L'écluse de la barquette

Bonjour,

Aucune idée mais une chose me paraît certaine : ce dont le renseignement militaire est sûr par lui-même (ici les photos aériennes) il n'en demande pas confirmation... ...et certainement pas à des civils... qui plus est étrangers !

Il y a peut-être également une autre raison: demander des renseignements spécifiques à la résistance pouvait attirer l'attention des Allemands sur un secteur particulier.

[Dog Red]

C'est possible aussi.

[Prosper Vandenbroucke]

C'était quand même une zone importante et dont l'accès ne devait pas être aisé, Ce pourquoi les Alliés firent confiance aux reconnaissances aériennes. Ce n'est qu'un avis et il vaut ce qu'il vaut

[Jumbo]

Donc la mission confiée à Johnson était inutile et peut-être que les paras mobilisés autour de l'écluse auraient pu être plus utiles ailleurs dans les environs, non?

N'oublions pas, non plus, que la main d'oeuvre pour ces types de défenses légères sont les troupes d'occupation.

J'ai souvenir d'avoir lu que des civils, notamment les propriétaire d'attelages, était réquisitionnés par les allemands pour cette tache.
Je me doutes bien, comme tu le précise, que la priorité était donnée aux plages.
Sans compter l'ampleur de la tache à accomplir vu la multitude de champs potentiellement à "équiper".

[Dog Red]

Les civiles étaient réquisitionnés mais c'était les soldats qui assuraient la mise en oeuvre.
Un problème pour les asperges sera vite... l'offre de bois !?

[Dog Red]

Donc la mission confiée à Johnson était inutile et peut-être que les paras mobilisés autour de l'écluse auraient pu être plus utiles ailleurs dans les environs, non?

Oui dès lors que La Barquette n'avait plus de rôle à jouer.

Non, dès lors que les circonstances vont favoriser le bouillant Colonel JOHNSON.
Le 7 juin après-midi, le I./FJR.6 se retire du secteur de Sainte-Marie-du-Mont où les paras allemands risquent l'encerclement.
Pour se regrouper à travers les marais (certains vétérans évoquent de l'eau jusqu'à la poitrine !), les 500 Jäger se repèrent sur le clocher de Carentan... et progressent difficilement vers La Barquette.
JOHNSON organise un feu d'enfer (mitrailleuses, mortiers et près de 250 fusiliers) qui fauche les Allemands littéralement "collés" dans le marais. 150 d'entre eux sont touchés. La grande majorité se rendra finalement pour échapper au massacre (on parle d'officiers allemands tirant sur leurs hommes qui s'enfuient et de Screaming Eagles qui achèvent les blessés... ...reste bien des choses à éclaircir sur cette passe d'arme restée célèbre sous le nom de "Hell's Corner").

En quelques instants, VON DER HEYDT perd, devant La Barquette, un bataillon tout entier qui va cruellement manquer à la défense de Carentan.

Au final, l'opportunisme de "Jumpy" JOHNSON a largement rattrapé l'inutilité du contrôle des portes-à-flots.

[Prosper Vandenbroucke]

En effet, mais tout ceci n'est pas sans conséquences sur le quotidien des Manchois. La population n'a pas accès librement au "littoral militarisé" et sert de main-d'œuvre. .
Le 5 avril 1944, le kreiskommandant de Cherbourg informe le sous-préfet de la réquisition de poteaux de bois pour la fabrication de ces fameuses asperges de Rommel.

Source:
https://www.archives-manche.fr/f/Blog/1923/fiche/?

[Dog Red]

Le "littoral militarisé" doit effectivement être dissimulé à la vue des civils, informateurs potentiels de la Résistance.
Ce sont les troupes d'occupation qui passent beaucoup de temps à l'installation des obstacles, comme sur la photo ci-dessous où l'on voit des Landser procéder à la mise en place de pieux sur la plage d'Hardelot.



La photo ci-dessous nous montre possiblement un "champ d'asperges" dans le secteur de Sainte-Mère-Eglise.


Source : https://war-documentary.info/sainte-mere-eglise-1944/

[dynamo]

Les allemands réquisitionnaient les pompes des pompiers pour creuser les trous dans le sable.
On peut le voir sur la première photo mise en ligne par Daniel.
A Dunkerque et dans la Flandre maritime tous les arbres avaient été coupés pour en faire des obstacles.
Nous avons attendu les années 2000 pour avoir à nouveau une végétalisation correcte du territoire.