Post Numéro: 17 de honey 13 Nov 2003, 22:59
Voilà la partie intéressante de l'adresse N°2 :
"A la conférence du Caire en octobre 1943 et à celle de Téhéran en novembre de la même année, priorité fut donnée à l'opération Overlord, confiée à Eisenhower. Le meilleur appui à cette opération consistait à libérer un port et prendre en tenaille les forces allemandes du Sud-Ouest. Ce fut l'opération Anvil, rebaptisée Dragoon le 1er août 1944, confiée à la 7e armée US et à l'armée B du général de Lattre (appelée 1ere armée le 15 septembre 1944). Dans la nuit du 14 au 15 août 1944, une opération préliminaire a été confiée à des forces spéciales américaines et françaises (commando d'Afrique et groupe naval d'assaut). En mer, les 2 000 bâtiments de l'amiral Hewitt ont appareillé de Farente, Brindisi, Oran, Bastia, Ajaccio, avec la participation de la marine française. Ainsi, le 15 août vit le débarquement " à l'américaine " avec l'expérience de Sicile, d'Italie, de Normandie. Du 15 au 20 août, les troupes US ont poursuivi leur progression tandis que la général de Lattre a obtenu l'autorisation d'attaquer vers l'ouest. L'armée B a attaqué Toulon dès le 20 août et, après des combats de haute lutte, en compagnie des Forces françaises de l''ntérieur (FFI), les Allemands ont capitulé le 28 août 1944. Dans le même temps, d'autres forces françaises ont attaqué les 17 000 hommes de la garnison allemande à Marseille. Aidés par les FFI locaux, là encore les Français ont également obtenu la reddition des Allemands ce même jour.
La rapidité de la victoire provençale a pris de cours les plannings américains qui n'avaient qu'une idée : assurer au plus vite la jonction avec l'armée US venue de Normandie et confier aux Français la garde des Alpes et du Sud-Est. Le général de Lattre " a interprété largement " les ordres reçus. Plus tard, il a réorganisé l'armée B en deux corps d'armée. le 1e s'est vu confier l'axe Besançon-Belfort, le 2e entrant à Lyon le 3 septembre 1944, entraînant les batailles d'Autun (8 et 9 septembre) et la prise de Dijon (11 septembre).
Tous ces combats se sont effectués avec une large participation des FFI. Jean de Lattre a amalgamé 150 000 d'entre eux aux 250 000 hommes de l'Armée d'Afrique qui réunissait les Gaullistes de la 1ere Division française libre, les Pieds Noirs, les tirailleurs marocains, tunisiens et algériens, les goumiers marocains, les évadés de France, les anciens de l'armée d'armistice et les chantiers de jeunesse. Cette armée a ainsi libéré près du tiers de la France. Au nom de la France, Jean de Lattre a signé, le 8 mai 1945 à Berlin, l'acte de capitulation de l'Allemagne. (sources " Rhin et Danube " 1944).
Si ce théâtre des opérations ne s'est pas déroulé, comme prévu, à Sète, la ville a payé un lourd tribut. Les témoins de cette époque se souviennent des bombardements alliés pour déloger les Allemands, avec son lot de blessés, de morts, de maisons éventrées. Plus tard, les Américains ont utilisé les structures du port de Sète pour débarquer leur matériel.
Edouard MARCEAU
L'Armée d'Afrique en chiffres
1940/1942 Population musulmane en AFN (Algérie, Maroc, Tunisie) : 18 millions.
Appelés ou volontaires : 180 000 (1% de la population).
Population européenne en AFN (Algérie, Maroc, Tunisie) : 1 million.
Appelés ou volontaires : 168 000 (17%).
1942/1945 L'armée française était essentiellement composée de troupes levées dans l'Europe particulièrement en AFN, soit près de 400 000 homes composés de 173 000 Tunisiens, Marocains, Algériens et Africains, 168 000 Français originaires d'AFN dit plus tard " Pieds Noirs ", 20 000 Français évadés de France ; 35 000 Corses (à partir de janvier 44). Pertes 40 000 tués dont 20 000 Européens et 20 000 non Européens (18% des effectifs) et 72 000 blessés. (source Armée d'Afrique 1942/45. Narbonne). "
A bientôt. Honey