49° division atteignit la ville et reprit l'occupation. La brigade Prinses Irène et la 5° brigade para sont envoyées à Genneville. Ils y séjournent du 26 au 29 août puis sont transférés à Colletot où ils séjournent du 29 août au 3 septembre. En raison du retour de la 6° division aéroportée en Grande-Bretagne, la brigade Prinses Irène est placée sous le commandement de la 49e division britannique. La batterie d'artillerie a été jointe au 185th Field Artillery Regiment Royal Artillery de la 49th Division et a été équipée de deux canons d'artillerie et des véhicules de soutien nécessaires.
La brigade Prinses Irène est chargée de garder la Seine dans son secteur et reçoit l'ordre d’envoyer des patrouilles pour repérer la rive opposée et si possible faire des prisonniers. Les 30 et 31 août, des patrouilles réussies sont menées avec l'aide de la résistance française. Il est apparu que les Allemands se sont retirés plus loin et n'étaient plus sur les rives du fleuve. Le 1er septembre, l'ordre est donné de poursuivre l'avance et le 2 septembre, la Seine est franchie. La brigade belge serait envoyée vers Le Havre et la brigade Prinses Irène traverserait en position la plus reculée.

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La brigade Prinses Irène en Zélande du 14 novembre 1944 au 10 avril 1945.
Avant que la brigade Prinses Irène ne reçoive l'ordre d’avancer vers la Zélande, la libération de Walcheren, Zuid en Noord Beveland, Tholen et Zeeuws Vlaanderen était déjà terminée. La Brigade a été chargée de tâches de garde afin de libérer les forces britanniques et canadiennes, qui avaient combattu pour sa libération et ayant d’autres tâches ailleurs. La sécurité de la partie reconquise de la province de Zélande était entre les mains de la 1ère armée canadienne qui comprenait entre autres la 4° division blindée canadienne, la division blindée polonaise et la 52° division (plus tard remplacée par la brigade commando N°.4). Plus tard, la brigade a été renforcée avec des éléments de la garde nationale néerlandaise [Nederlandse Binnenlandse Strijdkrachten (BS)], deux bataillons de fusiliers belges et un bataillon néerlandais nouvellement formé. La brigade Prinses Irène a été rejointe par la 52° division. À leur arrivée à Walcheren, ils ont constaté que la péninsule était en grande partie inondée en raison du bombardement stratégique allié des digues.
Le 14 novembre, le groupement tactique 2 est parti pour Walcheren, l'unité de reconnaissance vers Noord-Beveland et le 15 novembre, les groupements tactiques 1 et 3 sont partis pour Zuid-Beveland. Le 16 novembre, la batterie d'artillerie est partie pour Arnemuiden et le 17 novembre, les unités de train et de réparation se sont rendues à Nieuw Borgvliet (près de Bergen op Zoom).
Le positionnement était désormais le suivant :
- Une unité de reconnaissance sur Noord-Beveland sous le commandement de la 52e division.
- La plus grande unité de reconnaissance était positionnée sur Colijnsplaat tandis que la 25° unité de reconnaissance prenait position à l'ouest de celles-ci. Trois postes de reconnaissance ont été placés le long de la côte et des patrouilles ont été envoyées la nuit.
- Le groupement tactique 2 occupait Veere d'où un peloton de tirailleurs, une section de mitrailleuses et la section de canons anti chars étaient placés près du Sloedam et la section TL (pour la protection de surface) à Vrouwenpolder.
- Le Battle Group 1 est posté à Middelburg mais ses pelotons de tirailleurs sont installés à Flessingue.
- Le Battle Group 3 campe à Oostkerke (dans le Zuid-Beveland).
- La batterie d'artillerie était logée dans deux barges à Arnemuiden.
- L'état-major de la brigade a été établi à Goes, les unités de train et de réparation à Bergen op Zoom.
- La Compagnie des Troupes de Réserve à Deurne.
Au cours du mois de novembre, l'Escaut est déminé par la marine alliée et le 28 novembre le premier convoi atteint Anvers. A partir de ce moment, Anvers est le principal port de ravitaillement des forces alliées. Schouwen-Duiveland était toujours aux mains des Allemands et il était dans leur intérêt stratégique d'entraver la voie maritime vers Anvers. C'est pourquoi un raid fut mené par 26 soldats allemands dans la nuit du 24 au 25 novembre ils se rendirent finalement à cause des tirs d'artillerie. Aux alentours de Noël, divers petits sous-marins allemands ont été repérés, dont certains ont été coulés du rivage et d'autres par des attaques aériennes. La batterie d'artillerie est régulièrement déplacée afin d'appuyer les tirs sur les troupes, les navires, l'artillerie et le 31 décembre le port de Zierikzee.
Au cours des mois de novembre et décembre, les différentes sous-unités de la brigade ont été déplacées avec une certaine régularité. Un changement important a été le départ de la 52° division le 27 novembre lorsque sa tâche a été transférée au Nr. 4 Commandos. Ainsi, la Brigade Prinses Irène était sous le commandement du N° 4 brigade commandos. A mi-décembre, la brigade Prinses Irène était positionnée comme suit :
- Groupe de reconnaissance à Noord-Beveland.
- Battle Groep 1 à Middelburg et Flessingue.
- Battle Group 2 à l'extrémité nord de Walcheren, pour se méfier d'une éventuelle contre-attaque allemande.
- Battle Group 3 sur Zuid-Beveland et sa côte nord.
- La batterie d'artillerie sur Noord-Beveland.
- Les quartiers de l'état-major de la brigade à Middelburg, les unités de train et de réparation à Bergen op Zoom.
Noord-Walcheren
Vers la fin décembre, on pouvait observer une augmentation des activités des Allemands, ce qui signifiait une menace de contre-attaque de Schouwen-Duiveland à Walcheren. Cela pourrait être vu en relation avec la phase ultérieure de l' offensive dans les Ardennes vers Anvers. Si l'offensive dans les Ardennes avait réussi, des attaques de Noord-Brabant le long d'un axe nord-sud auraient également été menées en combinaison avec des attaques de Schouwen à Walcheren. Mais du fait de l'échec de l'offensive dans les Ardennes, ces attaques n'ont jamais eu lieu. Les menaces qui ont été formées par les troupes allemandes sur Schouwen-Duiveland ont pris soin du fait que la brigade Prinses Irène et principalement le groupement tactique 2 du côté nord de Walcheren ont été renforcés et ont tenu des positions défensives fortement fortifiées.
En raison de l'information selon laquelle les Allemands avaient rassemblé 4.000 hommes, le groupement tactique 1 et les canons anti-chars du groupement tactique 3 et l'unité de reconnaissance furent transférés vers Noord-Walcheren. Les 2 et 3 janvier, enfin, le Battle Group 3 a également été transféré à Walcheren. Les renseignements selon lesquels l'attaque prévue aurait lieu le 3 janvier ne semblaient pas fiables, même si le 4 janvier une concentration de navires a été repérée à Burgsluis. En raison de l'échec de l'offensive des Ardennes et de la contre-attaque des forces alliées, la menace d'une attaque allemande sur Noord Walcheren s'estompait et le 9 février, le groupement tactique 2 a été transféré à Flessingue.

