Ainsi les hommes étaient préparés au débarquement mais pas à la bataille qui allait suivre.
Là où je voulais en venir, c'est que je ne pense pas que ce soit le cas. En 1944, les Alliés ont une bonne expérience des opérations amphibies.
La difficulté est, comme je l'ai souligné, de mener 3 types d'opérations différentes après l'assaut initial: sécurisation des plages, réduction des "poches", avance dans les terres. Ajouter à cela la prise de certains ports (plus ou moins à l'arrière du front), qui doit se faire en même temps que ce front doit avancer en France.
A Anzio, la sécurisation de la plage est privilégiée: total, faute de profiter du moment de désarroi des Allemands, les Alliés se trouvent bloqués autour de leurs plages. En Normandie, il faut donc un dosage plus subtil entre les trois missions.
A cela s'ajoute l'incertitude que j'ai donnée plus haut: que vont faire les divisions mobiles Allemandes (les PanzerDivisions)? Elles vont probablement monter une contre attaque, mais où? Quand?
Faute de pouvoir prévoir cela avec certitude, on fixe des objectifs offensifs, un calendrier: prise de Caen tel jour, prise de Cherbourg tel jour, etc... sans omettre la nécessaire défensive. Si tout se passe bien, les objectifs sont atteints. Mais les impondérables font qu'il est probable que tous les objectifs ne seront pas atteints comme prévu, d'autres dépassés. Et qu'il est impossible d'anticiper sur la réaction de l'adversaire.
Il reste néanmoins des questions:
- la région de Caen est, si la ville est prise, la base de départ idéale de l'offensive blindée vers le coeur de la France, avec un terrain plutôt favorable aux troupes motorisées. Le bocage Normand dans lequelles les troupes US vont s'engluer, faute de mieux, est excentré et peu praticable. Est-ce que la prise de cette ville, prioritaire, a été bien préparée?
- faute de pouvoir prendre la ville, le contournement de celle-ci par le sud (Villers-Bocage) a-t-il été correctement anticipé et préparé (faute d'avoir été correctement exécuté)?