La Brigade Prinses Irène prend de l’extension
A partir de novembre 1944, de nombreuses discussions ont eu lieu sur l'extension de la Brigade avec les recrues disponibles dans le sud des Pays-Bas et sur la création d'une nouvelle armée royale [Koninklijke Landmacht] avec le Prinses Irène Brigade comme centre. Parce que la brigade Prinses Irène était structurellement responsable devant le XXIe groupe d'armées, rien ne pouvait être fait sans leur permission. Finalement, il fut décidé d'étendre les groupements tactiques de la brigade avec un peloton de tirailleurs qui porterait le total par groupement tactique à 4. Un décret du gouvernement en février 1945 dissout le groupement de reconnaissance et les marines qui avaient été détachés à la brigade seraient être libérés et chargés de leurs tâches initiales.
Le 11 mars, le 1-3 Régiment d'Infanterie est placé sous le commandement de la Brigade Prinses Irène. Cette unité avait été créée à partir du bataillon des gardes en Belgique. Cette unité avait été sous le commandement de la 105th Anti Aircraft Brigade et était appelée "Paris Batt" par les Britanniques. Le 18 décembre 1944, il avait été nommé 1-3 Regiment Infantry et s'était déplacé le 10 mars à Walcheren., Zuid-Beveland et Tholen. Son personnel était basé à Middelburg, une section à Goes, une section à Vrouwenpolder, une section à Wemeldinge et deux sections à Tholen.
Le départ des marines était prévu pour le 1er avril et la réorganisation correspondante était en cours de préparation. Parce que le groupe de reconnaissance a été dissous, sa tâche a été transférée au groupement tactique 3.
Un événement mémorable a été la visite de Sa Majesté la reine Wilhelmine à Walcheren les 15 et 16 mars. Elle a traversé Middelburg et a été transportée par camion amphibie jusqu'à Westkapelle et Domburg. Le 19 mars, 30 hommes s'exercent à l'utilisation d'un LCT et dans la nuit du 24 au 25 mars le Battle Group 3 est transféré à Noord-Beveland où il prend le relais de l'unité de reconnaissance. Ainsi, ils passèrent sous le commandement du 47 Royal Marine Commando. Les marines au départ ont quitté la Brigade le 1er avril et sont partis via Terneuzen vers l'Écosse.

Les Pays-Bas
Lorsqu'il devint clair à l'automne 1944 que l'ouest des Pays-Bas ne pouvait pas être libéré pour le moment et se heurterait donc à des circonstances extrêmement difficiles, la décision fut prise d'organiser un programme d'aide. Ce plan a été généré par la consultation entre le SHAEF et le gouvernement néerlandais. Les Pays-Bas avaient été divisés par le SHAEF en trois zones: secteur A au sud des grands fleuves, secteur B au nord des fleuves et à l'ouest de la rivière IJssel et secteur C à l'est de l'IJssel et de l'IJsselmeer. La réalisation de ce plan d'aide était de la responsabilité du XXIe Corps d'Armée. Le XXIe a créé une unité spéciale avec le titre West Holland District plus tard rebaptisé Netherlands District sous le commandement du général-major Galloway. Parce que le 1er corps d'armée ne pouvait plus rester impliqué dans la garde de la longue ligne de front fluviale, la brigadePrinses Irene a été placée sous le commandement du district néerlandais. Les hommes de la brigade ont clairement indiqué qu'ils préféraient une part plus active aux opérations et finalement ce souhait a été reconnu et la brigade a été transférée dans la région de Den Bosch pour une autre tâche. Les fonctions de garde ont été prises en charge par des unités de la 1ère Brigade belge. La brigade Prinses Irène sera bientôt impliquée dans l'action le long de la Meuse près de Hedel et Heusden.

Hedel et Heusden du 10 avril au 6 mai 1945.
Après que la brigade Prinses Irène se soit retirée de Zélande et ait transféré ses tâches à la 1re brigade belge, elle s'est déplacée entre le 10 et le 14 avril avec les destinations suivantes : état-major, groupement tactique 2 et batterie d'artillerie vers Vlijmen. - Battle Group 3 à Herpt (près de Heusden). - Battle Group 1 à Engelen (en face de Hedel). et les unités en formation à Vught.

La brigade Prinses Irène avait maintenant été incorporée à la 116e brigade britannique qui occupait le secteur de la Meuse Depuis Heerewaarden jusqu'à et y compris Besoyen avec des positions de gauche à droite : 30e bataillon Royal Marines, Prinses Irène Brigade, 28° bataillon Marines (relevé le 26 avril par le 30° régiment du Berkshire). La brigade Prinses Irène était responsable du secteur de la ligne ferroviaire Den Bosch – Hedel jusqu'à Heusden.
L'ennemi ne disposait que de faibles troupes dans le Bommelerwaard, principalement dans les villages des bords de Meuse. Pendant la nuit, les mitrailleuses ennemies ont tiré tandis que pendant la journée, leur artillerie était active. Parce que les forces alliées avaient libéré le sud et l'est des Pays-Bas, un cessez-le-feu avait été convenu et les Allemands n'inonderaient plus de terres. Avant le cessez-le-feu, la 116°brigade britannique avait reçu l'ordre d'occuper le Bommelerwaard avec la participation de la brigade Prinses Irène.
L'impression a été créée que les Allemands s'étaient retirés du Bommelerwaard et n'avaient gardé que quelques positions isolées. Selon les informations obtenues auprès des civils, il y avait de nombreuses mines et pièges. Le plan était que le 30°Royal Marines et la brigade Prinses Irène devaient établir une tête de pont sur la Meuse d'où une avancée pourrait être entreprise pour libérer Zaltbommel. La Brigade Prinses Irène avait à côté de sa propre Batterie d'Artillerie aussi le soutien de deux Batteries de 90 Fd. Régiment et une batterie légère de canons antiaériens. La formation de la tête de pont est ordonnée pour la nuit du 22 au 23 avril et l'avancée à partir de là est prévue pour le matin du 23 avril. Pour la traversée de la rivière, la brigade était soutenue par un groupe du génie britannique et 3 LCA.

Prise d'Hedel.
Dans la soirée du 22 avril, les pelotons d'infanterie du Battle Group 1 sont embarqués et traversent le fleuve en deux équipes. Ils ont été débarqués à une distance considérable d'Hedel entre Hedel et Ammerzoden, après quoi ils ont avancé vers le nord afin d'approcher Hedel par l'arrière. Cela s'est bien passé et Hedel a été atteint sans aucun problème. Hedel, qui était en grande partie en ruines, fut pénétré par le nord-ouest et les Allemands qui se trouvaient à la frontière sud se rendirent sans coup férir. Du côté est, quelqu'un a heurté un fil qui a alarmé les Allemands et les a fait partir rapidement. Des tirs de mitrailleuses et d'artillerie vers l'est pouvaient être entendus indiquant que la traversée à Driel était également en cours.
Rapidement les positions prévues sont prises et renforcées pour la défense. Les troupes du génie avaient reconnu un secteur de la rive à l'ouest du petit port fluvial d'Hedel et dégagé la route pour que des renforts puissent débarquer ici. Après la capture d'Hedel, les mortiers et les mitrailleuses ont été croisés. Au cours de la matinée suivante, les troupes ennemies sont régulièrement observées et mises sous le feu de l'artillerie. À 11h00, une patrouille a été envoyée à Kerkdriel et Velddriel qui ont été sous le feu des bastions allemands, après quoi ils se sont retirés. Au même moment, une contre- offensive allemande se déroulait qui les conduisit près d'Hedel sous le couvert de la mauvaise visibilité de ce terrain. Les troupes allemandes ont réussi à entrer dans Hedel et ont pris des positions défensives. Une contre-attaque des renforts et des réserves disponibles s'est transformée en un combat rapproché avec des baïonnettes et des grenades à main qui a finalement conduit à la reddition des Allemands. La Brigade a subi 4 tués et 7 blessés tandis que les Allemands avaient 18 morts et 5 blessés; 9 hommes sont faits prisonniers de guerre.
Les Britanniques qui avaient traversé la rivière à Driel avaient été repoussés, ce qui avait retardé une occupation rapide du Bommelerwaard. La brigade Prinses Irène a reçu l'ordre de s'accrocher à Hedel, après quoi des renforts des groupements tactiques 2 et 3 ont été envoyés pour lesquels également 4 Buffalos (camions amphibies) ont été mis à disposition. Tard dans la soirée, une patrouille allemande s'est faufilée dans Hedel après avoir subie des tir d'artillerie.
Le deuxième jour a été relativement calme à part quelques tirs. Et aussi le troisième jour, il y a eu des tirs et des patrouilles ont été envoyées. Dans le même temps, Hedel a été renforcé par des troupes mixtes de la brigade Prinses Irène. Le quatrième jour, le 25 avril au matin, un peloton avec peu d'expérience du combat est pris sous le feu, suivi de l'attaque d'une forte unité allemande, qui perce le périmètre et réussit presque à atteindre le poste de commandement. Mais de puissants tirs de mortier et d'artillerie les ont cloués au sol. Finalement, une contre-attaque par un peloton du Battle Group 3 a décidé de la bataille. La Brigade Prinses Irène perd trois morts et 18 blessés tandis que les Allemands subissent de lourdes pertes dont 30 prisonniers de guerre.

Retraite de Hedel
Parce qu'une occupation rapide du Bommelerwaard n'était plus la perspective et qu'il devenait clair que la guerre serait bientôt terminée, la brigade Prinses Irène reçut l'ordre de se retirer de Hedel sur la rive sud de la Meuse. Dans la nuit du 25 au 26 avril, toutes les troupes à l'abri des tirs d'artillerie lourde, de mortiers et de mitrailleuses se sont retirées sans autre problème.
Durant cette période la Brigade Prinses Irène était sous le commandement de la 116ème Brigade qui fut relevée le 3 mai par la 308ème Brigade d'Infanterie. De plus, les trois groupements tactiques se sont régulièrement relevés afin qu'un groupe se détende. La guerre touchait à sa fin car les 1er et 2 mai, des messages sur la mort d'Hitler et la chute de Berlin sont parvenus. Enfin, le 5 mai à 08h00, toutes les actions ennemies ont cessé suite à la reddition de toutes les troupes allemandes à Bernard Montgomery dans la soirée du 4 mai. Le 5 mai à 16h30, la reddition de toutes les troupes allemandes à l'ouest des Pays-Bas est reçue à Wageningen. Le 6 mai, la signature effective de la capitulation a eu lieu dans une ferme déserte à l'extérieur de Wageningen, ce qui a signifié la fin de la guerre.
Ainsi, la campagne était terminée et la brigade Prinses Irène effectuerait encore quelques tâches avant d'être démantelée.

Source: traduit par moi à partir du site :
https://www.tracesofwar.com/articles/25 ... rigade.htm